Dans la matinée de jeudi, le Président Michel Martelly, a rencontré la presse japonaise autour de ses priorités, en termes de coopération avec le Japon.
Avec le Journal économique japonais, « The Nikkei Weekly », le Chef de l’État a insisté sur la nécessité qu’Haïti établisse avec le Japon une coopération basée, non sur l’assistanat, mais sur le développement durable. Grâce aux nouvelles priorités établies dans les domaines du tourisme, de l’agriculture, des infrastructures publiques, de l’industrie textile et de l’énergie, l’ouverture des marchés régionaux est fondamentale a déclaré le Président Martelly qui a rappelé que 34% du commerce mondial dans la zone Amérique, passe dans les eaux haïtiennes.
Haïti, qui est devenue Président du Comité du Commerce Extérieur de l’Association des Etats de la Caraïbes (AEC), table sur des perspectives de croissance allant jusqu’à 6.9 % pour l’année 2012-2013. Lors de sa dernière visite en Haïti, M. Jim Yong Kim, Président de la Banque Mondiale, en a fait le constat, tout en admettant le niveau d’engagement qu’il restait à prendre pour arriver à bon port. « Alors que le relèvement d’Haïti a été impressionnant, la reconstruction et son développement imposent un effort soutenu et constant de longue haleine », avait-t-il déclaré.
Haïti s’y met à fond, selon le Chef de État, qui a signalé au Journal, les efforts en vue de faciliter et garantir l’investissement étranger dans le pays. « Le délai d’enregistrement des entreprises étrangères est passé de 105 à 10 jours. La présence de plusieurs multinationales en Haïti, venus du Mexique, de Corée du Sud, du Vietnam, de la Colombie, du Japon, se fait déjà sentir, tant au niveau de l’industrie textile, des télécommunications qu’au niveau du développement des infrastructures publiques.
Le Président Martelly a aussi relaté entre autres : les efforts de reconstruction du pays et de relocalisation des sinistrés du 12 Janvier 2010. Plus de 3,500 logements sociaux déjà construits, des techniques de construction mises en œuvre, 1,287,214 enfants admis au Programme de Scolarisation Universelle Gratuit et Obligatoire, des efforts de réduction de la vulnérabilité d’Haïti face aux événements naturels majeurs, et en matière de développement agricole et environnemental.
Le Président Martelly, a finalement demandé au Japon, de participer à la mise en place d’une mission d’expertise, en vue d’aider à faciliter l’implantation de compagnies japonaises en Haïti.
Jeudi, dans la cadre de sa visite officielle au Japon, le Président Michel Martelly a rencontré M. Hideaki Domichi, le Vice-président de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), autour de l’engagement du Japon envers Haïti et des perspectives de développement de la coopération, notamment dans les domaines de l’environnement et la sécurité alimentaire.
Dans la perspective d’une politique Nationale, favorisant une coopération de plus en plus dynamique et fructueuse, les discussions ont porté, entre autres, sur une réorientation du Programme de don du Japon, une intensification du programme de don hors projet, qui priorise notamment, la vente d’engrais directement aux agriculteurs.
« Nous voulons y consacrer le temps et l’énergie nécessaire. Avec le passage de Sandy, nous avons pu mesurer la vulnérabilité du territoire haïtien, à cause du déboisement. Chaque chute de pluie, même la plus insignifiante, constitue une menace pour la population », a déclaré le Chef de l’État à son interlocuteur. Il a également insisté sur la nécessité d’un transfert de connaissances et le partage d’expériences avec Haïti, par la formation de cadres de terrains et l’envoi d’experts. « La question est trop sérieuse pour ne pas faire appel aux grands moyens. »
D’autre part, pour faire face à un ensemble de problèmes que confronte l’agriculture haïtienne, et sur lesquels le Gouvernement travail en vue de les résorber, le Président Martelly a fait appel à l’expertise du Japon qui a déjà fait ses preuves dans la culture du riz « Rien que pour le riz, nous importons chaque année près de 400,000 tonnes métriques, soit 200 millions de dollars américains », a précisé le Chef de l’Etat qui veut absolument sortir de cette trop grande dépendance du pays, qui importe 60% des produits alimentaires.
Le Président Martelly, croit qu’aujourd’hui, avec le Japon, la coopération doit favoriser en priorité, une culture stratégique pour la sécurité alimentaire de la population d’Haïti et le développement d’infrastructures de base solide, en vue de réduire la vulnérabilité du pays face aux inondations qui affectent la population, détruisent les récoltes et le bétail et emportent la terre.
Ce vendredi à Tokyo, le Président Michel Martelly, accompagné de Pierre Richard Casimir, Ministre des Affaires Etrangères, de Wilson Laleau, Ministre du Commerce et de l’Industrie, et de Gregory Mevs, Co-président du Conseil Consultatif Présidentiel pour le Développement Economique et l’investissement (CCPDEI), a été l’invité d’honneur de M. Yoshihisa Veda, Représentant de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) en Asie et du secteur privé japonais, lors d’un dîner d’affaires qui s’est tenu à l’Hôtel Imperial.
Le Président et ses interlocuteurs ont discuté d’investissements, de développement durable, d’opportunités de partage d’expériences et d’échanges commerciaux en vue d’établir des partenariats et des co-entreprises, les meilleures réponses aux défis de la mondialisation.
Au début de son intervention, le Chef de l’État a expliqué, qu’il avait effectué ce voyage « pour mieux comprendre et surtout échanger sur ce qui fonde le succès de votre pays, que d’autres appellent, le miracle japonais [...] Les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) nous ouvrent, en tant que PMA [Pays Moins Avancés], tous les marchés du monde de façon privilégiée, en témoignent les accords et traités avec l’Europe, les États-Unis, le Canada et la Caricom, qui offrent l’entrée des produits haïtiens, aux conditions tarifaires les plus avantageuses », a fait ressortir le Président de la République, rappelant que son Gouvernement, a fait de cet avantage stratégique, le fer de lance de sa politique économique.
Selon le Président Martelly, les relations commerciales avec le Japon, doivent s’inscrire, dans une volonté partagée de développement, de rééquilibrage et de repositionnement stratégique. « Le rendez-vous avec l’histoire, c’est maintenant », a-t-il conclu.
Le Président, croit que ce dîner d’affaires a été une opportunité pour Haïti de présenter au secteur privé japonais, ainsi qu’au Représentant de la BID en Asie, des signaux clairs tels que la modernisation du cadre légal des affaires, la mise en place du CCPDEI, la création du Parc industriel de Caracol et la réduction des délais de création des sociétés anonymes. Autant de mesures devant faciliter l’investissement étranger en Haïti.
Lors d'un point de presse du service d'informations des Nations Unies, vendredi à Genève, Jens Laerke, du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), a communiqué des données d’évaluation, qui permettent d’avoir un meilleur tableau de l’impact du passage de Sandy sur Haïti, faisant état de 60 victimes il a mentionné que globalement, 1,8 million de personnes avaient été affectées.
En Haïti, les rivières sont en décrues depuis dimanche dernier, mais plus de 18,000 maisons ont été inondées, endommagées ou détruites. Il y a eu des dommages aux routes et aux bâtiments publics, notamment les écoles et les hôpitaux et autres infrastructures critiques.
Dans les camps, les personnes déplacées les plus vulnérables, principalement à Port-au-Prince, ont été évacués avant le passage de Sandy et la plupart sont maintenant rentrés chez elles, mais il reste toujours 1,500 personnes dans 15 abris.
La sécurité alimentaire à moyen terme est une préoccupation, puisqu'Haïti est maintenant aux prises avec les effets combinés de Sandy, d’Isaac [Août 2012] et de la sécheresse. Les estimations préliminaires indiquent qu’un maximum de deux millions de personnes, sont en insécurité alimentaire et risque la malnutrition.
À court terme, même s’il y avait des stocks suffisants afin de couvrir les besoins immédiats, l'effet des deux événements climatiques ont épuisé les stocks disponibles. La reconstitution des stocks est nécessaires et urgentes. Une révision de l'appel consolidé (CAP) a été envisagée, pour répondre aux besoins accrus découlant de l'impact de Sandy.
Tarik Jasarevic, le Porte parole de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré « [...] Dans de nombreux endroits, de mauvaises conditions sanitaires pourrait augmenter le risque de maladies d'origine hydrique telles que le choléra. Sandy a détruit sur son passage 20 Centres de Traitement du Choléra (CTC) [...] À Baradères, les équipes de Médecins sans Frontières-Hollande, PAHO/WHO, International Medical Corps (IMC), et le Ministère de la Santé d'Haïti continuent d'assurer la permanence pour soigner les personnes atteintes [...] Une augmentation du nombre de cas de choléra a été signalée, particulièrement dans le Sud, le Sud-Est, la partie Sud du département de l'Artibonite, et l'Ouest du pays [...] Cette augmentation des cas n'a pas encore pu être attribués au passage de Sandy et, les équipes de terrain, continuent de participer au suivi de la situation. »
Répondant aux questions, il a dit que « chaque flambée de choléra était une crise [...] plus de gens sont nécessaire sur le terrain, car de nombreux professionnels de la santé, sont déjà partis en raison d'un manque de fonds. »
Chris Lom a fait savoir que l'Organisation Internationale pour les Migrations OIM) avait distribué des kits de prévention du choléra à plus de 6,000 familles dans 25 camps prioritaires. L'OIM a également appuyé le retour de 1,250 personnes, de 11 camps considérés à haut risque d'inondation ont été évacuées avant le passage de Sandy.
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et ses partenaires distribuent de l’aide alimentaire aux personnes affectées, principalement des biscuits énergétiques. L’eau potable, des produits de purification d’eau, des kits d’hygiène et des articles non alimentaires, sont également distribués par le Gouvernement et des partenaires de l’ONU
Mme Marie Carmelle Rose-Anne Auguste, la Ministre déléguée chargée des Droits de la personne et de la lutte contre la pauvreté, a annoncé cette semaine, la tenue du premier Colloque sur la pauvreté extrême en Haïti, autour du thème « Penser et lutter contre la pauvreté extrême ». Ce colloque de 4 jours, qui se déroulera du 6 au 9 novembre, à la salle Franck de l'hôtel Montana, rassemblera tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la pauvreté : experts du développement, représentants d'organisations citoyennes, agences internationales et bailleurs de fonds.
L'objectif du Colloque est d'offrir un espace de dialogue intense et de discussions sur la meilleure stratégie à adopter et sur les interventions à entreprendre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté extrême. Il devra permettre d'explorer de nouvelles formes d'actions, plus proches des populations vulnérables et plus soucieuses de leur implication active afin de conduire Haïti, à l'horizon 2016, à une réduction de la pauvreté de 51,1% actuellement à 40%.
Ce Colloque sera l'occasion de placer la mobilisation citoyenne au coeur des actions et programmes de lutte contre la pauvreté et de débattre des stratégies de reconstitution de notre tissu économique, par l'adoption de nouvelles formes d'appui, de promotion et de revalorisation de la production nationale, tant au niveau des métiers, qu'au niveau de nos filières les plus prometteuses et engager le pays dans cette grande bataille contre la pauvreté extrême, qui constitue un lourd handicap à la reconstruction et au développement économique et social du pays.
La cérémonie d’ouverture sera marquée par des discours officiels du Dr Jim Yong Kim, le Président de la Banque Mondiale, l’ex-Président dominicain, Leonel Fernández, le Premier Ministre, Laurent Salvador Lamothe et le Président Michel Martelly.
Le Colloque comprendra trois volets :
- Une présentation des états des lieux et des savoirs sur la pauvreté extrême, sa mesure et ses indicateurs en Haïti : Penser la pauvreté extrême
- Une mise en perspective de la lutte contre la pauvreté extrême par des spécialistes étrangers et haïtiens
- Des ateliers sur différents thèmes relatifs à la lutte contre la pauvreté extrême et à l’exclusion sociale
A l'issue du Colloque une Déclaration sous forme de Résolution pourrait être adoptée comme un engagement solennel à lutter contre la pauvreté extrême.
Mardi 6 novembre 2012
Cérémonie d’Ouverture
Accueil des Invités spéciaux
Expression artistique
Intervention des Officiels
Discours de Bienvenue de Mme Marie Carmelle Rose-Anne Auguste, Ministre Déléguée aux Droits de l'Homme et à la Lutte Contre la Pauvreté Extrême (MCDHLCPE)
Allocution du Dr Jim Yong KIM, Président de la Banque Mondiale
Allocution de Leonel Fernández, Ex-Président de la République Dominicaine
Allocution de Laurent Lamothe, Premier Ministre et Ministre de la Planification et de la Coopération Externe
Allocution de Michel Martelly, Président de la République d'Haïti
Mercredi 7 novembre 2012
Ouverture de la Conférence par Mme Marie Carmelle Rose-Anne Auguste
Projection d'une Vidéo préenregistrée de l'Économiste indien, Mohammad Yunus
PENSER ET LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ EXTRÊME
INTERVENANTS :
1- Libertés, Droits socio-économiques, Capacité et Lutte contre la Pauvreté : Paul Farmer (confirmé)
2- Projet de principes directeurs sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme A/HRC/21/39 du 18 juillet 2012 : Monsieur Michel Forst, Expert Indépendant des Nations Unies sur la situation des Droits de l'Homme en Haïti (confirmé)
3- La Lutte contre la Pauvreté dans le Monde : Etat des Lieux et Leçons Apprises : Madame Louise Cord (confirmé)
4- Le modèle de Protection Sociale de l'Équateur dans la Lutte contre la pauvreté Extrême : Doris Soliz Carrion, Francisco Enriquez Bermeo (confirmé)
5- Eliminer la Pauvreté en Amérique Latine et dans la Caraïbe : Le Défi du XXI siècle : Ruben Dario Molina de la CELAC
DÉBATS
ENJEUX ET PERSPECTIVES DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ ET L'EXCLUSION SOCIALE
Histoire et Pauvreté en Haïti : MHAVE, le Sociologue Daniel Supplice (confirmé)
La pauvreté extrême dans les « Lakou » en Haïti : Hérold Josué, Directeur du Bureau d'Ethnologie d'Haïti (confirmé)
Bilan et Perspectives de la Lutte contre la Pauvreté et l'Exclusion sociale en Haïti : ONPES, Dr Alrich Nicolas (confirmé):
Le PSDH et les Stratégies de Sortie de la Pauvreté (Lead MPCE : Yves Robert Jean, Directeur Général du MPCE (confirmé)
Territoires et pauvreté en Haïti: contributions et enjeux de la cartographie : CNIGS, Kelogue Therasme, PhD (confirmé)
Mme Marie Carmelle Rose-Anne Auguste : Pourquoi Haïti a-t-elle besoin d'une Loi contre la Pauvreté Extrême ? (confirmé)
DÉBATS
Jeudi 8 novembre 2012
LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ ET PROTECTION SOCIALE
Table 1 : Cash Transfert et Programmes Sociaux (Ti manman Cheri, Kore Fanmi/FAES) - L'insécurité alimentaire : Nouvelles tendances et Nouveaux Défis : CNSA/« Aba Grandou » / Dr. Jean Robert Brutus et Madame Suzana Gamez de Solidaridad de la République Dominicaine (confirmés)
Table 2 : Programmes de Lutte contre la Pauvreté, Mobilisation de Ressources et Coordination de l'aide : l'Engagement des Bailleurs (Lead PNUD/MCPE : Philippe Chichereau (confirmé)
Table 3: Politiques Macroéconomiques et Incidences sur la Pauvreté : Mme Marie Carmèle Jean Marie, Ministre de l'Économie et des Finances (confirmée)
Table 4 : Mobilisation et Participation Citoyenne dans la lutte contre la pauvreté extrême : Jude Cénatus (confirmé)
Table 5 : Combattre la pauvreté rurale : Ministre Mimose Félix, Bureau de la Ministre Déléguée Chargée de la Promotion de la Paysannerie – Agriculture et pauvreté extrême (Lead Ministère de l'agriculture)(confirmés)
Table 6 : Réforme du système de protection sociale et sa contribution à la lutte contre la pauvreté extrême (Klaus Eberwein et la Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste: FAES) (confirmé)
Table 7 : Vers la création d'un Système de Statistiques Nationales comme aide à la décision (Lead IHSI)
Table 8 : La Culture : Un instrument de Lutte contre la Pauvreté (Lead Ministère de la Culture /MCDHLCPE/ONPES)
Table 9 : La Problématique de la Démographie et la Lutte contre la Pauvreté (IHSI/ONPES)
DÉBATS
Vendredi 9 novembre 2012
Ateliers Thématiques
Atelier I : Jeunesse et Pauvreté (Lead ONPES et MJSAC)
Atelier II: Femmes et pauvreté (Lead ONPES et MCFDF)
Atelier III : Politiques Sectorielles, Services Sociaux de Base et Pauvreté Extrême (Lead MAS/MSPP/Éducation)
Atelier IV : La Pauvreté dans les Quartiers Précaires (ONPES/MDCDHLCPE (confirmé)
Atelier V : Quelle mobilisation et comment organiser la participation citoyenne dans la lutte contre la pauvreté extrême, l'expérience du Québec : Vivian Labrie (confirmé)
Atelier VI : Sortie de la Pauvreté et Reconstitution du tissu économique /relance de la production nationale (CDES)
RESTITUTION DES RÉSULTATS DES ATELIERS
RÉSOLUTION ET CLÔTURE
Gérald Oriol Junior, le Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées, dans un discours remarquable, à fait une vibrante plaidoirie en faveur de la présence des personnes à besoins spéciaux dans les entreprises, dans le cadre d’une causerie avec le secteur privé, organisée en début de semaine.
Discours du Secrétaire d’État Gérald Oriol Jr. :
« Monsieur le Représentant du Ministre du Commerce,
Monsieur le Président du conseil d’administration de la CCIH,
Chers membres du secteur des affaires,
Distingués invités,
Chers amis,
C’est avec regret que je dois le dire : Nous perdons notre temps ! Nous perdons notre temps !
Comment en effet voulez-vous rapprocher les entrepreneurs, engagés à se battre pour des résultats, de la production, de l’efficacité et du profit, et des personnes diminuées, faisant face depuis leur naissance, depuis leur accident de voiture ou depuis l’effondrement de leur maison à un arrêt de leur efficacité, à une régression de leur capacité à produire, à profiter et à faire profiter les autres ?
Nous sommes au moment où tout le monde s’accorde à ce qu’on doit aider Haïti à décoller, et nous venons ici parler des boulets de notre société !
Alors que faire ? Rentrer chez nous et nous dire que, décidément, rien ne sert d’attendre les boiteux, puisqu’il nous faut courir, ou plutôt nous asseoir et étudier ensemble la situation pour voir si nous n’aurions pas raison de nous retrouver ensemble, paradoxalement, militants de la cause des personnes handicapées, et hommes ou femmes d’affaires !
Comme souvent, le paradoxe nous conduit à approfondir une problématique en sortant des sentiers battus.
Le handicap revêt en Haïti une dimension particulière. En un sens, les personnes handicapées sont souvent exclues, rendues invisibles aux yeux de la société, souvent par leur propre famille. Dans un autre sens, elles sont plus visibles, moins aidées mais plus batailleuses qu’ailleurs peut-être. Par ailleurs, alors que le monde des affaires est dans beaucoup de pays une sphère presque impersonnelle, en Haïti, notre vie insulaire, les recoupements des familles, l’histoire commune récente, tout pousse à ce que la problématique du handicap, à laquelle n’échappe pas la classe industrielle et commerciale, soit moins cachée, moins taboue que dans certains pays et ce sans même le besoin de la loi.
Pourtant, malgré ces singularités de notre société, les personnes handicapées rencontrent le plus souvent des difficultés insurmontables pour trouver un emploi. Il faut dire qu’une entreprise doit sans cesse affronter les obstacles que dressent devant elle les concurrents, les flux internationaux, les aléas politiques, climatiques ou économiques. Elle ne va donc pas de gaieté de cœur introduire en son sein une personne dont le handicap est logiquement perçu comme un obstacle à l’efficacité.
Penchons-nous donc sur cette évidence logique : le handicap de la personne est un handicap pour l’entreprise. J’évoquerai brièvement quatre points.
A vue de nez, c’est indiscutable. Pourtant, une entreprise n’est pas une somme arithmétique de passif et d’actif. Dans ses ressources humaines, elle est un tout dynamique, un organisme vivant qui dépasse la somme des parties et dont les parties peuvent jouer un rôle plus grand que celui d’un rouage dont la force transmise est quantifiable. Négativement, voyez comment le découragement ou l’inquiétude peuvent miner des résultats ; remarquez le poids d’un bon superviseur dans la motivation de son équipe ; songez combien un mauvais coucheur peut nuire à la dynamique de groupe. Dans cette conception de l’entreprise comme un ensemble dynamique, la place de la personne handicapée change. En effet, là où une personne handicapée apporte des contraintes (mobilité, fatigabilité, protection, rapidité…) elle apporte aussi des richesses. Les ressources que valent des années d’efforts sur soi, de courage envers l’adversité en général et envers le regard des autres en particulier ; la richesse que constituent le courage, la patience, la persévérance et la compréhension sans lesquelles la personne handicapée n’aurait pas tenu. L’ingéniosité souvent pour débrouiller des situations inextricables, pour tout dire, une capacité unique d’innovation !
Au sein de l’entreprise, la personne handicapée peut donc tout à fait se trouver du côté ‘actifs’ du bilan !
Un autre domaine dans lequel la personne handicapée présente une plus-value : Nombre d’entreprises souffrent d’une hémorragie continue de leurs ressources humaines : à peine avons-nous formé quelqu’un pour le porter au niveau d’efficacité requis qu’il part et passe à la concurrence, aux ONG, ou à l’étranger ! Une personne handicapée a d’ordinaire moins tendance à quitter son emploi, encore moins si elle s’y sent accueillie. La rétention des ressources humaines compétentes est une clef.
Un troisième point qui ne doit pas être négligé : Nos chefs d’entreprises sont souvent préoccupés du social et du progrès d’Haïti en ce domaine. Un autre élément positif donc de l’emploi de personnes handicapées est l’introduction d’un changement bénéfique pour la société haïtienne dans son ensemble.
Enfin, il faut le dire crument, la personne handicapée vit souvent avec et par sa famille. Elle exerce donc en retour un poids important au sein du cercle familial. Une entreprise employant une personne handicapée obtient presque nécessairement la clientèle de la famille de l’employé. Cela n’est pas négligeable sur le marché local. Mais sur le marché international, la possibilité de montrer qu’elle est un employeur « éthique » peut accorder à une entreprise meilleure réputation qu’une campagne publicitaire.
Si ces quatre points tendent à réduire notre paradoxe, il me faut en ajouter un cinquième. Que ce soit comme employés, comme clients, comme associés ou comme partenaires, les personnes handicapées attendent des entreprises haïtiennes la poursuite des efforts commencés par certaines en matière d’accessibilité. Il suffit parfois seulement d’inclure cette préoccupation lors de la conception des espaces. Il faut parfois les aménager après coup. Dans tous les cas, l’investissement n’est pas vain car le temps gagné par les personnes ayant besoin de dispositions d’accessibilité spéciales profite à l’entreprise : le client est mieux servi, entre plus vite, est plus satisfait, repart sans effort avec ses marchandises ou son contrat ! Idem pour les employés. En prime : une meilleure image pour l’entreprise.
A la lueur de ces brèves considérations, j’invite donc les personnes ici présentes à voir de plus près comment diminuer les obstacles existant à l’emploi des personnes handicapées et à l’accès aux bâtiments privés ouverts au public.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite un fructueux travail. »
Gérald Oriol Jr.
Secrétaire d'Etat
Bureau du Secrétaire d'Etat à l'Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH)
Le Président Michel Martelly, accompagné de certains membres du Cabinet ministériel, a rencontré, mercredi, les représentants de la communauté estudiantine et des centaines d’étudiants en provenance des Cayes, du Cap-Haïtien, de Jacmel, des Gonaïves et de Port-au-Prince, au Palais Municipal de Delmas, autour de la problématique du fonctionnement de l'Université d’État d’Haïti (UEH) et des mesures de correction à apporter.
« En inscrivant l’éducation au rang des priorités des pouvoirs publics, je veux offrir à la génération montante les moyens leur permettant de mieux s’insérer dans la société de demain. Je crois qu’il est important également de mettre l’accent sur l’enseignement supérieur en envoyant un signal clair à la jeunesse universitaire » a déclaré le Chef de l’État.
Pendant plusieurs heures, le Président, dans un dialogue ouvert, a recueilli les doléances des étudiants. Les problèmes relatifs, entre autres, à la qualité de l’enseignement supérieur, au niveau et à la disponibilité des professeurs, au nombre insuffisant de facultés disponibles et l’intégration difficile des étudiants au sein de l’Administration publique ont été débattus.
Au terme des discussions, le Président Martelly, qui a été rejoint par le Premier Ministre, Laurent Lamothe, a annoncé officiellement un dialogue avec le Rectorat de l’Université d’Etat d’Haïti, afin de discuter de la mise en application des résolutions suivantes, ayant été adoptées lors de ces assises :
À court terme :
Mise sur pied d’un Bureau d’appui devant encadrer les étudiants lors de la préparation de leur mémoire de sortie ;
Publication d’un arrêté présidentiel concernant un service social obligatoire (avec possibilité d’une prime de stages) ;
Don de 18 000 gourdes chaque année à chaque étudiant (actuellement le nombre d’étudiants est estimé à 22 000) ;
Distribution d’un certain nombre de bourses de spécialisation aux étudiants.
À Moyen et long terme :
Construction d’un campus universitaire dans l’Ouest (le Président Martelly souhaite que les 400 millions de gourdes, destinées à construire plusieurs universités à travers le pays, soient utilisées de préférence pour ce campus, en attendant de penser aux autres régions du pays) ;
Création d’une passerelle de communication entre l’Exécutif et le monde universitaire sur une base permanente.
M. Vanneur Pierre, le Ministre de l'Éducation Nationale, a indiqué qu’un plan opérationnel est aujourd’hui disponible au sein du Ministère pour mieux appréhender les problèmes relatifs à l’enseignement supérieur. Pour sa part, M. Wilson Laleau, le Ministre du Commerce, a annoncé qu’un ensemble de dispositions est envisagé pour établir un climat propice à la création d'emplois afin de répondre aux besoins des jeunes, rappelant que 4.8 millions d'Haïtiens, âgés de 15 à 35 ans, ont été recensés dans le pays.
« Les problèmes auxquels fait face l’UEH ne sont pas trop différents de ceux confrontés dans les autres secteurs de la vie nationale... Mon rôle, en tant que Chef de l’Etat, ne consiste pas à me plaindre, mais plutôt à apporter des solutions aux différents problèmes », a expliqué le Président de la République.
Par ailleurs, le Chef de l’État a informé que 8 avant-projets de Loi portant sur l'éducation, seront déposés au Parlement d’ici début 2013, dont 3 ont rapport avec l’enseignement supérieur : l’avant-projet de loi sur l’organisation de l’enseignement supérieur ; l'avant-projet de loi sur la création d’une agence nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l'avant-projet de loi réformant l’Université d’Etat d’Haïti et a annoncé également, l’augmentation à partir de l'année prochaine, de la part du budget attribuée à l'enseignement supérieur.
A propos de la fuite des cerveaux, l’Administration Martelly-Lamothe travaille sur l'intégration des jeunes universitaires dans l'Administration publique. Également, un programme de crédit, en faveur des étudiants est à l'étude. « Le fonds est déjà identifié à cet effet... Ce qui permettra aux universitaires de créer leur propre entreprise », reste convaincu le Chef de l’Etat qui a manifesté sa volonté de continuer à esquisser les grandes lignes de l'enseignement supérieur. « Tant vaut l'éducation, tant vaut la Nation. »
Les étudiants ont exprimé leur satisfaction d’avoir participé à cette rencontre et félicité le Président Martelly pour son engagement en faveur de l’enseignement supérieur.
Son Excellence
Monsieur Michel Joseph MARTELLY
Président de la République
Palais National
Port-au-Prince, le 9 août 2012.
Son Excellence
Monsieur Michel Joseph MARTELLY
Président de la République
Palais National
Excellence,
Une fois de plus, j’ai l’honneur de m’adresser à vous en tant que responsable de la bonne marche des institutions républicaines de ce pays, et du bon déroulement de son processus démocratique. J’espère donc que vous recevrez cette correspondance dans un esprit d’ouverture pouvant faciliter un dialogue pacificateur et stabilisateur qui nous permettra de réussir la traversée de la conjoncture actuelle.
Quelques antécédents
Permettez que je vous rappelle qu’en avril 1997, lors des élections devant justement permettre le renouvellement du tiers du Sénat, les résultats du 1er tour ont été contestés avec tant de virulence que les deux (2) Sénateurs élus n’ont jamais pu prêter serment. Quant au 2ème tour il n’eut jamais lieu. Résultats décriés, Conseil électoral provisoire décrié tout autant.
En mai 2000, le pouvoir en place avait tenté de rafler tous les sièges du Parlement avec des résultats affichant 81 Députés en sa faveur, sur les 83 siégeant, et 18 de ses candidats élus Sénateurs sur 18 sièges en ballotage. Une fois de plus ces résultats furent contestés et il s’en suivit trois années de troubles politiques ininterrompus, jusqu’au départ forcé du Président élu.
Aujourd’hui nous voici face au défi de la formation d’un Conseil électoral qui donne lieu à une intense controverse et crée des frictions entre les trois pouvoirs. Si nous ne faisons pas très attention, ce Conseil électoral risque de ne jamais voir le jour et le pays pourrait retomber dans une crise politique.
En effet, au sein du CSPJ règne un conflit d’importance et le comportement du Président de cette institution en qui la nation est censé placer son ultime confiance est peu rassurant; il semble même attiser davantage les dissenssions internes (et externes). Le CEPJ doit se ressaisir et recouvrer sa dignité et la confiance de la nation, même au prix de grands sacrifices.
Au Sénat, il est jusqu’à ce jour Impossible de réunir au complet les 20 membres y siégeant actuellement. Il est encore plus difficile d’obtenir la majorité des deux tiers qui permettrait que soient désignés les trois représentants de l’Assemblée nationale au Conseil électoral permanent. Rappelons-nous que, comme le Président du CSPJ, le Président du Sénat ne peut voter que pour départager un vote dans l’impasse. Or, douze Sénateurs et trente-six Députés se sont déjà déclarés ouvertement hostiles à la formation d’un Conseil électoral permanent et exigent que ce soit de préférence un Conseil provisoire de consensus qui organise les prochaines élections.
La voix (ou la voie) de la Sagesse
Personnellement j’étais en faveur, et je suis encore en faveur de la mise en place d’un Conseil électoral permanent. Étant donné qu’une majorité de mes collègues avait voté les amendements, considérant que la majorité des Parlementaires avait demandé la publication de la loi mère amendée, je m’étais plié à la volonté du vote majoritaire comme tout bon démocrate. Par respect pour ce vote et pour les prescrits de la constitution amendée, il n’y avait pour moi d’autre voie que d’aller jusqu’au bout des décisions prises et former un Conseil électoral permanent.
Cependant, tenant compte de la situation qui prévaut au sein du CSPJ et des réactions qu’elle ne cesse de susciter, considérant la crise qui se profile au Parlement si les diverses positions exprimées ne peuvent être conciliées, je ne peux que souhaiter un dialogue entre l’Exécutif, le Parlement, le CSPJ, les partis politiques et la société civile en vue de trouver un compromis.
Ceci éviterait des contestations inutiles, néfastes au bon fonctionnement du gouvernement et de l’Etat haïtien en général. De même, Il serait fort sage que vous reveniez sur l’arrêté nommant une Directrice générale au Conseil électoral, avant même que celui-ci soit constitué. Il reviendra aux Conseillers eux-mêmes de se choisir un Directeur général, tout comme cela se fait dans les autres institutions indépendantes que sont la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, l’Université d’Etat d’Haïti, l’Office du protecteur du citoyen.
Ce sont là la voix et la voie de la Sagesse …
Gouvernance
Une fois ce Conseil électoral formé, ses membres soumettront dans les plus brefs délais au Parlement, pour ratification, la loi électorale devant régir les joutes qui permettront le choix du tiers du Sénat, l’élection des Maires et des Casec. Dans l’intervalle il y aura beaucoup à faire.
Le Parlement devra voter : la loi sur les Collectivités territoriales – la loi Organique du CEP permanent – la loi contre la Corruption – la loi sur les Partis politiques - la loi contre l’Evasion fiscale – la loi contre le Vol de l’électricité. De son côté, l’Exécutif devrait aussi publier les lois votées par le Parlement mais non encore imprimées au Journal officiel tel la loi sur les Frais scolaires (pour bien montrer qu’il appuie l’éducation) – la loi sur l’Habeas corpus – la loi sur la Détention préventive – sur le Kidnapping, et toutes les autres lois votées au Parlement et non encore publiées au Moniteur.
Un tel tableau ne fera que renforcer le bilan du Président Martelly et de son gouvernement. Durant le processus électoral, vous aurez le choix de vous maintenir au dessus de la mêlée ou de travailler en vue de la victoire des candidats de votre parti aux élections. L’expérience de 1997 et celle de 2000 mentionnées plus haut indiquent clairement que l’Exécutif a tout intérêt à laisser parler librement les urnes et à se contenter du nombre de sièges qu’il aura démocratiquement obtenus.
Renforcement institutionnel
Après la publication des résultats des élections le cap devra immédiatement être mis sur la formation du Conseil électoral permanent, du Conseil constitutionnel, et la tenue des élections indirectes qui permettront au pays d’avoir les Assemblées municipales, départementales et le Conseil interdépartemental, dont les membres pourront finalement siéger au Conseil des Ministres en lieu et place des Parlementaires que nous y observons actuellement, ce qui constitue une grande anomalie.
Avant de terminer, je tiens à rappeler à votre Excellence et à l’opinion publique nationale que le document qui devrait s’intituler Constitution haïtienne de 1987 amendée n’existe nulle part. La reproduction des amendements pour erreur matérielle a bien eu lieu, mais il reste à publier la Constitution de 1987 avec tous les amendements incorporés! A ce sujet, je voudrais attirer votre attention sur le fait que le retard mis dans la ‘’reproduction pour erreur matérielle’’ est à l’origine de cette grave crise actuellement en gestation. Elle aurait pu avoir eu lieu bien avant la fin du mandat des dix Sénateurs qui avaient si farouchement rallié la cause de l’Exécutif.
Ces conseils vous sont adressés, Excellence, dans un élan patriotique en vue de trouver dans votre conscience d’homme d’Etat, un écho favorable qui ne fera que garantir davantage la réussite de votre mandat, tout en assurant le bien-être de ce peuple qui attend beaucoup de vous, de nous.
Patriotiquement,
Steven Irvenson BENOIT
Sénateur de la République
Haïti - Éducation : La rentrée scolaire reportée au 1er octobre
Vendredi, en marge d’une séance de travail avec la Commission Économie, Finances et Budget de la Chambre basse, le Premier Ministre, Laurent Lamothe, accompagné de Josépha Raymond Gauthier, la Ministre de la Planification et de la coopération externe et de Marie Carmelle Jean Marie, la Ministre de l'Économie et des Finances, a annoncé que la rentrée scolaire, initialement prévue pour le 3 septembre 2012, est reportée au 1er octobre, en raison des difficultés économiques auxquelles fait face la population. Afin d’aider les familles dans le besoin, le Gouvernement annonce 3 plans d’urgences d’un montant total de 600 millions de gourdes (1 dollars US = ± 42 gourdes).
Le Premier Ministre a déclaré « [...] pour la question de la rentrée scolaire, il y avait beaucoup de préoccupations sur la date du 3 septembre, qui est pratiquement dans un mois, donc vu la situation [économique des familles] nous avons eu une discussion avec le Ministre de l’Éducation Nationale et décidé que la rentrée se ferait le 1er octobre 2012, pour donner aux parents des enfants, du temps pour se préparer à cette rentrée [...] »
Pour aider les familles dans le besoin, le Gouvernement va donc investir, un montant de 600 millions de Gourdes « [...] Nous sommes très conscients des problèmes d'argent [...] donc nous lançons 3 plans d'urgences.
Le premier, est un plan à travers le Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS) qui va créer environ 25,000 à 30,000 emplois [...] 10,000 emplois pour Port-au-Prince, et 20,000 pour le reste du pays. C'est un programme nationale d'assainissement qui va toucher pratiquement toutes les provinces. Le deuxième programme concerne le curage manuel des canaux à travers le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC) qui devrait créer entre 10,000 et 15,000 emplois [...] et nous avons le Ministère de l'Agriculture également, qui fait un plan d'urgence pour créer plusieurs milliers d'emplois... »
Josépha Raymond Gauthiera, a apporté quelques précisions sur ces 3 plans « [...] vous savez qu'il y a une situation de difficulté alimentaire, de sécheresse et nous savons qu'il y a beaucoup de préoccupation par rapport à la rentrée des classes, c'est pour cela, que le Premier Ministre s'est assit avec les différents Ministères et de notre coté nous avons fait notre travail, qui est de planifier.
Nous avons chercher dans toutes nos filières, partout où nous avions de l'argent, pour mettre cet argent à la disposition de ces trois secteurs créateurs d'emplois. Nous avons mis 200 millions de gourdes à la disposition du MTPTC, qui va entreprendre des curages manuels [...] ils vont utiliser des gens, qui ont des problèmes et besoin de travailler et non des machines [...] au niveau du Ministère de l'Agriculture nous avons mis aussi 200 millions de gourdes pour faire des travaux de renforcement de berges, des travaux à haute intensité de main d’œuvre et donner du travail au plus grand nombre. Enfin, nous avons débloqué 200 millions de gourdes pour le SMCRS, pour des opérations de nettoyage dans Port-au-Prince, et dans toute la République d'Haïti.
J'espère qu'avec ces 600 millions de gourdes, qui seront débloqués et disponibles dès lundi, les gens dans toutes les zones vont trouver vraiment du travail, afin que la population soit prête pour la rentrée des classes [...] »
Suite à ce changement de date, un nouveau calendrier scolaire a été élaboré par le Ministère de l’Éducation qui demande à tous les acteurs du secteurs éducatif, de prendre les dispositions nécessaires afin de respecter le nouveau calendrier du 1er octobre.
Dimitri Hérard (cadet de l’Ecole militaire Eloy Alfaro), saluant le Président Martelly
Encore une fois, la création d'une nouvelle armée revient à l'ordre du jour dans l'agenda présidentiel. Le président de la République dit vouloir avancer avec ceux qui le veulent. Michel Martelly de retour, jeudi, de l'Equateur où il a reçu le soutien de Rafael Corea en ce sens, enverra, la semaine prochaine, une autre délégation en Equateur pour assurer le suivi du dossier.
« De nouvelles Forces armées sont une nécessité pour le pays. » Michel Martelly revient à la charge. Cette fois avec plus de détermination. Le président de la République ne jure que pas la création d’une nouvelle force de défense. Sa dénomination n’est pas le plus important. Il veut aussi tenir ses promesses de campagne et doter le pays de ce corps armé. « Nous regardons des étrangers qui viennent nous donner de la sécurité alors que nous pouvons le faire nous-mêmes », a-t-il dit dans une interview accordée aux journalistes, jeudi, sur le chemin du retour de l’Equateur.
Abord de l’avion des forces aériennes équatoriennes, Michel Martelly rêve de voir son pays doté lui aussi d’une armée avec toutes les infrastructures nécessaires. « Le président Corea nous a donné son support dans notre décision de mettre sur pied une force de défense qui, bien sûr, va remplacer la Minustah. L’Equateur est très, très ouvert. C’est un pays qui n’arrête pas de mettre en évidence les prouesses de nos ancêtres qui ont changé le cour de l’humanité », a affirmé le président haïtien.
Pour lui, parce qu’Haïti avait aidé des pays de l’Amérique latine à prendre leur indépendance, ils ont une redevance envers Haïti. « Il y a des pays qui sont pour, tout comme il y a d’autres qui sont réticents, a reconnu le président Martelly. Ceux qui sont réticents ne peuvent pas empêcher Haïti de réaliser des choses pour elle-même. Mais ils peuvent essayer de décourager ou de ne pas participer financièrement. »
« Il ne s’agira pas de créer une force qui soulèvera la colère de tout le monde où Haïti se retrouvera en face des gens qui essaient de lui rendre la vie dure. On identifie déjà des partenaires qui sont prêts à nous accompagner. La semaine prochaine, le ministre de la Défense, Rodolphe Joazile et Mario Andrésol, le chef de la police nationale, retourneront en Equateur pour faire le suivi de ce dossier », a-t-il indiqué.
Selon le chef de l’Etat, « la récente invasion des hommes en vert (anciens militaires) dans des camps a occasionné le retrait de bon nombre de personnes incluant le président Martelly. Je n’ai pas voulu remobiliser les anciens militaires. On n’avait jamais dit ça. Nous avions dit que nous mettrions sur pied une force qui respectera les critères… »
C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, « le ministre de la Défense nous a accompagnés en Equateur. Les autorités équatoriennes nous ont promis de nous donner un appui technique et aussi au niveau de la formation. »
L’armée équatorienne va former des Haïtiens qui en retour, formeront d’autres Haïtiens dans le cadre de la mise sur pied de la nouvelle force que péconise le président Martelly. Le ministre de la Défense va faire le premier travail qui consiste à définir la mission de ce nouveau corps militaire, et à rassurer les partenaires. Le chef de l’Etat se dit conscient qu’il y a des amis qui ne sont pas confortables quand il parle de nouvelles forces.
En revanche, à ceux qui disent que le président Martelly veut former une armée pour l’utiliser ensuite à des fins politiques, le chef de l’Etat leur dit « bonne journée! ».
L’Equateur est déjà très présent en Haïti
Pour un montant d’environ 13 millions de dollars, un contingent d’ingénierie équatorien a fait des travaux remarquables dans le département de l’Artibonite, s’est félicité le chef de l’Etat. Pour lui, c'est ce type de coopération qu’il faut promouvoir. La coopération Sud-Sud. « Je pourrais évaluer à plus de 30 millions de dollars ce que le contingent équatorien a fait. Mais cela n’a coûté que 13 millions. C’est parce qu’à travers ces projets il n’y avait pas de gens qui cherchaient à s’enrichir ni à faire du dilatoire. Plus de 15 kilomètres de route, des ponts, des curage de canaux ont été exécutés. C’est ce modèle de coopération qui est intéressant», a expliqué M. Martelly, soulignant qu’il reste ouvert à toutes autres formes de coopérations.
Malgré cette coopération Sud-Sud dont fait l’éloge le chef de l’Etat, Haïti n’avait jamais eu une représentation en Equateur. « Le président Corea nous a promis un bureau à Quito. Il s’agirait de nommer le personnel qui, lui, va commencer à s’occuper des Haïtiens sans papiers vivant à Quito », a avancé le locataire du palais national
Les autorités équatoriennes ont promis de régulariser la situation des Haïtiens vivant dans des conditions irrégulières, selon Michel Martelly.
La formation du Conseil Electoral Permanent (CEP) est actuellement la priorité du Gouvernement Martelly-Lamothe. Selon certaines rumeurs, qui circulent au Parlement, l’Exécutif aurait déjà désigné ses 3 représentants et attendrait celle des 3 représentants du corps Législatif et du Pouvoir judiciaire, pour en faire l’annonce.
De son côté, le CSPJ a déjà enclenché le processus de désignation de ses 3 représentants au Conseil Électoral Permanent, en lançant cette semaine, un appel à candidature. Les personnes intéressées doivent soumettre leur candidature au CSPJ entre le 13 et 16 juillet 2012. Me Joseph souligne que l'intégrité, l'honnêteté et la compétence seront les critères privilégiés dans le cadre de ce processus. Les 10 meilleurs candidatures retenues, subiront par la suite un « vetting » afin de s'assurer que les futurs représentants au CEP du Pouvoir Judiciaire ont une réputation au-dessus de tout soupçon.
Pour ce qui est du choix des 3 représentants du Législatif, les deux Chambres sont davantage dans l'affrontement [pour ne pas dire l’impasse] que dans l’initiation d’un processus de sélection. Levaillant Louis Jeune, le Président de la Chambre basse, continu d’affirmer que les députés désigneront 2 représentants et le Sénat 1. Ce que rejette catégoriquement Simon Dieuseul Desras, le Président du Sénat. Autre désaccord les élus s’opposent sur la méthode de désignation. Certains souhaite une désignation en séances plénières séparées, d’autres en Assemblée Nationale...
Devant cette situation de confusion, le Président Martelly a adressée une lettre, le 9 juillet aux Présidents des deux Chambres les invitant à communiquer les noms de leurs trois représentant « [...] J’estime qu’il est nécessaire de toute urgence que le Sénat de la République et la Chambre des députés se réunissent en Assemblée [...] aux fins de choisir, à la majorité des 2/3, conformément aux dispositions prises par l’article 192 de la Constitution de 1987 amendée, les 3 membres qui devront faire partie du Conseil Électoral Permanent (CEP) [...] Il serait vivement apprécié, que la liste des membres choisis par l’Assemblée Nationale, soit transmise à la présidence dans un délai maximum de 8 jours à compter de la réception de la présente [...] »
D’ici, la fin du mois, si les « obstacles » sont surmontés et les délais respectés, le nouveau Conseil Électoral Permanent, pourrait être officiellement constitué. Toutefois, de nombreux acteurs politiques doute de la capacité du gouvernement à tenir le scrutin au cours de cette année, malgré la garantie du Premier Ministre que celles-ci se dérouleront en Novembre, comme prévue. Des rumeurs, laissent entendre qu’en cas de non désignation [dans les délais] des 3 représentants du corps Législatif, le CEP pourrait quand même être opérationnel avec seulement les membres de l’Exécutif et du Pouvoir Judiciaires afin de ne pas compromettre les prochaines joutes
Le Ministre des Finances Mme. Marie Carmelle Jean Marie
Les agents de la fonction publique ne recevront pas l'allocation dite du 14e mois tel que réclamé par plusieurs parlementaires alors que le projet de budget pour le prochain exercice est en train d'être analysé par ces derniers.
La ministre de l'économie et des finances Marie Carmelle Jean Mary qui intervenait justement à la chambre des députés où le document est à l'étude a aussi fait remarquer que le gouvernement n'a pas les moyens d'augmenter le salaires des enseignants et des policiers.
Dimanche, des enseignants membres de plusieurs syndicats ont menacé de boycotter la rentrée des classes dans la région de Jeremie (sud-ouest) s'ils n'obtienent pas une augmentation de salaire
Pour ce qui est du 14e mois, la ministre Jean Mary a fait remarquer qu'il y a plus de 60.000 fonctionnaires de l'Etat qui reçoivent régulièrement leurs salaires et que l'Etat ne peut pas leur accorder une nouvelle allocation, alors que d'autres fonctionnaires, du privé notamment, ne pourront pas recevoir ce salaire aditionnel.
Nous devons apprendre à vivre avec ce dont nous disposons, a dit Marie Carmelle Jean Mary, faisant savoir que le gouvernement ne peut pas non plus augmenter le salaire des policiers et des enseignants car cela risquerait réduire ses possibilités d'investissement.
Ces décisions annoncées par la ministre des finances risque de se heurter à l'opposition d'un groupe de parlementaires qui évoquaient la necessité que le gouvernement accorde un 14e mois de salaire au fonctionnaires publics et une augmentation du salaires des policiers et des enseignants.
Dimanche à Jérémie des membres de plusieurs organisations syndicales d'enseignants ont rencontré la presse pour informer de leur intention de boycotter la prochaine rentrée scolaire prévue le 3 septembre si leur salaire n'est pas augmenté.
Faisant savoir qu'ils ne reçoivent que 5000 gourdes par mois, ils en réclament aujourd'hui 50 000 . (1dollarUS= 41, 80 gourdes). AHP
Le Président Martelly, accompagné du Ministre des Relations extérieures, arrive sur la Place des Héros de l’indépendance équatorienne
Pendant sa visite officielle en Equateur, mardi et mercredi, le président Michel Martelly a profité pour solliciter le soutien de son homologue dans la formation d'une armée. Une demande que Rafael Corea Delgado prend à coeur. Mais avant, il veut continuer dans la formation et le renforcement de la police nationale.
Fanfare. Déploiement impressionnant de la police et de l’armée équatoriennes dans les rues. Michel Martelly a été reçu en Equateur avec tous les honneurs militaires. Accueil chaleureux. Tant de la part des autorités que celle des membres de la population. Partout où il passait les gens lui réservaient des applaudissements et le sourire.
« L’objectif général de ma visite est non seulement de répondre à une invitation du président Corea, mais aussi de renforcer les liens de coopération entre nos deux pays et promouvoir les intérêts fondamentaux du peuple haïtien dans la région de l’Amérique latine », a indiqué le chef de l’Etat haïtien.
Pourtant, il a fallu une question directe d’un journaliste pour savoir que Michel Martelly a sollicité de son homologue son soutien pour la mise sur pied d’une armée. Promesse de campagne. « On va aider dans la formation des cadres militaires pour reconstituer les forces armées en Haïti », a promis le président équatorien Rafael Corea Delgado, soulignant que c’est le président Martelly qui lui en a fait la demande.
Sur ce sujet, ni le ministre de la Défense, Jean Rodolphe Joazile, ni le chef de la police nationale, Mario Andrésol n’ont pipé mot. Cependant, le président Martelly a préféré mentionner les discussions avec M. Corea sur la formation de cadres dans la police nationale.
« Nous avons aussi parlé de la coopération pour la formation des cadres pour la police. Pour mon gouvernement, le renforcement de la police nationale est un point clé pour le progrès du pays. L’Equateur a traditionnellement formé des cadres pour la PNH. Et maintenant, il se montre disposé à continuer ce programme. L’Equateur formera en moyenne 10 à 15 personnes par an », a expliqué M. Martelly.
Le premier mandataire haïtien a également demandé au président Corea d’inciter les investisseurs équatoriens à venir investir en Haïti. « Les investisseurs équatoriens peuvent aller en Haïti, a répondu Rafael Corea, soulignant que son pays n’est pas un grand exportateur de capitaux. Notre coopération va directement de secteur public à secteur public. »
Il s’est félicité du fait que le contingent équatorien dans la Minustah a déjà participé dans la construction de ponts, de routes, dans le curage des canaux d’évacuation, entre autres. Son gouvernement a déjà décaissé 13,5 millions de dollars dans le cadre de la reconstruction du pays, a-t-il dit.
Le président équatorien a souligné le respect de son pays pour Haïti et surtout de leur amitié historique tout en rappelant la contribution de Pétion dans la libération des pays de l’Amérique latine. « Haïti est non seulement le premier pays à avoir pris son indépendance, mais aussi le premier à répondre à l’appel des autres », a-t-il dit. M. Corea a promis de renforcer les liens de coopération entre les deux pays.
Il a appelé à l’union des peuples de la Caraïbe et de l’Amérique latine afin d’atteindre les objectifs de développement. Selon le chef de l’Etat équatorien, son pays va envoyer un contingent de génie militaire qui participera à la reconstruction d’Haïti pour un montant de 15 millions de dollars.
Le président Martelly a visité l’Ecole supérieure militaire Eloy Alfaro où il s’est entretenu à huis clos pendant une vingtaine de minutes avec les responsables. Il a aussi fait une offrande florale en l’honneur des Héros de l’indépendance.
Michel Martelly en a profité pour promettre aux ressortissants haïtiens en Equateur l’établissement d’une ambassade à Quito. Dans la même veine, le président Corea a souligné que son pays a régularisé la situation d’environ 2 000 Haïtiens vivant sur son territoire de façon irrégulière.
Michel Martelly, dans un discours au palais du gouvernement équatorien, a remercié le peuple de ce pays pour son soutien à Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. « L’Equateur est dans le cœur de tous les Haïtiens », a-t-il dit en espagnol, ce qui lui a valu des applaudissements.
Cette visite officielle du chef de l’Etat était aussi l’occasion pour le gouvernement haïtien de signer deux accords avec les autorités équatoriennes, respectivement sur la reconstruction d’Haïti et sur des appuis techniques et scientifiques.
Après avoir laissé le 3ème Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la Caraïbe à Gros Islet (Ste-Lucie), le Président Michel Martelly s’est rendu vendredi au Panama pour y recevoir une prestigieuse distinction, celle de la « Grande Croix de l’Ordre Gil Colunje » l’une des plus hautes distinctions décernées à un étranger en reconnaissance de son engagement au développement et au redressement de son pays.
Cet distinction a été décernée par l’Unité Académique Internationale de la Faculté de Droit et des Sciences Politiques de l´Université de Panamá, à Panama City et transmet un signal fort qui, selon le Chef de l’Etat haïtien, traduit ses efforts en 13 mois de présidence, d’initier « une nouvelle dynamique constructive, dont le rayonnement suscite la sympathie et la considération de prestigieuses institutions de Nations amies. »
Intervenant sur la tribune de l’Université, le Président Martelly a déclaré « La Grande Croix de l’Ordre Gil Colunje, m’invite, à l’instar de ce héros National du Panama Gil Colunje, intellectuel de haut niveau et romancier, à cultiver avec beaucoup plus de conviction, mon rêve de régénération de mon pays que j’ambitionne de réaliser. » Le Chef de l’État, croit que ce geste de grande considération, magnifie le courage et la résilience du peuple haïtien, meurtri et éprouvé, mais aujourd’hui debout et, plus que jamais, déterminé à se forger un nouvel avenir dans le travail et la dignité.
La cérémonie a aussi permis a M. Gilberto Boutin, Doyen de la Faculté de Droit et des sciences politiques, et à d’autres cadres de l’établissement, dont le Magister Gérardo Maloney, de faire un long rappel du rôle qu’a joué Haïti, à travers l’histoire et l’indépendance des pays de l’Amérique latine. Cette distinction pour le Doyen, est « une façon de témoigner le geste de patriotisme et de relèvement du Président Martelly envers Haïti. »
Cette distinction exceptionnelle vient attirer le regard et susciter l’intérêt du Panama et du monde sur les valeurs constantes de dépassement et d’accomplissement que nous entretenons en Haïti à travers nos efforts quotidiens.
Le Président Martelly a profité de sa présence au Panama, pour visiter le personnel de l’Ambassade d’Haïti et souligner les efforts entrepris, en vue de jeter en Haïti, les bases du véritable développement durable.
En savoir plus sur Gil Colunje :
Gil Colunje est né en septembre 1831. Ecrivain, poète, journaliste et homme politique colombien vivant dans l'actuelle République du Panama, il a commencé le genre du roman au Panama et s’intéressait à l’époque du romantisme. Il est l’auteur du roman « La vérité triomphante ». En tant que politicien, il a occupé divers postes dans l’administration publique, dont celui de Président de l'Etat fédéral du Panama en 1865. Il a également été Juge à la Cour suprême, Ministre des Affaires étrangères de la Colombie, Directeur général de l'Instruction publique, Doyen du Collège de Rosario, Directeur de la Banque de Bogota et Agent financier de la Colombie en Europe.
Président Joseph M Martelly
Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dresse un bilan accablant des 12 premiers mois de Michel Martelly à la tête du pays. Scandales à répétition, assassinats spectaculaires, affaiblissement des institutions publiques figurent parmi les faits relevés par le RNDDH pour prouver que le président Martelly n'a pas tenu ses promesses de campagne.
Martelly n'a pas tenu ses promesses de changement. Pour le RNDDH, le bilan de la première année de Michel Martelly au pouvoir est un échec. Selon l'organisme de défense des droits humains, sur le plan politique, la première année de présidence de Michel Martelly est caractérisée par une instabilité doublée de scandales à répétition, dont des agressions verbales et physiques à l'encontre des membres de la presse, l'arrestation du député de Delmas/Tabarre, Arnel Bélizaire, les rumeurs persistantes sur la nationalité étrangère des membres du gouvernement et du président de la République.
Sur le plan sécuritaire, au moins 785 cas d'assassinat ont été répertoriés à travers le pays entre mai 2011 et mai 2012, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Parmi les victimes de l'insécurité figurent 714 tués par balle et 16 à arme blanche contre 39 cas de lapidation.
L'insécurité grandissante qu'a connue le pays au cours de la première année du mandat de Michel Martelly a touché indifféremment des civils, des agents de la PNH, voire des agents de la Minustah. On se rappelle encore l'assassinat spectaculaire de l'ancien président du Conseil d'administration de la BNC, Guyto Toussaint, et de celui du professeur Yves Dorvil. Celui-ci occupait au moment de son assassinat le poste de directeur technique de l'Office national du cadastre. Le notaire Emile Giordani, Gloria Perez Guzman, secrétaire générale de l'association des Dominicains vivant en Haïti, l'inspecteur de police Joël Coffy, Me Briel Lagrandeur, le directeur de Radio Boukman, Jean Liphaite Nelson, Me Jeanty R. Durand figurent aussi sur la longue liste des victimes.
Les agents de la PNH ont été particulièrement visés par les bandits armés. 14 policiers, d'après le RNDDH, ont été tués au cours de la période couverte par le rapport. Le cas de Walky Calixte est le plus médiatisé. L'enquête ne précise pas combien de suspects ont été arrêtés dans le cadre des enquêtes ouvertes par la justice en vue de mettre la main au collet des assassins des policiers et des autres citoyens.
Cependant, pour la période couverte par le rapport, le RNDDH fait état de 23 952 interpellations et arrestations effectuées par la PNH ainsi que de la saisie de 55 armes à feu illégales. L'institution policière a aussi travaillé sur quelque 33 cas d'enlèvement et de séquestration ainsi que 439 cas de viol.
Dans le domaine de la justice, le RNDDH estime qu'aucune des promesses du président Martelly n'a été tenue, notamment la mise en place du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ).
Les relations entre le président Michel Martelly et la presse haïtienne n'ont pas été au beau fixe au cours des 12 mois écoulés. « Le président Michel Joseph Martelly, bien avant son élection à la tête du pays, s'est toujours montré peu tolérant vis-à-vis de la presse », rappelle le RNDDH en précisant les différentes altercations entre le président Martelly et des journalistes depuis sa prestation de serment. Pas moins de sept cas sont notés par l'organisme de défense des droits humains.
D'après le RNDDH, le président Martelly ne respecte pas les engagements pris par Haïti en matière de respect de la liberté de la presse quand il propose aux journalistes les sujets dont ils doivent débattre pour rehausser l'image du pays. « Son intolérance atteindra son paroxysme lorsque le 28 décembre 2011, à Cerca Cavajal, il récompense d'une motocyclette un individu qui brandissait une pancarte exhortant les journalistes à donner une chance au président », s'indigne le RNDDH.
Des voeux pieux
Dans son discours d'intronisation, le président Michel Martelly prenait l'engagement de changer les conditions de vie de la population haïtienne. Il articulait les axes prioritaires de son quinquennat autour de quatre grands points : Etat de droit, Education, Emploi, Environnement. Il s'engageait à remettre le pays sur les rails en apportant aux problèmes cruciaux des réponses concrètes telles que : la création d'emplois, la mise en application de la disposition constitutionnelle relative à l'éducation gratuite et obligatoire, la décentralisation, le reboisement et l'accès aux services sociaux de base à tous. Il annonçait aussi la construction de villages modernes en vue d'assurer le relogement des personnes vivant dans les camps, l'établissement d'un Etat de droit basé sur la primauté de la loi, l'intensification de la lutte contre la corruption, la matérialisation de l'indépendance du pouvoir judiciaire et l'organisation des élections locales.
12 mois plus tard, ces belles promesses restent des voeux pieux. « Aucun programme de création d'emplois n'est mis en oeuvre par le président, révèle le RNDDH. Les résultats du programme de scolarisation gratuite et obligatoire ne sont pas encore patents. De plus, les Haïtiens ont continué de braver la mort en tentant de se rendre en terre étrangère, à la recherche de meilleures conditions de vie.»
Pour le RNDDH, l'établissement de l'Etat de droit et le renforcement des institutions démocratiques, annoncés par le chef de l'Etat sont restés au stade de promesse. « La population, totalement abandonnée à elle-même, croupit dans la misère », affirme le rapport qui s'intitule ''Situation générale des droits humains dans le pays au cours de la première année de présidence de Michel Joseph Martelly. Ajoutant : « Et, plus que jamais, le président semble ne pas se sentir redevable envers le peuple haïtien qui, pourtant, a fait choix de lui pour prendre en main sa destinée, pour encore les quatre années à venir».
En attendant la tenue des prochaines élections locales, le RNDDH dit constater que dans un désordre généralisé, depuis le mois de septembre 2011, le président Michel Joseph Martelly révoque plusieurs Conseils communaux issus des élections locales de 2006 et les remplace par des proches du pouvoir. De quoi porter le RNDDH à tirer la conclusion qu'aucun changement notable n'est enregistré dans la manière de gérer le pays.
Le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) fait l’objet d’une convocation par devant la commission Justice et sécurité de la chambre des députés pour le 15 juin 2012, alors que le Premier ministre Lamothe et 9 de ses ministres sont attendus au sénat, apprend AlterPresse de source parlementaire.
La commission Justice et sécurité de la chambre basse est présidée par l’honorable député Emmanuel Fritz Gérald Bourjolly de la circonscription d’Aquin (Sud).
Les sénateurs Jean-Charles Moïse, Wesner Polycarpe et Jean-Baptiste Bien-Aimé sont les initiateurs des convocations du premier ministre et des ministres des finances, de l’agriculture, de la santé publique, du commerce, de la défense nationale, de la justice, des travaux publics, du tourisme, de l’éducation.
« L’article 92 des règlements du sénat permet à un sénateur, en passant par le bureau, de convoquer un membre du gouvernement sur tout sujet d’intérêt public », justifie Moïse.
Joint par AlterPresse, le sénateur Moïse a informé que « le premier ministre Lamothe, le ministre de la justice, Jean Renel Sanon, celui de la défense, Rodolphe Joazile, sont attendus au Sénat le 18 juin 2012 ».
La ministre de l’économie et des finances, Marie Carmelle Jean Marie, et celui de l’agriculture, Jacques Thomas, « doivent se présenter respectivement les 21 et 25 juin 2012 » au Sénat.
Le 28 juin 2012, les sénateurs auditionneront le ministre des travaux publics, Jacques Gabriel.
Les 2 et 5 juillet 2012, ce sera le tour de Stéphanie Balmir Villedrouin, ministre du tourisme et Reginald Paul, ministre de l’éducation nationale.
Les ministres du commerce et de la santé publique, respectivement Wilson Laleau et Florence Duperval Guilllaume, seront entendus le 9 juillet 2012.
Pourquoi le Cspn ?
Le président de la commission Justice et sécurité présente un bilan inquiétant de la situation sécuritaire enHaïti.
« Des cas de kidnapping, des cambriolages, des assassinats par balles de fonctionnaires publics, le cas des [présumés] anciens militaires qui circulaient lourdement armés dans la capitale et en province ont poussé la commission à convoquer le Cspn afin de fournir des explications », précise Bourjolly, contacté par AlterPresse.
Reconnaissant des progrès du Cspn relatifs au dossier des civils armés, la commission de justice et sécurité veut quand même savoir si la solution trouvée à ce problème est « palliative ou définitive ».
« Les questions de paiement du fond de pension des militaires démobilisés et des armes en leur possession doivent être élucidées » informe le parlementaire.
Le 18 mai 2012, les hommes et femmes armés qui se sont réclamés des défuntes Forces Armées d’Haïti(Fadh) ont été délogés du camp de Lamentin 54 à Carrefour.
L’un des chefs de file de ces groupes armés avait déclaré sur les ondes que « chaque militaire démobilisé a en sa possession trois armes » depuis 1995, date de la dissolution de l’armée par arrêté du président Jean-Bertrand Aristide.
La commission dit attendre que le Cspn « explique clairement le nouveau plan national de sécurité prévu pour le pays ».
« Le mauvais traitement des policiers, l’absence de la Pnh dans la majorité des sections communales, l’augmentation de l’effectif de la police, la question de la police scientifique » seront aussi abordés à la convocation du 15 juin 2012.
Selon la loi du 28 décembre 1994 « portant création, organisation et fonctionnement de la Police nationale », le Cspn est formé du premier ministre, du ministre de la justice, du ministre de l’intérieur, le commandant en chef des forces de police et de l’inspecteur général en chef de la Pnh.
Laurent Salvador Lamothe, le chef du gouvernement, préside l’actuel Cspn alors que Mario Andressol, directeur général de la Pnh en est le secrétaire exécutif.
Selon les informations fournies par le député Bourjolly, le président du bureau de la chambre des députés, Levaillant Louis-Jeune, a déjà fait parvenir la lettre de convocation aux concernés.
Les 9 ministres cas par cas : les motifs
Le sénateur du Nord Jean-Charles Moïse informe que les ministres seront entendus et traités cas par cas, car « chaque ministre est convoqué pour un motif spécifique mais lié aux gabegies de l’administration Martelly ». Le premier ministre et le ministre de la défense seront interrogés sur la question des anciens militaires et les « stratégies de récupération des armes qu’ils détiennent ».
Selon le sénateur, le cas de Roro Nelson, ami très proche du président Martelly, accusé d’implication à maintes reprises dans des cas de violences physiques sur de simples citoyens ou des cadres de l’administration vaut bien une convocation du ministre de la justice, à côté de l’affaire Calixte Valentin, conseiller du président accusé d’assassinat sur la personne d’un commerçant de Fonds-Parisiens.
« Des explications sur l’utilisation des fonds de Petrocaribe pour le financement des programmes-slogans de la présidence et le devenir véritable des recettes prélevées sur les appels téléphoniques et les transferts de fonds » justifient la convocation de la ministre des finances.
La question de l’engrais dans l’Artibonite et la clarification du rôle que jouerait le beau-père du président dans cette affaire, exigent la convocation du ministre de l’agriculture.
Le ministre de l’éducation nationale doit venir rendre compte du programme de scolarisation gratuite de la présidence.
« L’invasion du marché haïtien par l’éthanol qui, d’une part, détruit la production de l’eau de vie locale, le clairin, et cause la mort de plusieurs compatriotes » est la raison de convocation des ministres du commerce et de la santé publique.
Le ministre des travaux publics est convoqué sur le blocage de certains projets entamés sous l’administration de René Préval, dont Jean-Charles Moïse fut le conseiller.
La ministre du tourisme doit « venir s’expliquer sur les forts investissements faits dans le tourisme à Jacmel », indique Moïse.
« Depuis le 11 juin 2012, les lettres de convocation sont remises au président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, pour les suites nécessaires » informe le Sénateur.[efd apr 14/06/2012 10 :50] Alter Presse
Carlos Morales Troncoso - Ministre des affaires étrangères de la République Dominica
Entre les deux Républiques qui partagent l’île, les relations se détériorent. La République dominicaine est aux aguets. Son hégémonie prend le large. Elle l’affirme. Et Haïti en subit les conséquences. Les dernières mesures relatives à l’immigration montrent clairement que nos voisins dominicains durcissent le ton. Fermes à la barre, les dirigeants dominicains s’imposent et dictent leurs lois. La République dominicaine étant un pays indépendant est libre de prendre les mesures qui conviennent pour sa bonne marche. Cependant, les dernières mesures semblent montrer que les Dominicains sont dépassés par le flux migratoire haïtien et veulent appliquer une politique spéciale vis-à-vis de leurs voisins haïtiens. En étant en position de force grâce à leur production et, surtout, à cause de notre dépendance économique.
Y a-t-il une politique migratoire d’Haïti par rapport aux Dominicains, se demande t-on ? Les avantages dont bénéficient les autorités politiques et économiques paraissent reléguer à l’arrière-plan les intérêts nationaux. Tout semblait n’être que du saupoudrage entre les dirigeants haïtiens et dominicains durant leur lune de miel au cours de ces dernières années. Leur amitié affichée aux yeux du monde entier, la reprise des activités entre les membres de la commission mixte haïtiano-dominicaine, la collaboration entre les dirigeants semblent n’avoir été que de la pure hypocrisie. .
La République dominicaine, deuxième partenaire économique d’Haïti (un milliard de dollars au cours de ces cinq dernières années), se met au rang des grands. Comme le premier partenaire économique, elle croit important d’établir les mêmes conditions que les États-Unis pour quiconque veut obtenir un visa de touriste ou de commerce. Tout un train de mesures sera appliqué. Pas de laxisme, soutient le ministre dominicain des Affaires étrangères, Carlos Morales Troncoso. .
Pendant tout le mandat du président Leonel Fernandez, les Haïtiens n’avaient jamais eu un bon traitement dans son pays. Plusieurs assassinats ont eu lieu, dont des exécutions sommaires. Pourtant l’amitié des deux dirigeants était à son apogée. Le non-respect avéré des droits humains et l’oppression de nos concitoyens faisaient écho dans le monde. Feue Sonia Pierre est une icône de cette lutte. La famille politique de M. Fernandez a été depuis belle lurette très hostile aux Haïtiens. .
Les nébuleuses qui constituent le Parti libéral dominicain sont en grande partie d’anciens opposants farouches aux Haïtiens. Les dernières élections gagnées par le parti au pouvoir les rassurent encore plus. Le parti rouge, celui de M. Trocoso, ou le parti de l’ancien président Joachim Balaguer (Parti réformiste social chrétien), sont aujourd’hui des alliés sûrs du parti de Fernandez (le parti mauve). L’hostilité est à son point culminant et le fossé se renforce entre les deux peuples. .
Les Dominicains encore plus calmes
Les responsables dominicains croient que les nouvelles mesures ne changent en rien les accords signés entre les deux Républiques. L’ambassadeur dominicain en mission en Haïti persiste et signe : tout est au beau fixe entre les deux pays. Le ministre dominicain des Affaires étrangères est sur la même longueur d’onde, malgré les durcissements des mesures. .
Désormais, les Haïtiens illégaux sur le territoire dominicain ne pourront pas travailler. Les entreprises qui les engageront seront sanctionnées. Cette mesure a été prise après les récentes déclarations de l’ambassadeur haïtien accrédité en République Dominicaine, Fritz Cinéas. L’ambassadeur dominicain en Haïti, Ruben Silié Valdez, qui était en République dominicaine pour des consignes particulières au cours de la semaine dernière, affirme que ces mesures ont été mûrement réfléchies et visent à protéger le territoire dominicain. .
Une association de malfaiteurs de connivence avec certains employés de l’ambassade dominicaine en Haïti s’amusent à vendre les visas dominicains, reconnaît M. Valdez. Ces malfrats obtiennent au moins vingt dollars sur chaque visa. L’ambassadeur Valdez croit important de couper court à ces pratiques mafieuses. .
Les Haïtiens rouspètent
Depuis que la nouvelle est tombée, les responsables n’ont pas encore pris de position sur la question. Cependant, certains membres du pouvoir législatif se montrent déjà très hostiles par rapport à cette mesure. Guy Gérard Georges, président de la commission Affaires étrangères à la Chambre basse, assimile ces dernières mesures à du racisme et menace et de convoquer le ministre haïtien des Affaires étrangères. .
Le vice-président de cette commission au niveau du Grand Corps et ancien consul à Dajabon demande au pouvoir exécutif de passer à l’offensive. Jean-Baptiste Bien-Aimé, qui maîtrise bien les relations haïtiano-dominicaines, a fait savoir que l’État haïtien doit donner une réponse sévère aux Dominicains et leur envoyer un signal clair que le pays est dirigé. .
Même son de cloche de la part du député Jean Tholbert Alexis. Le président de la Commission des parlementaires haïtiano-dominicains demande que les droits des Haïtiens soient respectés en terre voisine. Toute un ensemble de mesures sera prise, fulmine le représentant de la circonscription de la Croix-des-Bouquets/ Thomazeau. .
Cependant, faut-il faire remarquer, ces réponses ne sont pas institutionnelles. Certains politiques réagissent à chaud. Des déclarations à tout bout de champ. Des réponses individuelles et isolées. Mais le pouvoir exécutif chargé de la question des relations extérieures lésinent à adopter une position commune. Intérêts de groupe. Intérêts de clan ou personnels. Et tant pis si les droits des Haïtiens continuent d’être piétinés.
Du 8 au 10 juin 2012, la Chambre des députés organise une retraite au Club Indigo (Bas-Artibonite), au cours de laquelle les députés vont tenter d’esquisser le bilan des deux premières sessions du Parlement. Ils tenteront du même coup, de réfléchir sur les nouvelles manières de faire, afin de corriger les erreurs du passé.
Cette initiative de la Chambre basse a pour objectif principal d’améliorer le bilan législatif des prochaines sessions. Elle a bénéficié d’un appui technique et logistique de l’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance Électorale (IDEA International) que dirige Mme Marie-Laurence Jocelyn Lassègue en Haïti et de Development Alternatives Inc (DAI), dirigé par Mme Géraldine Pelzer.
À l’ouverture de ce séminaire qui a eu lieu vendredi en présence des membres de la presse, une cinquantaine de députés étaient présents afin de prendre part aux activités qui se dérouleront autour de trois thèmes principaux: « Organisation du travail parlementaire » ; « Protocole et éthique » ; « Procédure et menu législatifs », a constaté sur place Haiti Press Network.
À l’issue d’une conférence de presse qui a marqué l’ouverture des activités, Madelain Fils-Amé, secrétaire général de la chambre, a fait son exposé sur le thème : « Organisation du travail parlementaire ».
Ensuite, les députés se sont regroupés en ateliers de travail.
Le président de la Chambre basse, Levaillant Louis-Jeune qui a lancé formellement les journées de retraite, a fait comprendre la nécessité d’organisr ces genres de retraite. Il a également mis en exergue l’importance de la formation continue qui, selon lui, est un outil important pour un parlementaire.
« Le bilan des deux premières sessions de la Chambre des députés, plus précisément l’exercice 2011-2012, n’est pas tout à fait satisfaisant.
Grâce à cette retraite, nous comptons faire mieux pour la nouvelle session qui s’ouvrira le lundi 12 juin de l’année en cours », a laissé entendre le vice-président de la Chambre basse.
Notons que la fermeture de cette retraite parlementaire sera agrémentée le dimanche 10 juin de la présence du Premier ministre Laurent Salvador Lamothe qui, selon l’agenda des activités, aura à prononcer un discours pour la circonstance.
La publication du texte portant révision de la Constitution de 1987 sera faite au début du mois de juin. C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du président Martelly, Lucien Jura. Plus d’un an après avoir rapporté le document qui avait été publié par son prédécesseur, le chef de l’État change de position. Les raisons de ce revirement demeurent encore inconnues. Certains analystes y voient la patte de l’international.
Toutefois, selon certains spécialistes en droit, notamment Monferrier Dorval, l’amendement « n’était jamais sortie de vigueur ». « Un arrêté ne peut rapporter une loi constitutionnelle », avait alors agité le docteur en droit public dans son plaidoyer. Les tractations autour de cette loi sont légion. Les coups bas aussi. Quel a été le nouveau deal à la base de cette republication du texte ? Nul ne sait. Plusieurs commissions avaient déjà travaillé sur une reconstitution de la séance de l’Assemblée constituante. Aucun des travaux n’a été publiquement adopté. D’ailleurs, Simon Dieuseul Desras avait lancé une mise en garde à ces groupes qu’il accusait de vouloir se substituer au Parlement.
Le porte-parole de la présidence n’a pas mentionné si des corrections avaient été apportées au document. Dans un premier temps, le pouvoir Martelly avait estimé que le texte avait été falsifié. Pourtant, dans un second temps, lorsque les rapports se sont dégradés avec le Parlement, l’amendement a servi d’instrument de chantage. Plusieurs promesses de publication ont été faites. Qui n’ont jamais été tenues. Peut-on publier un texte qui ne traduit pas la déclaration d’amendement demandée par l’équipe sortante ? Et M. Martelly a-t-il le droit de publier un amendement qu’il n’a pas lui-même commandité ?
La résistance s’organise…
Neuf sénateurs, parmi lesquels les huit qui ont abandonné la séance de ratification de Laurent Lamothe, se sont opposés à la publication de l'amendement. Anick François Joseph a rappelé à l’exécutif que seule l'Assemblée nationale avait la compétence de corriger ou de modifier la Constitution ou d’amender un texte de loi. Ces amendements seraient nuls, puisqu’ils furent entachés d'irrégularités et de fraudes diverses, a expliqué le sénateur de l’Artibonite.
Jeu d’intérêts, pressions internationales. Les causes avancées par les neuf alliés, qui motiveraient cette publication, sont diverses. Ils invitent le Président à attendre la fin de la législature pour soumettre une autre proposition d’amendement et rentrer ainsi dans la légalité. Entre autres, les neuf pressent le chef de l'État de former un nouveau Conseil électoral provisoire pour organiser les prochaines élections municipales et sénatoriales.
Retour aux valeurs d’antan
« Martelly n’a pas de projet », il a des idées, selon Andris Riché, qui place le plaidoyer des neuf au-delà d’une simple affaire de publication d’amendement. « N’étant pas un homme de parti, le Président ne va pas pouvoir avancer », prédit-il. Il s’enlise. Le pays serait dirigé par des slogans et des saupoudrages des problèmes réels par des actions personnelles éphémères. La première année du mandat de M. Martelly serait aussi un appendice de la campagne électorale, à entendre M. Riché. Le Président n’a pas les moyens de sa politique. Tout doit se faire suivant un plan, soutient-il, pour éviter de construire un « État d’assistanat ».
Il faut redonner confiance à l’Haïtien. La folie ambiante envahit l’esprit des gens, et les valeurs de jadis se perdent. Toute la structure de l’État vacille. « Tout le monde est à vendre dans ce pays. Et tente de profiter des situations faciles. » L’opportunisme prend le pas sur le travail, déplore Andris Riché. La corruption grandit avec cette attitude attentiste. L’espoir est ailleurs. Le dilettantisme politique gagne toute la population. Notre dignité de peuple s’évapore. Lentement.
Andris Riché déplore le comportement de ses pairs, qui discrédite le Grand Corps. « Un Sénateur, autrefois ce fut un homme honorable. Un symbole de moralité. » Aujourd’hui, c’est une personnalité quelconque, en mal d’image. Le tour joué à Kelly C. Bastien lors de la formation du gouvernement Lamothe montre à clair, estime Riché, que le respect des gens a régressé. Le patriotisme ne signifie plus rien. C’est à la base qu’il faut aller chercher la solution au mal qui nous ronge, croit-il. « Nous avons créé un État, mais pas un État-nation ». Le projet commun n’existe donc pas.
L’Haïtien n’est plus fier. Pourtant être haïtien fut un titre honorifique, gagné par nos ancêtres à la sueur de leur front. L’idéal de 1804 est foulé au pied. Les pressions exercées sur le Président pour publier l’amendent, c’est une autre manière, dénonce Andris Riché, de donner à l’étranger un outil de domination de plus, après la loi d’urgence de 2010. « Les dirigeants de ce pays ont tellement de choses à cacher, pour plaire à l’international et éviter d’éventuelles représailles, qu’ils sont prêts à tout ». Jusqu’à hypothéquer l’avenir de leurs compatriotes pour sauver leur peau, a martelé Riché.
« Le projet démocratique de 1986 a été saboté.» Seul un rassemblement des forces progressistes de ce pays autour d’un contrat social bien défini, prône Riché, peut aider à matérialiser notre légende « l’Union fait la force ». Divisé, le Sénat est de plus en plus fragilisé et risque de se dissoudre en cas de démission de certains sénateurs. Un plan serait déjà en branle. En tout cas, l’élu de la Grand-Anse dénonce cette stratégie honteuse en prônant l’unité, et la création d’un nouveau projet de société. Encadré: les noms des 9 sénateurs Steven Benoit Andris Riché Moïse Jean Charles Wesner Polycarpe Jean Baptiste Bien-Aimé Anick François Joseph Jean William Jeanty Francisco De Lacruz Franky Exius
Lionel Edouard doulion29@yahoo.fr
Source: Le Matin
LE POUVOIR POLITIQUE SELON MAX WEBER
Le pouvoir politique selon Max Weber
Le pouvoir politique, c'est la domination exercée par une personne ou un groupe de personnes dans une société, dans le but d'organiser celle-ci. La cohérence d'un projet politique est assurée par un pouvoir politique qui mène cette action. Ce contrôle peut être fait à l'encontre de la volonté populaire (dictature) ou au nom du peuple, c'est à dire par et pour le peuple (démocratie). A ce niveau, il est questions de systèmes et de régimes politiques, qui méritent deux fiches supplémentaires!
Il faut commencer par définir ce pouvoir politique, puis voir quelles formes il peut prendre. On parlera alors ici de régimes et de systèmes (tout de même), mais aussi de domination, de portées anthropologiques, historiques, culturelles, philosophiques... Pour constater, en conclusion, les choses n'ont pas tant évolué ces derniers siècles... Avec, encore une fois, un rapport à l'actualité.
Définition
La plus utile, et la plus célèbre, c'est celle qu'a énoncée Max Weber dans Le Savant et le Politique (1919) : "Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime".
Retenir cela, c'est déjà posséder l'essentiel en la matière...
Il s'agit désormais de comprendre ce que cela implique concrètement.
La violence légitime, c'est la violence qui est reconnue par tous comme légitime, c'est à dire nécessaire au bon fonctionnement de la communauté. S'il n'y avait pas de violence dite "légitime", n'importe qui pourrait se faire justice soi-même et la loi du plus fort, ou encore du "chacun pour soi" règnerait. Par "violence", il ne s'agit pas que d'aggression physique, mais aussi et surtout de violence symbolique (exemple : un redressement fiscal ne se règle pas avec des coups de bâton...).
Hobbes dit que "L'Homme est un loup pour l'Homme" : Le pouvoir politique permet de distribuer plus ou moins équitablement les droits et devoirs entre les citoyens. Et cela passe par l'acceptation collective d'une autorité qui exerce cette violence légitime, c'est à dire cette possibilité de fixer des limites à ceux qui dépassent les règles et empiètent sur la liberté d'autrui ("la liberté de chacun s'arrête là où commence celle d'autrui"...). Chez hobbes, la société organisée est une nécessité pour échapper à un état de nature qui n'engendre que la guerre. Chez Rousseau, ce "contrat social" est un compromis, une régulation entre l'aspect fondamentalement social de l'Homme et sa nature qui, ici, est pensée comme fondamentalement bonne.
Donc, l'armée, la police, la justice, sont des instruments de cette "violence légitime", qui permet d'empêcher ou de punir les cas de violence individuelle (interdire de se faire justice soi-même, c'est lutter contre la Loi du plus fort). Mais ils doivent être utilisés dans un cadre juridique, sans quoi ils deviennent, également, illégitimes. Ainsi, ce pouvoir implique, naturellement, qu'un policier qui fait un usage abusif de son arme soit puni. Tout pouvoir qui ne possède pas de contre-pouvoirs est dit "absolu".
La violence légitime est une notion positive, qui doit sans cesse (surtout en démocratie) se remettre en question.
Bref, une fois que quelqu'un a le pouvoir de taper, on l'écoute... Donc, le pouvoir politique, qui exerce cette domination légitime, est à même de structurer la société, pour le meilleur comme pour le pire.
Pour définir ce qu'est la violence illégitime (celle qui doit être combattue pour assurer le respect des droits et devoirs des citoyens), il est important que les bases du pouvoir reposent sur des Lois, sur une juridiction.
Le pouvoir politique peut s'exercer de plusieurs manières... Il faut, dès ici, faire la différence entre trois concepts fondamentaux: les types de domination, les sytèmes politiques, et enfin les régimes politiques... ce sont trois facteurs qui peuvent être cumulés entre eux...
Les 3 types de domination politique
Encore un formidable éclairage que l'on doit à Max Weber...
Trois types:
- la domination traditionnelle : le chef est chef en raison de ses ascendances divines, de ses pouvoirs mystiques, de son lien avec l'au-delà... Ex : Selon les sociétés,
- tribus d'Amazonie : le chaman est, souvent, le chef du village
- Egypte Antique : le pharaon est aussi un demi-dieu...
- Royaumes européens : le roi possède une légitimité divine, souvent renforcée par des pouvoirs spécifiques (comme ce fut le cas pour les Rois Thaumaturges)
Bref, la domination traditionnelle, c'est la fusion originelle de l'occulte et du politique. Celui qui, dans le groupe, peut revendiquer un lien quelqconque avec l'au-delà, se trouve en mesure de revendiquer le pouvoir politique... traditionnel peut-être mais efficace.
- la domination charismatique : c'est le "niveau 2" du pouvoir politique : en raison de son comportement héroïque, de son charisme, de l'admiration irrationnelle qu'un être suscite, celui-ci est considéré comme le chef naturel, spontanément plébiscité... Une survivance moderne de cette domination est le moteur du mythe de l'"homme providentiel" (ou de la femme, bien sûr), encore vivace sous notre Vème République.
Exemples concrets :
- Attila est le meilleur guerrier des Huns? C'est donc le chef des Huns...
- Périclès est le meilleur gestionnaire, tacticien, guerrier, orateur et économiste de la Grèce Antique? Il impressionne même les plus fervents partisants de l'aristocratie? Aucun doute, c'est lui qu'il faut à Athènes...
- Plus récent, en France... et beaucoup moins glorieux au regard de l'Histoire : Pétain est un héros de 1914? Alors on espère qu'il va nous sauver en 1940... Comme quoi...
Et enfin, le type de domination le plus avancé, le plus moderne, le plus... souhaitable :
- la domination légale-rationnelle : là, c'est simple, on prend plus compétent, celui qui est à même de gouverner le pays non pas parce qu'il impressionne, mais juste parce qu'il fait bien son travail...
- Euh... Roosevelt aux Etats-Unis, Blair en Grande-Bretagne, Churchill, Giscard (qui n'avait pas un super charisme non plus...). Bref, c'est moderne, c'est administratif, ça fait moins rêver mais c'est plus efficace et souvent bien moins violent.
Limites
Il faut bien garder en tête que ce sont des exemples absolus, et qu'on peut tout à fait combiner les trois...
Je cite un exemple ou deux, tout bêtement, pour confirmer que les dispositifs ici évoqués sont encore bien ancrés...
- Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle :
Cela fait trois ans qu'on le présente un peu partout comme l'homme de la situation, comme celui que la France attend... Bref, on fait encore une fois appel au "mythe de l'Homme Providentiel". Depuis Napoléon Bonaparte, ce mécanisme caractérise la France ; plutôt que de croire en la force collective et rationnelle, on va chercher à trouver un sauveur (Napoléon, De Gaulle, Pétain, et sûrement, maintenant, Sarkozy, sauf si son bilan est catastrophique). de manière voulue ou non, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui investi, porte ces éléments de domination charismatique, que la "monarchie présidentielle" de notre Vème République facilite par sa structure.
Bien sûr, N. Sarkozy a été élu sur un programme... Pas la peine d'en rajouter, il y a aussi et surtout de la domination légale-rationelle dans notre système.
Et pour ne pas faire de jaloux...
- Ségolène Royal dans la campagne présidentielle :
A l'heure du marketing politique et du contrôle des symboles, on peut se demander si l'utilisation de l'imagerie populaire religieuse ou, au moins, mythique, ne tient pas des traits d ela domination traditionnelle... Quand on s'habille en blanc sur proposition des conseillers en communication pour rappeler la Vierge Marie, symbole de la protection par excellence, quand on se présente et que l'on se fait présenter comme l'image la plus proche de "Marianne", ne peut-on pas considérer qu'il s'agit de ce ressort? Surtout que, comme Nicolas Sarkozy, elle aussi s'est dite "habitée" par sa mission. Se sentir "élu(e)" avant les échéances, faire référence au divin, comme pouvait le faire auparavant François Bayrou, tient peut-être encore de cette forme première de domination politique.
Heureusement, le Pacte Présidentiel de Ségolène Royal est un exemple clair de légal-rationnel. Or elle aussi succomba à la volonté d'incarner la "Femme Providentielle". cette persistance du charismatique est, sous cette forme, une particularité qui, parmi les pays occidentaux, semble toute française.
On pourrait passer en revue les autres candidats de 2007, mais je pense que les exemples sont clairs et que chacun pourra trouver quelle est, par exemple, la part d'"Homme Providentiel" exploitée chez José Bové, Jean-Marie Le Pen, François Bayrou ou encore Nicolas Hulot s'il s'était présenté...
Voici donc une présentation non exhaustive du pouvoir politique et de sa définition par Max Weber, qui fait loi en la matière.
Un petit résumé :
Définition principale : Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime (Max Weber).
Car c'est seulement si le pouvoir d'état est respecté que la société peut s'organiser autour d'un point unanimement reconnu, et donc avancer, se structurer.
Ce même Max Weber énonce trois types de dominations :
- Traditionnelle
- Charismatique
- Légale-rationnelle
---> Ces trois types peuvent se combiner, même s'ils sont ordonnés du plus archaïque au plus moderne et souhaitable. Or l'Homme n'est pas encore prêt à se contenter de domination légale-rationnelle... qui nécessiterait d'abandonner la passion et l'irrationnel en politique...