Etude Politique






                                                                              PRÉSENTATION

Politique, science, discipline académique centrée sur l’étude systématique du gouvernement au sens le plus large.
La science politique a longtemps été considérée comme plurielle. Jusqu’au premier quart du XXe siècle, chaque discipline — la philosophie, l’économie, le droit, l’histoire, la géographie — applique sa méthode propre à la politique, sans qu’il soit envisagé d’unifier et d’autonomiser une science dite politique, formulant des lois scientifiques au sujet de la réalité politique. On parle alors de « sciences politiques » au pluriel.
Ainsi s’explique que la science politique emprunte à d’autres sciences sociales telles que l’anthropologie, l’économie, l’histoire, la psychologie et la sociologie. On peut appréhender le rapport à ces disciplines de deux façons. Certains considèrent que la science politique occupe une position centrale, dans la mesure où les aspects sociaux et humains sur lesquels portent les autres sciences sont nécessairement insérés dans la réalité des pratiques politiques partout à l’œuvre. D’autres voient en la science politique une discipline subordonnée, particulièrement sur le plan conceptuel, aux autres sciences. Ce débat n’est pas entièrement clos aujourd’hui.


2
HISTOIRE



1.
La naissance de la science politique en tant que discipline autonome
La naissance d’une approche scientifique du politique au XXe siècle, dont l’objet propre reste à déterminer, ne se produit qu’au terme d’une gestation à l’intérieur de disciplines plus traditionnelles dont elle restera longtemps dépendante. Cette discipline formant le nid de la science politique peut être le droit public, comme chez George Burdeau, l’histoire, dans la tradition de l’École libre des sciences politiques, ou la sociologie, comme l’illustre André Siegfried, père de la sociologie électorale française. Toutefois, l’émancipation d’une science politique impliquait la détermination d’un objet cohérent propre à son investigation.



2.
Évolution des différentes approches

L’autonomisation de la science politique s’est ainsi accompagnée, selon Marcel Prélot, d’une triple approche des phénomènes politiques.
Une première approche prend pour objet un certain type de relations humaines parmi l’ensemble des rapports sociaux, qu’il s’agisse de relations de conciliation, de subordination, de domination ou d’antagonisme, comme c’est le cas chez Carl Schmitt. Toutefois, cette approche n’est pas parvenue à identifier un type de relation suffisamment cohérent pour fournir la matière propre à une science autonome.
Dans une seconde approche, classique et prolifique, la notion centrale est le pouvoir, faisant de la science politique la science du pouvoir. On rattache à ce courant un grand nombre de chercheurs américains, les plus nombreux et les plus actifs dans ce domaine, mais aussi des auteurs plus classiques comme Platon et Machiavel (le Prince, 1515) ou le sociologue Max Weber. L’un de ses prolongements contemporains est le béhaviorisme, très en vogue aux États-Unis, qui applique l’analyse objective et le calcul à toutes les manifestations observables du comportement humain. Cependant, étendu à toutes les formes de puissance, d’influence ou de force, l’objet de cette approche se dilue et dépasse de loin les phénomènes proprement politiques, tant le pouvoir non spécifiquement politique se niche partout dans les groupes humains.
Enfin, issue d’une tradition millénaire, la conception institutionnelle de la politique se concentre sur l’État, défini comme une collectivité à base territoriale, organisée et représentée par des organes détenteurs légitimes de l’usage de la contrainte, intérieure et extérieure. Historiquement situé, l’État, institution suprême et englobante, se distingue de tous les autres groupements, tant quantitativement que qualitativement. L’État intègre, par conséquent, dans un objet homogène, l’ensemble des phénomènes politiques.




3.
Évolution des objets d’étude
Ce qui intéressait les précurseurs de la science politique, c’était la réalisation et la garantie de fins idéales. Or, les questions portant sur la meilleure forme de gouvernement n’appartiennent désormais plus au champ de la discipline : celle-ci, en effet, n’est pas censée s’intéresser à ce qui devrait être, mais à ce qui est réellement. Si l’on renvoie généralement la question de l’idéal au champ de la philosophie politique, certains spécialistes soutiennent néanmoins qu’il est nécessaire d’aborder ouvertement les questions de valeur, dans la mesure où elles sont implicites dans toute recherche politique.
De nos jours, la plupart des travaux publiés et la majeure partie de la recherche formelle en science politique portent avant tout sur des sujets concrets, comme les campagnes électorales et les élections, le processus législatif, le pouvoir exécutif, les règlements administratifs, les politiques fiscales et d’aide sociale, les relations internationales, la politique comparée, les décisions judiciaires, l’action et l’influence des groupes impliqués
dans les affaires, le travail, l’agriculture, la religion, les cultures ethniques, l’armée et les médias.



3.
LA PHILOSOPHIE POLITIQUE CHEZ LES « ANCIENS » ET LES « CLASSIQUES »





1. Les auteurs de la philosophie politique primitive














Il existe d’abord des discours spéculatifs, moralistes et philosophiques, visant à juger la valeur de ce qui existe, et à proposer ce qui devrait être. Les premiers discours sur les phénomènes politiques remontent à l’Antiquité grecque. En ce sens, la science politique naît avec la science elle-même. Or, dans les écrits des penseurs antiques, on trouve souvent une approche morale, voire même poétique chez Homère.
Platon, la République (extrait)
La République est un dialogue dans lequel Platon établit les fondements de la chose publique (res publica) selon la justice. Le passage intitulé « le Mythe de la Caverne » pose le problème politique de la croyance, décrite comme des « ombres projetées par les objets fabriqués ». Seule la dialectique, l’intellection des idées par et pour elles-mêmes, protège de la fausse connaissance, de la doxa. Construire la république, c’est déconstruire la croyance, travailler contre les idées reçues.
La plupart des spécialistes s’accordent pour voir dans Aristote le précurseur des théoriciens politiques. Son analyse des différents types de régime dans Politique, ouvrage qui présuppose un immense travail de classification des formes de gouvernement, a gardé toute son importance dans la discipline. Platon, qui, dans la République, expose sa vision d’une cité idéale, est une autre figure majeure de la philosophie politique primitive.


2.
Les grands auteurs classiques
Machiavel, le Prince (extrait)
En avril 1513, les rumeurs se multiplient sur le projet du pape Léon X de créer un État au profit de ses neveux ; en réaction, Machiavel rédige le Prince, organisant d’un jet sa pensée politique mûrie par l’expérience. Dissimulant les références à l’Italie déchirée par les familles clientélistes des Visconti et autres Médicis, Machiavel illustre ses propos d’exemples historiques et fonde la pensée de la conquête et de la conservation du pouvoir. Issus d’une œuvre composée de 36 chapitres, les chapitres III à V — dont ce texte est extrait — s’intéressent à la conquête de nouvelles provinces par un État déjà formé et organisé.
Les grands auteurs de la philosophie politique sont Cicéron, les théologiens saint Augustin et saint Thomas d’Aquin, l’homme d’État italien Nicolas Machiavel, les philosophes britanniques Thomas Hobbes et John Locke, les philosophes français Jean-Jacques Rousseau et Montesquieu, les philosophes allemands Emmanuel Kant, Hegel, Friedrich Nietzsche, et Karl Marx. The Federalist (1787-1788), recueil d’essais rédigés pour la plupart par les hommes d’État Alexander Hamilton et James Madison, est un classique de la pensée politique américaine.
Hobbes, Léviathan (extrait)
Dans le Léviathan, Hobbes établit les règles du passage de l’état de nature à l’état social. L’état de nature est un « état de guerre de chacun contre chacun ». L’état social présuppose la dépossession humaine de droits naturels. La loi garantit la paix dans l’état social. Hobbes comprend le fondement juridique de l’état social comme dépossession salvatrice.
En philosophes, ces auteurs s’interrogent sur les conditions politiques d’une vie bonne, d’une société juste pour tout le monde. Il s’agit d’une réflexion d’ordre éthique, certes méthodique, mais qui ne répond pas à la définition actuelle d’une théorie scientifique.


4.
LA SCIENCE POLITIQUE SOUS SA FORME MODERNE


1.
Définition moderne






La science politique, au sens strict, collecte et analyse des faits se rapportant à l’État et, conformément à la méthode scientifique, formule des théories hypothético-déductives qu’elle confronte ensuite à la réalité sans considération de la valeur morale de ces théories. Elle tente de rendre intelligibles les phénomènes politiques. Deux approches de la politique la prolongent. L’une étudie l’efficacité des moyens utilisés par la politique, en vue de réaliser des fins déterminées. Elle inspire l’évaluation des politiques publiques. L’autre, tournée vers l’avenir, tente d’envisager de manière prospective et scientifique l’action des pouvoirs publics. Dans tous les cas, la science politique se distingue à la fois de la politique doctrinale, dogmatique et tournée sur elle-même, et de la politologie pratique visant à assurer à l’action politique les moyens de sa réussite.


2.
Objectifs
L’objectif de la science politique est finalement de dégager une connaissance descriptive, explicative et prospective des phénomènes de l’État ou s’en rapprochant, de dépasser la pluralité confuse des approches et de l’observation du passé en vue d’articuler un système synthétique cohérent d’analyse du politique. Aux États-Unis, terre de prédilection de la science politique, l’expérience des universitaires reprenant leurs fonctions à l’université après avoir servi le gouvernement au cours de la Seconde Guerre mondiale a exercé une influence profonde sur l’ensemble de la discipline. Ce travail dans les agences gouvernementales leur avait permis de perfectionner leur savoir-faire en appliquant les méthodes de la science sociale : sondages de l’opinion publique, analyse de contenu, techniques de statistiques, et autres méthodes de collecte et d’analyse systématique des données politiques. La science politique en tant que telle n’a connu un véritable essor au sein des universités françaises que plus tard.

3.
Variété des méthodes
À cette fin, la science politique utilise des méthodes variées issues des sciences les plus diverses, y compris celles dites exactes. À vrai dire, ces méthodes sont aussi plurielles que les conceptions de cette science. Toutefois, au caractère très personnalisé des réflexions des penseurs classiques succèdent logiquement des démarches plus rigoureuses. Elles sont fondées d’abord, et dès le XIXe siècle, sur les méthodes développées par la sociologie (constatation, systématisation puis vérification empirique), puis plus récemment sur les techniques quantitatives, mathématiques et statistiques. Ce mouvement aboutit à la construction de théories globales, de modèles d’analyse tels que la théorie de la décision ou la théorie des jeux. Certains politologues ont élaboré des modèles complexes de l’activité humaine pour guider leur recherche, faisant fréquemment appel à la technologie informatique ainsi qu’au hardware pour forger leurs concepts. L’étude de grande envergure sur la politique conçue comme système — avec des « entrées », des « sorties » et des « rétroactions » — est un exemple de première importance de l’influence des ordinateurs sur la science politique.
Moins intuitives, ces approches des phénomènes politiques formulent des conclusions qui ne paraissent pas toujours convergentes, ni plus certaines que les observations classiques de la vie politique et des cultures politiques qui la sous-tendent, telles que celles fournies par Tocqueville.

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LE POUVOIR POLITIQUE SELON MAX WEBER

Le pouvoir politique selon Max Weber Le pouvoir politique, c'est la domination exercée par une personne ou un groupe de personnes dans une société, dans le but d'organiser celle-ci. La cohérence d'un projet politique est assurée par un pouvoir politique qui mène cette action. Ce contrôle peut être fait à l'encontre de la volonté populaire (dictature) ou au nom du peuple, c'est à dire par et pour le peuple (démocratie). A ce niveau, il est questions de systèmes et de régimes politiques, qui méritent deux fiches supplémentaires! Il faut commencer par définir ce pouvoir politique, puis voir quelles formes il peut prendre. On parlera alors ici de régimes et de systèmes (tout de même), mais aussi de domination, de portées anthropologiques, historiques, culturelles, philosophiques... Pour constater, en conclusion, les choses n'ont pas tant évolué ces derniers siècles... Avec, encore une fois, un rapport à l'actualité. Définition La plus utile, et la plus célèbre, c'est celle qu'a énoncée Max Weber dans Le Savant et le Politique (1919) : "Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime". Retenir cela, c'est déjà posséder l'essentiel en la matière... Il s'agit désormais de comprendre ce que cela implique concrètement. La violence légitime, c'est la violence qui est reconnue par tous comme légitime, c'est à dire nécessaire au bon fonctionnement de la communauté. S'il n'y avait pas de violence dite "légitime", n'importe qui pourrait se faire justice soi-même et la loi du plus fort, ou encore du "chacun pour soi" règnerait. Par "violence", il ne s'agit pas que d'aggression physique, mais aussi et surtout de violence symbolique (exemple : un redressement fiscal ne se règle pas avec des coups de bâton...). Hobbes dit que "L'Homme est un loup pour l'Homme" : Le pouvoir politique permet de distribuer plus ou moins équitablement les droits et devoirs entre les citoyens. Et cela passe par l'acceptation collective d'une autorité qui exerce cette violence légitime, c'est à dire cette possibilité de fixer des limites à ceux qui dépassent les règles et empiètent sur la liberté d'autrui ("la liberté de chacun s'arrête là où commence celle d'autrui"...). Chez hobbes, la société organisée est une nécessité pour échapper à un état de nature qui n'engendre que la guerre. Chez Rousseau, ce "contrat social" est un compromis, une régulation entre l'aspect fondamentalement social de l'Homme et sa nature qui, ici, est pensée comme fondamentalement bonne. Donc, l'armée, la police, la justice, sont des instruments de cette "violence légitime", qui permet d'empêcher ou de punir les cas de violence individuelle (interdire de se faire justice soi-même, c'est lutter contre la Loi du plus fort). Mais ils doivent être utilisés dans un cadre juridique, sans quoi ils deviennent, également, illégitimes. Ainsi, ce pouvoir implique, naturellement, qu'un policier qui fait un usage abusif de son arme soit puni. Tout pouvoir qui ne possède pas de contre-pouvoirs est dit "absolu". La violence légitime est une notion positive, qui doit sans cesse (surtout en démocratie) se remettre en question. Bref, une fois que quelqu'un a le pouvoir de taper, on l'écoute... Donc, le pouvoir politique, qui exerce cette domination légitime, est à même de structurer la société, pour le meilleur comme pour le pire. Pour définir ce qu'est la violence illégitime (celle qui doit être combattue pour assurer le respect des droits et devoirs des citoyens), il est important que les bases du pouvoir reposent sur des Lois, sur une juridiction. Le pouvoir politique peut s'exercer de plusieurs manières... Il faut, dès ici, faire la différence entre trois concepts fondamentaux: les types de domination, les sytèmes politiques, et enfin les régimes politiques... ce sont trois facteurs qui peuvent être cumulés entre eux... Les 3 types de domination politique Encore un formidable éclairage que l'on doit à Max Weber... Trois types: - la domination traditionnelle : le chef est chef en raison de ses ascendances divines, de ses pouvoirs mystiques, de son lien avec l'au-delà... Ex : Selon les sociétés, - tribus d'Amazonie : le chaman est, souvent, le chef du village - Egypte Antique : le pharaon est aussi un demi-dieu... - Royaumes européens : le roi possède une légitimité divine, souvent renforcée par des pouvoirs spécifiques (comme ce fut le cas pour les Rois Thaumaturges) Bref, la domination traditionnelle, c'est la fusion originelle de l'occulte et du politique. Celui qui, dans le groupe, peut revendiquer un lien quelqconque avec l'au-delà, se trouve en mesure de revendiquer le pouvoir politique... traditionnel peut-être mais efficace. - la domination charismatique : c'est le "niveau 2" du pouvoir politique : en raison de son comportement héroïque, de son charisme, de l'admiration irrationnelle qu'un être suscite, celui-ci est considéré comme le chef naturel, spontanément plébiscité... Une survivance moderne de cette domination est le moteur du mythe de l'"homme providentiel" (ou de la femme, bien sûr), encore vivace sous notre Vème République. Exemples concrets : - Attila est le meilleur guerrier des Huns? C'est donc le chef des Huns... - Périclès est le meilleur gestionnaire, tacticien, guerrier, orateur et économiste de la Grèce Antique? Il impressionne même les plus fervents partisants de l'aristocratie? Aucun doute, c'est lui qu'il faut à Athènes... - Plus récent, en France... et beaucoup moins glorieux au regard de l'Histoire : Pétain est un héros de 1914? Alors on espère qu'il va nous sauver en 1940... Comme quoi... Et enfin, le type de domination le plus avancé, le plus moderne, le plus... souhaitable : - la domination légale-rationnelle : là, c'est simple, on prend plus compétent, celui qui est à même de gouverner le pays non pas parce qu'il impressionne, mais juste parce qu'il fait bien son travail... - Euh... Roosevelt aux Etats-Unis, Blair en Grande-Bretagne, Churchill, Giscard (qui n'avait pas un super charisme non plus...). Bref, c'est moderne, c'est administratif, ça fait moins rêver mais c'est plus efficace et souvent bien moins violent. Limites Il faut bien garder en tête que ce sont des exemples absolus, et qu'on peut tout à fait combiner les trois... Je cite un exemple ou deux, tout bêtement, pour confirmer que les dispositifs ici évoqués sont encore bien ancrés... - Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle : Cela fait trois ans qu'on le présente un peu partout comme l'homme de la situation, comme celui que la France attend... Bref, on fait encore une fois appel au "mythe de l'Homme Providentiel". Depuis Napoléon Bonaparte, ce mécanisme caractérise la France ; plutôt que de croire en la force collective et rationnelle, on va chercher à trouver un sauveur (Napoléon, De Gaulle, Pétain, et sûrement, maintenant, Sarkozy, sauf si son bilan est catastrophique). de manière voulue ou non, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui investi, porte ces éléments de domination charismatique, que la "monarchie présidentielle" de notre Vème République facilite par sa structure. Bien sûr, N. Sarkozy a été élu sur un programme... Pas la peine d'en rajouter, il y a aussi et surtout de la domination légale-rationelle dans notre système. Et pour ne pas faire de jaloux... - Ségolène Royal dans la campagne présidentielle : A l'heure du marketing politique et du contrôle des symboles, on peut se demander si l'utilisation de l'imagerie populaire religieuse ou, au moins, mythique, ne tient pas des traits d ela domination traditionnelle... Quand on s'habille en blanc sur proposition des conseillers en communication pour rappeler la Vierge Marie, symbole de la protection par excellence, quand on se présente et que l'on se fait présenter comme l'image la plus proche de "Marianne", ne peut-on pas considérer qu'il s'agit de ce ressort? Surtout que, comme Nicolas Sarkozy, elle aussi s'est dite "habitée" par sa mission. Se sentir "élu(e)" avant les échéances, faire référence au divin, comme pouvait le faire auparavant François Bayrou, tient peut-être encore de cette forme première de domination politique. Heureusement, le Pacte Présidentiel de Ségolène Royal est un exemple clair de légal-rationnel. Or elle aussi succomba à la volonté d'incarner la "Femme Providentielle". cette persistance du charismatique est, sous cette forme, une particularité qui, parmi les pays occidentaux, semble toute française. On pourrait passer en revue les autres candidats de 2007, mais je pense que les exemples sont clairs et que chacun pourra trouver quelle est, par exemple, la part d'"Homme Providentiel" exploitée chez José Bové, Jean-Marie Le Pen, François Bayrou ou encore Nicolas Hulot s'il s'était présenté... Voici donc une présentation non exhaustive du pouvoir politique et de sa définition par Max Weber, qui fait loi en la matière. Un petit résumé : Définition principale : Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime (Max Weber). Car c'est seulement si le pouvoir d'état est respecté que la société peut s'organiser autour d'un point unanimement reconnu, et donc avancer, se structurer. Ce même Max Weber énonce trois types de dominations : - Traditionnelle - Charismatique - Légale-rationnelle ---> Ces trois types peuvent se combiner, même s'ils sont ordonnés du plus archaïque au plus moderne et souhaitable. Or l'Homme n'est pas encore prêt à se contenter de domination légale-rationnelle... qui nécessiterait d'abandonner la passion et l'irrationnel en politique...