Jhony Jean est entré dans le tribunal au cours de l'après-midi. Le porte-parole de la Cour suprême uruguayenne, Raul Oxandabarat, a déclaré qu'il ne s'agit pas d'un procès pénal, « mais d'une enquête sur les allégations de viol portées par ce jeune homme en Haïti », a-t-il expliqué.
M. Oxandabarat a expliqué que les autorités judiciaires avaient requis les services d'un interprète parce que le jeune homme ne parle pas l'espagnol. Il a ajouté qu'un avocat uruguayen avait été affecté au dossier parce que les avocats haïtiens du jeune homme ne sont pas autorisés à pratiquer le droit en Uruguay.
Des médias locaux ont montré des images du jeune homme vêtu d'un complet-cravate après son arrivée à l'aéroport de Montevideo mercredi après-midi. Il était accompagné par sa mère, deux avocats et un représentant du ministère haïtien des Affaires étrangères.
L'Associated Press n'identifie pas le jeune homme par son nom compte tenu de la nature sexuelle des allégations. L'an dernier, le jeune Haïtien avait déclaré avoir été agressé sexuellement dans une base de l'ONU par six soldats uruguayens qui participaient à la mission de maintien de la paix en Haïti.
L'un des Casques bleus a filmé la scène avec son téléphone cellulaire. On y voit le jeune homme être immobilisé sur un matelas pendant qu'un soldat à moitié nu simule un viol. Les suspects et leur avocat avaient initialement affirmé qu'il s'agissait d'une simple blague ayant mal tourné, ce qui a mis en colère de nombreux Haïtiens opposés à la présence des Casques bleus dans leur pays.
Lors de l'enquête préliminaire, les Nations unies et l'armée uruguayenne ont déterminé que le jeune homme n'avait pas été violé, mais ont estimé que les soldats avaient enfreint les règles auxquelles ils sont soumis.
Le porte-parole de la Cour suprême, Raul Oxandabarat, a indiqué que les prochaines étapes du processus judiciaire dépendraient du témoignage du jeune homme.
Après l'incident, les six Casques bleus ont été renvoyés en Uruguay, où ils ont été détenus pendant plusieurs mois. Ils ont été libérés à la fin de 2011 en attendant la poursuite de l'enquête et un procès militaire.
La mission de maintien de la paix en Haïti, qui compte 12 000 membres, a été déployée en 2004 pour assurer la stabilité du pays après une rébellion qui a renversé le président de l'époque, Jean-Bertrand Aristide.
La force de l'ONU est très impopulaire chez de nombreux Haïtiens. Une épidémie de choléra apparue en Haïti en octobre 2010 aurait été introduite dans le pays par un bataillon des Casques bleus originaires du Népal. Le choléra a fait plus de 6000 morts.
Associated Press
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