Le printemps des arrosages
Le Senateur Jean Hector Anacasis
Le sénateur Jean Hector Anacacis a vendu la mèche et cassé le suspense quant à l'issue du processus de ratification de Laurent S. Lamothe au poste de Premier ministre. « C'est très difficile de ne pas voter pour Laurent Salvador Lamothe », a-t-il confié au journal, lundi 9 avril 2012, moins de 24 heures avant la séance du Sénat sur un rapport favorable au chancelier sortant.
Les éléments d'information « troublants » sur la résidence de Lamothe, sur l'utilisation vraisemblable d'un passeport au-delà de sa date d'expiration, présentés dans un autre rapport, celui de la sous-commission immigration, ne nuiront pas au Premier ministre désigné, a laissé entendre Anacacis. « Tout le monde ou presque a été arrosé », a expliqué le sénateur de l'Ouest, bouffon pour certains, boute-en-train et politique avisé pour d'autres. « Il y a des exceptions à toute règle. Des hommes comme Moïse, William, Polycarpe, Benoit ..., n'ont rien accepté de Laurent Lamothe», a nuancé Jean Hector Anacacis.
Si l'issue du vote ne laisse planer aucun doute ou presque, selon ce vieux baroudeur de la politique, officiellement, aucune consigne n'a encore été donnée aux parlementaires des deux grandes structures politiques représentées au Parlement : Inite et Alternative. « Aucune consigne pour le moment », a confié le sénateur de l'Alternative Steven Benoit qui, sans se faire d'illusion sur l'obtention possible d'un vote politique en faveur de Laurent Lamothe, souligne, en revanche, que ce dernier devra s'expliquer sur des anomalies graves relevées dans l'analyse de certaines de ses pièces.
Pas de consigne, mais une position : l'opposition
« L'Alternative tiendra une réunion avec ses élus demain », a révélé le coordonateur de l'OPL, Sauveur Pierre Etienne, membre de cette plate-forme politique. « L'OPL et la KID ne sont pas favorables à une entrée au gouvernement et la Fusion, membre de cette plate-forme n'a pas mal réagi à notre position », a révélé Sauveur Pierre-Etienne, éloquent, dans un épilogue sur le respect d'une position de principe et des vertus de l'opposition politique constructive, responsable et démocratique.
Du côté de Inite, aucune consigne n'a encore été passée. « Inite se réunira demain à 10 heures sur la question », a indiqué le président de la Chambre des députés, nouveau coordonateur de Inite et tombeur de Joseph Lambert, Levaillant Louis-Jeune.
Des affaires et des affaires
Les suspicions et allégations d'un vote favorable en échange de largesses de Laurent S. Lamothe interviennent à un moment où aucune décision officielle n'a encore été annoncée sur les suites à donner aux conclusions de la commission d'audit créée par Gary Conille qui avait révélé des irrégularités dans les contrats signés par l'administration Préval/Bellerive.
Cette commission a confirmé que les procédures de passation de marchés publics n'ont été aucunement respectées, selon une dépêche de Radio Vision 2000. Les intérêts de l'Etat n'ont pas été protégés. La commission d'audit a évoqué 35 contrats passés de gré à gré et 6 autres avec appels d'offres restreints pour plus de 500 millions de dollars. Aucun des bénéficiaires n'a rempli les conditions requises. Après l'analyse des contrats, la commission d'audit a recommandé, entre autres, qu'ils soient suspendus, le temps de vérifier l'état d'avancement des travaux entrepris au regard des décaissements déjà effectués, selon les informations rendues publiques.
« L'analyse préliminaire de ces contrats a permis à la commission de constater un certain nombre d'irrégularités susceptibles de soulever des interrogations quant aux conditions dans lesquelles ils ont été signés. Des irrégularités ayant rapport avec les procédures de passation de marchés publics, la distribution de contrats et la protection des intérêts de l'Etat. Les 6 contrats d'appels d'offres restreints totalisent un montant global de trois cent quarante-huit millions, vingt-cinq mille huit cent quatre-vingt-un dollars et soixante-trois cents (348 025 881, 63). La firme haïtienne CONSTRUCTURA HADOM S.A. a bénéficié de l'un d'entre eux. Il s'agit de celui de la construction du palais législatif pour la somme totale de trente-trois millions sept cent soixante-cinq mille soixante-six dollars et huit cents. Alors qu'il était clairement dit dans le contrat d'appel d'offres que les soumissionnaires devaient avoir au moins 5 ans d'expérience, cette firme, elle, n'avait que 2 ans d'existence au moment de la signature du contrat, le 8 novembre 2010 », avait rapporté cette station.
Réactions
Le rapport n'existe même pas
administrativement. Ne pouvant répondre spécifiquement à un document inexistant, le MPCE, coiffé par Hervé Day, signale cependant que les accusations qui lui ont été rapportées, démontrent simplement une totale ignorance de l'environnement de l'époque et des procédures administratives appliquées dans le cadre de la loi d'urgence.
Dans une note datée du 20 mars 2012, le titulaire du ministère de la Planification et ancien chef de cabinet de l'ancien Premier ministre Jean Max Bellerive avait indiqué que « ces accusations ne font qu'occulter les bénéfices et les retombées positives des travaux entrepris sous son égide pour la population haïtienne. » « Le ministère de la Planification et de la Coopération externe, tout en saluant les légitimes préoccupations concernant la transparence et la lutte contre la corruption, souhaite que le débat serein et nécessaire sur ces questions ne se résume pas à un instrument de déstabilisation à visée exclusivement politique n'ayant que pour objectif les intérêts personnels », selon cette note Jean Max Bellerive, directement indexé dans cette affaire, avait dénoncé un « lynchage médiatique », une « campagne d'intoxication », une campagne de presse commanditée visant à le détruire politiquement. « L'on semble oublier que l'alinéa 2 de l'article 3 de la loi sur les marchés publics stipule clairement:"sont exempts des dispositions de la présente, les marchés publics découlant de l'application de la loi d'urgence", avait souligné Bellerive dans un document.
« Je rappelle que j'étais dans une période couverte par la loi d'urgence et j'étais toujours investi des pouvoirs qui m'autorisaient à engager l'Etat et en recourant à des procédures célères de passation de marchés publics, tels le gré à gré ou les appels d'offres restreints », avait précisé l'ancien patron de la Primature. M. Bellerive a signalé qu'il a déjà requis les services d'un cabinet d'avocats et reste à la disposition des institutions du pays pour répondre à toutes les accusations "qui ont été proférées" à son endroit.
L'ombre de l'affaire Bautista
Si le 5 mars 2012, le RNDDH avait pressé l'ULCC de diligenter une enquête afin de faire la lumière sur ce dossier et punir les éventuels coupables, une affaire, une autre affaire défraie la chronique entre-temps. Et elle n'est pas sans lien avec l'affaire des « contrats irréguliers ».
Portée à la connaissance du public par la journaliste Nuria Piera dans une enquête « Le chemin des millions », les noms de Michel Martelly et de Mirlande Manigat ont été cités comme étant bénéficiaires de largesses du sénateur Félix Bautista.
Si tous les indexés ont démenti en bloc les infos publiées dans l'enquête de la journaliste dominicaine, des zones d'ombre persistent. Officiellement, le comité chargé de collecter de l'argent pour Mirlande H. Manigat du RDNP n'a rien dit. C'est le cas aussi pour l'équipe de campagne de Martelly ayant eu, selon des sources, Laurent Lamothe comme tête pensante et financier.
Entre-temps, si certains sont tentés de dire que le ver est dans le fruit, d'autres, ironiques, comme le sénateur Jean Hector Anacacis, soulignent que « c'est encore le temps des grands arrosages ». Le sésame qui ouvre toutes les portes, celles de la primature dit-on avec une pointe de malice. Dans la presse, dans les salons, les commentaires enflent sur la largesse de Laurent Lamothe qui aurait distribué comme des petits pains des postes dans les représentations d'Haïti à des proches de parlementaires en échange de soutien politique. En voyage à Paris, le chancelier n'a pas pu être joint afin d'avoir ses commentaires...
Le sénateur Jean Hector Anacacis a vendu la mèche et cassé le suspense quant à l'issue du processus de ratification de Laurent S. Lamothe au poste de Premier ministre. « C'est très difficile de ne pas voter pour Laurent Salvador Lamothe », a-t-il confié au journal, lundi 9 avril 2012, moins de 24 heures avant la séance du Sénat sur un rapport favorable au chancelier sortant.
Les éléments d'information « troublants » sur la résidence de Lamothe, sur l'utilisation vraisemblable d'un passeport au-delà de sa date d'expiration, présentés dans un autre rapport, celui de la sous-commission immigration, ne nuiront pas au Premier ministre désigné, a laissé entendre Anacacis. « Tout le monde ou presque a été arrosé », a expliqué le sénateur de l'Ouest, bouffon pour certains, boute-en-train et politique avisé pour d'autres. « Il y a des exceptions à toute règle. Des hommes comme Moïse, William, Polycarpe, Benoit ..., n'ont rien accepté de Laurent Lamothe», a nuancé Jean Hector Anacacis.
Si l'issue du vote ne laisse planer aucun doute ou presque, selon ce vieux baroudeur de la politique, officiellement, aucune consigne n'a encore été donnée aux parlementaires des deux grandes structures politiques représentées au Parlement : Inite et Alternative. « Aucune consigne pour le moment », a confié le sénateur de l'Alternative Steven Benoit qui, sans se faire d'illusion sur l'obtention possible d'un vote politique en faveur de Laurent Lamothe, souligne, en revanche, que ce dernier devra s'expliquer sur des anomalies graves relevées dans l'analyse de certaines de ses pièces.
Pas de consigne, mais une position : l'opposition
« L'Alternative tiendra une réunion avec ses élus demain », a révélé le coordonateur de l'OPL, Sauveur Pierre Etienne, membre de cette plate-forme politique. « L'OPL et la KID ne sont pas favorables à une entrée au gouvernement et la Fusion, membre de cette plate-forme n'a pas mal réagi à notre position », a révélé Sauveur Pierre-Etienne, éloquent, dans un épilogue sur le respect d'une position de principe et des vertus de l'opposition politique constructive, responsable et démocratique.
Du côté de Inite, aucune consigne n'a encore été passée. « Inite se réunira demain à 10 heures sur la question », a indiqué le président de la Chambre des députés, nouveau coordonateur de Inite et tombeur de Joseph Lambert, Levaillant Louis-Jeune.
Des affaires et des affaires
Les suspicions et allégations d'un vote favorable en échange de largesses de Laurent S. Lamothe interviennent à un moment où aucune décision officielle n'a encore été annoncée sur les suites à donner aux conclusions de la commission d'audit créée par Gary Conille qui avait révélé des irrégularités dans les contrats signés par l'administration Préval/Bellerive.
Cette commission a confirmé que les procédures de passation de marchés publics n'ont été aucunement respectées, selon une dépêche de Radio Vision 2000. Les intérêts de l'Etat n'ont pas été protégés. La commission d'audit a évoqué 35 contrats passés de gré à gré et 6 autres avec appels d'offres restreints pour plus de 500 millions de dollars. Aucun des bénéficiaires n'a rempli les conditions requises. Après l'analyse des contrats, la commission d'audit a recommandé, entre autres, qu'ils soient suspendus, le temps de vérifier l'état d'avancement des travaux entrepris au regard des décaissements déjà effectués, selon les informations rendues publiques.
« L'analyse préliminaire de ces contrats a permis à la commission de constater un certain nombre d'irrégularités susceptibles de soulever des interrogations quant aux conditions dans lesquelles ils ont été signés. Des irrégularités ayant rapport avec les procédures de passation de marchés publics, la distribution de contrats et la protection des intérêts de l'Etat. Les 6 contrats d'appels d'offres restreints totalisent un montant global de trois cent quarante-huit millions, vingt-cinq mille huit cent quatre-vingt-un dollars et soixante-trois cents (348 025 881, 63). La firme haïtienne CONSTRUCTURA HADOM S.A. a bénéficié de l'un d'entre eux. Il s'agit de celui de la construction du palais législatif pour la somme totale de trente-trois millions sept cent soixante-cinq mille soixante-six dollars et huit cents. Alors qu'il était clairement dit dans le contrat d'appel d'offres que les soumissionnaires devaient avoir au moins 5 ans d'expérience, cette firme, elle, n'avait que 2 ans d'existence au moment de la signature du contrat, le 8 novembre 2010 », avait rapporté cette station.
Réactions
Le rapport n'existe même pas
administrativement. Ne pouvant répondre spécifiquement à un document inexistant, le MPCE, coiffé par Hervé Day, signale cependant que les accusations qui lui ont été rapportées, démontrent simplement une totale ignorance de l'environnement de l'époque et des procédures administratives appliquées dans le cadre de la loi d'urgence.
Dans une note datée du 20 mars 2012, le titulaire du ministère de la Planification et ancien chef de cabinet de l'ancien Premier ministre Jean Max Bellerive avait indiqué que « ces accusations ne font qu'occulter les bénéfices et les retombées positives des travaux entrepris sous son égide pour la population haïtienne. » « Le ministère de la Planification et de la Coopération externe, tout en saluant les légitimes préoccupations concernant la transparence et la lutte contre la corruption, souhaite que le débat serein et nécessaire sur ces questions ne se résume pas à un instrument de déstabilisation à visée exclusivement politique n'ayant que pour objectif les intérêts personnels », selon cette note Jean Max Bellerive, directement indexé dans cette affaire, avait dénoncé un « lynchage médiatique », une « campagne d'intoxication », une campagne de presse commanditée visant à le détruire politiquement. « L'on semble oublier que l'alinéa 2 de l'article 3 de la loi sur les marchés publics stipule clairement:"sont exempts des dispositions de la présente, les marchés publics découlant de l'application de la loi d'urgence", avait souligné Bellerive dans un document.
« Je rappelle que j'étais dans une période couverte par la loi d'urgence et j'étais toujours investi des pouvoirs qui m'autorisaient à engager l'Etat et en recourant à des procédures célères de passation de marchés publics, tels le gré à gré ou les appels d'offres restreints », avait précisé l'ancien patron de la Primature. M. Bellerive a signalé qu'il a déjà requis les services d'un cabinet d'avocats et reste à la disposition des institutions du pays pour répondre à toutes les accusations "qui ont été proférées" à son endroit.
L'ombre de l'affaire Bautista
Si le 5 mars 2012, le RNDDH avait pressé l'ULCC de diligenter une enquête afin de faire la lumière sur ce dossier et punir les éventuels coupables, une affaire, une autre affaire défraie la chronique entre-temps. Et elle n'est pas sans lien avec l'affaire des « contrats irréguliers ».
Portée à la connaissance du public par la journaliste Nuria Piera dans une enquête « Le chemin des millions », les noms de Michel Martelly et de Mirlande Manigat ont été cités comme étant bénéficiaires de largesses du sénateur Félix Bautista.
Si tous les indexés ont démenti en bloc les infos publiées dans l'enquête de la journaliste dominicaine, des zones d'ombre persistent. Officiellement, le comité chargé de collecter de l'argent pour Mirlande H. Manigat du RDNP n'a rien dit. C'est le cas aussi pour l'équipe de campagne de Martelly ayant eu, selon des sources, Laurent Lamothe comme tête pensante et financier.
Entre-temps, si certains sont tentés de dire que le ver est dans le fruit, d'autres, ironiques, comme le sénateur Jean Hector Anacacis, soulignent que « c'est encore le temps des grands arrosages ». Le sésame qui ouvre toutes les portes, celles de la primature dit-on avec une pointe de malice. Dans la presse, dans les salons, les commentaires enflent sur la largesse de Laurent Lamothe qui aurait distribué comme des petits pains des postes dans les représentations d'Haïti à des proches de parlementaires en échange de soutien politique. En voyage à Paris, le chancelier n'a pas pu être joint afin d'avoir ses commentaires...
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