Politique Haiti

vendredi 15 juin 2012

Premières convocations de Lamothe et de plusieurs membres de son équipe au parlement






Le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) fait l’objet d’une convocation par devant la commission Justice et sécurité de la chambre des députés pour le 15 juin 2012, alors que le Premier ministre Lamothe et 9 de ses ministres sont attendus au sénat, apprend AlterPresse de source parlementaire.

La commission Justice et sécurité de la chambre basse est présidée par l’honorable député Emmanuel Fritz Gérald Bourjolly de la circonscription d’Aquin (Sud).

Les sénateurs Jean-Charles Moïse, Wesner Polycarpe et Jean-Baptiste Bien-Aimé sont les initiateurs des convocations du premier ministre et des ministres des finances, de l’agriculture, de la santé publique, du commerce, de la défense nationale, de la justice, des travaux publics, du tourisme, de l’éducation.

« L’article 92 des règlements du sénat permet à un sénateur, en passant par le bureau, de convoquer un membre du gouvernement sur tout sujet d’intérêt public », justifie Moïse.

Joint par AlterPresse, le sénateur Moïse a informé que « le premier ministre Lamothe, le ministre de la justice, Jean Renel Sanon, celui de la défense, Rodolphe Joazile, sont attendus au Sénat le 18 juin 2012 ».

La ministre de l’économie et des finances, Marie Carmelle Jean Marie, et celui de l’agriculture, Jacques Thomas, « doivent se présenter respectivement les 21 et 25 juin 2012 » au Sénat.

Le 28 juin 2012, les sénateurs auditionneront le ministre des travaux publics, Jacques Gabriel.

Les 2 et 5 juillet 2012, ce sera le tour de Stéphanie Balmir Villedrouin, ministre du tourisme et Reginald Paul, ministre de l’éducation nationale.

Les ministres du commerce et de la santé publique, respectivement Wilson Laleau et Florence Duperval Guilllaume, seront entendus le 9 juillet 2012.

Pourquoi le Cspn ?

Le président de la commission Justice et sécurité présente un bilan inquiétant de la situation sécuritaire enHaïti.

« Des cas de kidnapping, des cambriolages, des assassinats par balles de fonctionnaires publics, le cas des [présumés] anciens militaires qui circulaient lourdement armés dans la capitale et en province ont poussé la commission à convoquer le Cspn afin de fournir des explications », précise Bourjolly, contacté par AlterPresse.

Reconnaissant des progrès du Cspn relatifs au dossier des civils armés, la commission de justice et sécurité veut quand même savoir si la solution trouvée à ce problème est « palliative ou définitive ».

« Les questions de paiement du fond de pension des militaires démobilisés et des armes en leur possession doivent être élucidées » informe le parlementaire.

Le 18 mai 2012, les hommes et femmes armés qui se sont réclamés des défuntes Forces Armées d’Haïti(Fadh) ont été délogés du camp de Lamentin 54 à Carrefour.

L’un des chefs de file de ces groupes armés avait déclaré sur les ondes que « chaque militaire démobilisé a en sa possession trois armes » depuis 1995, date de la dissolution de l’armée par arrêté du président Jean-Bertrand Aristide.

La commission dit attendre que le Cspn « explique clairement le nouveau plan national de sécurité prévu pour le pays ».

« Le mauvais traitement des policiers, l’absence de la Pnh dans la majorité des sections communales, l’augmentation de l’effectif de la police, la question de la police scientifique » seront aussi abordés à la convocation du 15 juin 2012.

Selon la loi du 28 décembre 1994 « portant création, organisation et fonctionnement de la Police nationale », le Cspn est formé du premier ministre, du ministre de la justice, du ministre de l’intérieur, le commandant en chef des forces de police et de l’inspecteur général en chef de la Pnh.

Laurent Salvador Lamothe, le chef du gouvernement, préside l’actuel Cspn alors que Mario Andressol, directeur général de la Pnh en est le secrétaire exécutif.

Selon les informations fournies par le député Bourjolly, le président du bureau de la chambre des députés, Levaillant Louis-Jeune, a déjà fait parvenir la lettre de convocation aux concernés.

Les 9 ministres cas par cas : les motifs

Le sénateur du Nord Jean-Charles Moïse informe que les ministres seront entendus et traités cas par cas, car « chaque ministre est convoqué pour un motif spécifique mais lié aux gabegies de l’administration Martelly ». Le premier ministre et le ministre de la défense seront interrogés sur la question des anciens militaires et les « stratégies de récupération des armes qu’ils détiennent ».

Selon le sénateur, le cas de Roro Nelson, ami très proche du président Martelly, accusé d’implication à maintes reprises dans des cas de violences physiques sur de simples citoyens ou des cadres de l’administration vaut bien une convocation du ministre de la justice, à côté de l’affaire Calixte Valentin, conseiller du président accusé d’assassinat sur la personne d’un commerçant de Fonds-Parisiens.

« Des explications sur l’utilisation des fonds de Petrocaribe pour le financement des programmes-slogans de la présidence et le devenir véritable des recettes prélevées sur les appels téléphoniques et les transferts de fonds » justifient la convocation de la ministre des finances.

La question de l’engrais dans l’Artibonite et la clarification du rôle que jouerait le beau-père du président dans cette affaire, exigent la convocation du ministre de l’agriculture.

Le ministre de l’éducation nationale doit venir rendre compte du programme de scolarisation gratuite de la présidence.

« L’invasion du marché haïtien par l’éthanol qui, d’une part, détruit la production de l’eau de vie locale, le clairin, et cause la mort de plusieurs compatriotes » est la raison de convocation des ministres du commerce et de la santé publique.

Le ministre des travaux publics est convoqué sur le blocage de certains projets entamés sous l’administration de René Préval, dont Jean-Charles Moïse fut le conseiller.

La ministre du tourisme doit « venir s’expliquer sur les forts investissements faits dans le tourisme à Jacmel », indique Moïse.

« Depuis le 11 juin 2012, les lettres de convocation sont remises au président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, pour les suites nécessaires » informe le Sénateur.[efd apr 14/06/2012 10 :50] Alter Presse


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