vendredi 7 décembre 2012

Le Président Martelly définit ses priorités avec le Japon




Dans la matinée de jeudi, le Président Michel Martelly, a rencontré la presse japonaise autour de ses priorités, en termes de coopération avec le Japon.

Avec le Journal économique japonais, « The Nikkei Weekly », le Chef de l’État a insisté sur la nécessité qu’Haïti établisse avec le Japon une coopération basée, non sur l’assistanat, mais sur le développement durable. Grâce aux nouvelles priorités établies dans les domaines du tourisme, de l’agriculture, des infrastructures publiques, de l’industrie textile et de l’énergie, l’ouverture des marchés régionaux est fondamentale a déclaré le Président Martelly qui a rappelé que 34% du commerce mondial dans la zone Amérique, passe dans les eaux haïtiennes.

Haïti, qui est devenue Président du Comité du Commerce Extérieur de l’Association des Etats de la Caraïbes (AEC), table sur des perspectives de croissance allant jusqu’à 6.9 % pour l’année 2012-2013. Lors de sa dernière visite en Haïti, M. Jim Yong Kim, Président de la Banque Mondiale, en a fait le constat, tout en admettant le niveau d’engagement qu’il restait à prendre pour arriver à bon port. « Alors que le relèvement d’Haïti a été impressionnant, la reconstruction et son développement imposent un effort soutenu et constant de longue haleine », avait-t-il déclaré.

Haïti s’y met à fond, selon le Chef de État, qui a signalé au Journal, les efforts en vue de faciliter et garantir l’investissement étranger dans le pays. « Le délai d’enregistrement des entreprises étrangères est passé de 105 à 10 jours. La présence de plusieurs multinationales en Haïti, venus du Mexique, de Corée du Sud, du Vietnam, de la Colombie, du Japon, se fait déjà sentir, tant au niveau de l’industrie textile, des télécommunications qu’au niveau du développement des infrastructures publiques.

Le Président Martelly a aussi relaté entre autres : les efforts de reconstruction du pays et de relocalisation des sinistrés du 12 Janvier 2010. Plus de 3,500 logements sociaux déjà construits, des techniques de construction mises en œuvre, 1,287,214 enfants admis au Programme de Scolarisation Universelle Gratuit et Obligatoire, des efforts de réduction de la vulnérabilité d’Haïti face aux événements naturels majeurs, et en matière de développement agricole et environnemental.

Le Président Martelly, a finalement demandé au Japon, de participer à la mise en place d’une mission d’expertise, en vue d’aider à faciliter l’implantation de compagnies japonaises en Haïti.

Perspectives de la coopération haïtiano-japonaise




Jeudi, dans la cadre de sa visite officielle au Japon, le Président Michel Martelly a rencontré M. Hideaki Domichi, le Vice-président de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), autour de l’engagement du Japon envers Haïti et des perspectives de développement de la coopération, notamment dans les domaines de l’environnement et la sécurité alimentaire.

Dans la perspective d’une politique Nationale, favorisant une coopération de plus en plus dynamique et fructueuse, les discussions ont porté, entre autres, sur une réorientation du Programme de don du Japon, une intensification du programme de don hors projet, qui priorise notamment, la vente d’engrais directement aux agriculteurs.

« Nous voulons y consacrer le temps et l’énergie nécessaire. Avec le passage de Sandy, nous avons pu mesurer la vulnérabilité du territoire haïtien, à cause du déboisement. Chaque chute de pluie, même la plus insignifiante, constitue une menace pour la population », a déclaré le Chef de l’État à son interlocuteur. Il a également insisté sur la nécessité d’un transfert de connaissances et le partage d’expériences avec Haïti, par la formation de cadres de terrains et l’envoi d’experts. « La question est trop sérieuse pour ne pas faire appel aux grands moyens. »

D’autre part, pour faire face à un ensemble de problèmes que confronte l’agriculture haïtienne, et sur lesquels le Gouvernement travail en vue de les résorber, le Président Martelly a fait appel à l’expertise du Japon qui a déjà fait ses preuves dans la culture du riz « Rien que pour le riz, nous importons chaque année près de 400,000 tonnes métriques, soit 200 millions de dollars américains », a précisé le Chef de l’Etat qui veut absolument sortir de cette trop grande dépendance du pays, qui importe 60% des produits alimentaires.

Le Président Martelly, croit qu’aujourd’hui, avec le Japon, la coopération doit favoriser en priorité, une culture stratégique pour la sécurité alimentaire de la population d’Haïti et le développement d’infrastructures de base solide, en vue de réduire la vulnérabilité du pays face aux inondations qui affectent la population, détruisent les récoltes et le bétail et emportent la terre.

Le Président Martelly invité d’honneur d’un dîner d’affaires à Tokyo






Ce vendredi à Tokyo, le Président Michel Martelly, accompagné de Pierre Richard Casimir, Ministre des Affaires Etrangères, de Wilson Laleau, Ministre du Commerce et de l’Industrie, et de Gregory Mevs, Co-président du Conseil Consultatif Présidentiel pour le Développement Economique et l’investissement (CCPDEI), a été l’invité d’honneur de M. Yoshihisa Veda, Représentant de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) en Asie et du secteur privé japonais, lors d’un dîner d’affaires qui s’est tenu à l’Hôtel Imperial.

Le Président et ses interlocuteurs ont discuté d’investissements, de développement durable, d’opportunités de partage d’expériences et d’échanges commerciaux en vue d’établir des partenariats et des co-entreprises, les meilleures réponses aux défis de la mondialisation.

Au début de son intervention, le Chef de l’État a expliqué, qu’il avait effectué ce voyage « pour mieux comprendre et surtout échanger sur ce qui fonde le succès de votre pays, que d’autres appellent, le miracle japonais [...] Les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) nous ouvrent, en tant que PMA [Pays Moins Avancés], tous les marchés du monde de façon privilégiée, en témoignent les accords et traités avec l’Europe, les États-Unis, le Canada et la Caricom, qui offrent l’entrée des produits haïtiens, aux conditions tarifaires les plus avantageuses », a fait ressortir le Président de la République, rappelant que son Gouvernement, a fait de cet avantage stratégique, le fer de lance de sa politique économique.

Selon le Président Martelly, les relations commerciales avec le Japon, doivent s’inscrire, dans une volonté partagée de développement, de rééquilibrage et de repositionnement stratégique. « Le rendez-vous avec l’histoire, c’est maintenant », a-t-il conclu.

Le Président, croit que ce dîner d’affaires a été une opportunité pour Haïti de présenter au secteur privé japonais, ainsi qu’au Représentant de la BID en Asie, des signaux clairs tels que la modernisation du cadre légal des affaires, la mise en place du CCPDEI, la création du Parc industriel de Caracol et la réduction des délais de création des sociétés anonymes. Autant de mesures devant faciliter l’investissement étranger en Haïti.

LE POUVOIR POLITIQUE SELON MAX WEBER

Le pouvoir politique selon Max Weber Le pouvoir politique, c'est la domination exercée par une personne ou un groupe de personnes dans une société, dans le but d'organiser celle-ci. La cohérence d'un projet politique est assurée par un pouvoir politique qui mène cette action. Ce contrôle peut être fait à l'encontre de la volonté populaire (dictature) ou au nom du peuple, c'est à dire par et pour le peuple (démocratie). A ce niveau, il est questions de systèmes et de régimes politiques, qui méritent deux fiches supplémentaires! Il faut commencer par définir ce pouvoir politique, puis voir quelles formes il peut prendre. On parlera alors ici de régimes et de systèmes (tout de même), mais aussi de domination, de portées anthropologiques, historiques, culturelles, philosophiques... Pour constater, en conclusion, les choses n'ont pas tant évolué ces derniers siècles... Avec, encore une fois, un rapport à l'actualité. Définition La plus utile, et la plus célèbre, c'est celle qu'a énoncée Max Weber dans Le Savant et le Politique (1919) : "Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime". Retenir cela, c'est déjà posséder l'essentiel en la matière... Il s'agit désormais de comprendre ce que cela implique concrètement. La violence légitime, c'est la violence qui est reconnue par tous comme légitime, c'est à dire nécessaire au bon fonctionnement de la communauté. S'il n'y avait pas de violence dite "légitime", n'importe qui pourrait se faire justice soi-même et la loi du plus fort, ou encore du "chacun pour soi" règnerait. Par "violence", il ne s'agit pas que d'aggression physique, mais aussi et surtout de violence symbolique (exemple : un redressement fiscal ne se règle pas avec des coups de bâton...). Hobbes dit que "L'Homme est un loup pour l'Homme" : Le pouvoir politique permet de distribuer plus ou moins équitablement les droits et devoirs entre les citoyens. Et cela passe par l'acceptation collective d'une autorité qui exerce cette violence légitime, c'est à dire cette possibilité de fixer des limites à ceux qui dépassent les règles et empiètent sur la liberté d'autrui ("la liberté de chacun s'arrête là où commence celle d'autrui"...). Chez hobbes, la société organisée est une nécessité pour échapper à un état de nature qui n'engendre que la guerre. Chez Rousseau, ce "contrat social" est un compromis, une régulation entre l'aspect fondamentalement social de l'Homme et sa nature qui, ici, est pensée comme fondamentalement bonne. Donc, l'armée, la police, la justice, sont des instruments de cette "violence légitime", qui permet d'empêcher ou de punir les cas de violence individuelle (interdire de se faire justice soi-même, c'est lutter contre la Loi du plus fort). Mais ils doivent être utilisés dans un cadre juridique, sans quoi ils deviennent, également, illégitimes. Ainsi, ce pouvoir implique, naturellement, qu'un policier qui fait un usage abusif de son arme soit puni. Tout pouvoir qui ne possède pas de contre-pouvoirs est dit "absolu". La violence légitime est une notion positive, qui doit sans cesse (surtout en démocratie) se remettre en question. Bref, une fois que quelqu'un a le pouvoir de taper, on l'écoute... Donc, le pouvoir politique, qui exerce cette domination légitime, est à même de structurer la société, pour le meilleur comme pour le pire. Pour définir ce qu'est la violence illégitime (celle qui doit être combattue pour assurer le respect des droits et devoirs des citoyens), il est important que les bases du pouvoir reposent sur des Lois, sur une juridiction. Le pouvoir politique peut s'exercer de plusieurs manières... Il faut, dès ici, faire la différence entre trois concepts fondamentaux: les types de domination, les sytèmes politiques, et enfin les régimes politiques... ce sont trois facteurs qui peuvent être cumulés entre eux... Les 3 types de domination politique Encore un formidable éclairage que l'on doit à Max Weber... Trois types: - la domination traditionnelle : le chef est chef en raison de ses ascendances divines, de ses pouvoirs mystiques, de son lien avec l'au-delà... Ex : Selon les sociétés, - tribus d'Amazonie : le chaman est, souvent, le chef du village - Egypte Antique : le pharaon est aussi un demi-dieu... - Royaumes européens : le roi possède une légitimité divine, souvent renforcée par des pouvoirs spécifiques (comme ce fut le cas pour les Rois Thaumaturges) Bref, la domination traditionnelle, c'est la fusion originelle de l'occulte et du politique. Celui qui, dans le groupe, peut revendiquer un lien quelqconque avec l'au-delà, se trouve en mesure de revendiquer le pouvoir politique... traditionnel peut-être mais efficace. - la domination charismatique : c'est le "niveau 2" du pouvoir politique : en raison de son comportement héroïque, de son charisme, de l'admiration irrationnelle qu'un être suscite, celui-ci est considéré comme le chef naturel, spontanément plébiscité... Une survivance moderne de cette domination est le moteur du mythe de l'"homme providentiel" (ou de la femme, bien sûr), encore vivace sous notre Vème République. Exemples concrets : - Attila est le meilleur guerrier des Huns? C'est donc le chef des Huns... - Périclès est le meilleur gestionnaire, tacticien, guerrier, orateur et économiste de la Grèce Antique? Il impressionne même les plus fervents partisants de l'aristocratie? Aucun doute, c'est lui qu'il faut à Athènes... - Plus récent, en France... et beaucoup moins glorieux au regard de l'Histoire : Pétain est un héros de 1914? Alors on espère qu'il va nous sauver en 1940... Comme quoi... Et enfin, le type de domination le plus avancé, le plus moderne, le plus... souhaitable : - la domination légale-rationnelle : là, c'est simple, on prend plus compétent, celui qui est à même de gouverner le pays non pas parce qu'il impressionne, mais juste parce qu'il fait bien son travail... - Euh... Roosevelt aux Etats-Unis, Blair en Grande-Bretagne, Churchill, Giscard (qui n'avait pas un super charisme non plus...). Bref, c'est moderne, c'est administratif, ça fait moins rêver mais c'est plus efficace et souvent bien moins violent. Limites Il faut bien garder en tête que ce sont des exemples absolus, et qu'on peut tout à fait combiner les trois... Je cite un exemple ou deux, tout bêtement, pour confirmer que les dispositifs ici évoqués sont encore bien ancrés... - Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle : Cela fait trois ans qu'on le présente un peu partout comme l'homme de la situation, comme celui que la France attend... Bref, on fait encore une fois appel au "mythe de l'Homme Providentiel". Depuis Napoléon Bonaparte, ce mécanisme caractérise la France ; plutôt que de croire en la force collective et rationnelle, on va chercher à trouver un sauveur (Napoléon, De Gaulle, Pétain, et sûrement, maintenant, Sarkozy, sauf si son bilan est catastrophique). de manière voulue ou non, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui investi, porte ces éléments de domination charismatique, que la "monarchie présidentielle" de notre Vème République facilite par sa structure. Bien sûr, N. Sarkozy a été élu sur un programme... Pas la peine d'en rajouter, il y a aussi et surtout de la domination légale-rationelle dans notre système. Et pour ne pas faire de jaloux... - Ségolène Royal dans la campagne présidentielle : A l'heure du marketing politique et du contrôle des symboles, on peut se demander si l'utilisation de l'imagerie populaire religieuse ou, au moins, mythique, ne tient pas des traits d ela domination traditionnelle... Quand on s'habille en blanc sur proposition des conseillers en communication pour rappeler la Vierge Marie, symbole de la protection par excellence, quand on se présente et que l'on se fait présenter comme l'image la plus proche de "Marianne", ne peut-on pas considérer qu'il s'agit de ce ressort? Surtout que, comme Nicolas Sarkozy, elle aussi s'est dite "habitée" par sa mission. Se sentir "élu(e)" avant les échéances, faire référence au divin, comme pouvait le faire auparavant François Bayrou, tient peut-être encore de cette forme première de domination politique. Heureusement, le Pacte Présidentiel de Ségolène Royal est un exemple clair de légal-rationnel. Or elle aussi succomba à la volonté d'incarner la "Femme Providentielle". cette persistance du charismatique est, sous cette forme, une particularité qui, parmi les pays occidentaux, semble toute française. On pourrait passer en revue les autres candidats de 2007, mais je pense que les exemples sont clairs et que chacun pourra trouver quelle est, par exemple, la part d'"Homme Providentiel" exploitée chez José Bové, Jean-Marie Le Pen, François Bayrou ou encore Nicolas Hulot s'il s'était présenté... Voici donc une présentation non exhaustive du pouvoir politique et de sa définition par Max Weber, qui fait loi en la matière. Un petit résumé : Définition principale : Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime (Max Weber). Car c'est seulement si le pouvoir d'état est respecté que la société peut s'organiser autour d'un point unanimement reconnu, et donc avancer, se structurer. Ce même Max Weber énonce trois types de dominations : - Traditionnelle - Charismatique - Légale-rationnelle ---> Ces trois types peuvent se combiner, même s'ils sont ordonnés du plus archaïque au plus moderne et souhaitable. Or l'Homme n'est pas encore prêt à se contenter de domination légale-rationnelle... qui nécessiterait d'abandonner la passion et l'irrationnel en politique...