Jeudi 26 avril 2012, le gouvernement des États-Unis, à travers l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), a signé des contrats avec deux firmes. Ces contrats ont été signés pour le développement et la construction de 750 unités de logements, pouvant résister aux séismes et inondations, sur le site Ekam, à Caracol dans le Corridor de développement du Nord d’Haïti, et de 156 autres unités dans la communauté de Cabaret, située dans la région Nord de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Ces deux projets de logements sont conforme avec le plan de reconstruction du gouvernement haïtien et l’emphase qu’il met sur la décentralisation. Ce plan a été élaboré durant 18 mois de consultations avec les parties prenantes à tous les niveaux y compris les membres des communautés, les maires locaux et le Président Martelly.
Tout au long du processus de consultation et de conception, les États-Unis ont travaillé avec le gouvernement haïtien et les maires locaux pour perfectionner le plan afin qu’il reflète au mieux les visions des parties prenantes pour les communautés. Ceci impliquait d’assurer une chambre à coucher, amenant à bâtir la maison sur une superficie totale de 34 mètres carrés – en conformité avec les unités de logements qui sont construites par le gouvernement haïtien et la Banque Interaméricaine de Développement, à Port-au-Prince. En addition, chaque maison aura accès à l’eau et à l’électricité, et sera située à proximité de zones avec opportunités d’emplois et services de santé déjà existants et en développement.
L’Ambassadeur des Etats-Unis, Kenneth Merten, a signé les deux contrats au nom du gouvernement américain: l’un avec la compagnie «Thor Construction » pour la construction à Caracol, et l’autre avec la « CEMEX » pour celle de Cabaret. L’investissement combiné offert par les Etats-Unis pour ces logements dans ces deux communautés, y compris la préparation des sites et le drainage, les routes et les trottoirs, les lampadaires, les systèmes de distribution d’eau potable, dépasse un montant de 25 millions de dollars.
Merten a déclaré: « Après des mois d’études et de consultations, et avec le support du Président Martelly et des officiels locaux, la formalisation de ces contrats marque un autre tournant dans le travail que les Etats-Unis effectuent aux côtés du peuple haïtien, alors que nous accomplissons notre engagement à aider ce grand pays à marcher vers un avenir meilleur et plus prospère ».
Représentant le support de leur population, le Maire de Cabaret, Monsieur Thomas Joseph, était présent à la cérémonie de signature, et le Maire de Caracol, Monsieur Landry Colas, a visité l’Ambassade plus tard dans la journée. Ils ont tous deux exprimés leur satisfaction, que la conception de ces logements ait été travaillée en collaboration et que les données locales aient été prises en compte.
Suite aux requêtes des membres du Parlement, représentant le Nord et le Nord-est, la communauté de logements à Caracol sera construite en retrait de la Route Nationale #6, ce qui donne une zone tampon de 120 mètres de végétation. Il y aura également un tampon de 59 mètres sur la grande route qui mène vers Trou Du Nord sur l’autre côté du tassement. Ceci accommodera les plans de développement à long-terme pour la construction future d’une grande route à quatre voies, et de zones tampons nécessaires des deux côtes des villages pour le développement futur du Corridor de Développement du Nord.
Photo : Le Maire de Caracol, Monsieur Landry Colas, salue la signature du projet de logement à EKAM, Caracol avec des officiels du gouvernement américain et des représentants de la compagnie "Thor construction".
La Secrétaire d'État Hillary Clinton accueille ce 26 et 27 avril le premier Forum mondial de l'économie (Global Impact Economy Forum) au Département d'État et à l'Université de Georgetown McDonough School of Business, à Washington, DC. Ce Forum réuni plus de 350 investisseurs de haut niveau, dirigeants d'entreprises, des entrepreneurs, des philanthropes, des universitaires et des dirigeants du gouvernement américain de la Maison Blanche, du Département d'État, du Commerce et du Trésor, de l'Overseas Private Investment Corporation, et de l'Agence américaine pour le développement international.
Au cours de cet important Forum, Hillary Clinton, parlant d’Haïti a déclaré « [...] regardez le Nord d'Haïti, grâce à sa proximité du marché américain, la région a un grand potentiel pour être une plaque tournante régionale de manufacturier régional. Mais depuis des décennies, malgré l'intérêt, il y avait un manque d'installations industrielles, un approvisionnement limité en électricité, des ports inadéquats, lesquels ont freiné l'investissement privé [...]
Donc, l'an dernier, en collaboration avec le Gouvernement d'Haïti et la Banque Interaméricaine de Développement, le Département d'État a facilité un partenariat public-privé de 500 millions de dollars avec le fabricant de vêtements coréen de premier plan Sae-A. Ce partenariat permettra de développer un parc industriel compétitif au niveau mondial dans le Nord d'Haïti, un des plus importants dans les Caraïbes. Il comprendra une centrale électrique sur place, une installation de traitement des eaux usées et des résidences. Sae-A estime que cela va créer 20,000 emplois [à cours terme] et qu'ils vont investir plus de 70 millions de dollars dans le Nord d'Haïti.
La région continuera à bénéficier des investissements en cours dans les logements et cliniques de santé, un nouveau port à conteneurs et des projets d'électrification pour les villes qui entourent le parc industriel. Sae-A a commencé à s’installer cette semaine dans ses deux premiers nouveaux bâtiments de 100,000 pieds carrés et nous prévoyons que d'autres locataires suivront un peu plus tard dans l'année... »
Suite à la demande de mise sous séquestre de la compagnie Haïtel, par la Direction Générale des Impôts (DGI), Jean Baptiste Clark Neptune, Directeur Général de la DGI a annoncé hier jeudi, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le Conseil National des Télécommunication (CONATEL) que la compagnie Haïtel était officiellement sous séquestre. Une mesure légale, qui n’entraine pas la fermeture de la compagnie mais qui permet de continuer les opérations tout en protégeant les intérêts de l’État, des employés et des actionnaires minoritaires.
Jean Marie Guillaume, Directeur du CONATEL a expliqué à la presse la situation «... Le problème d'Haïtel c'est qu’elle doit à plusieurs institutions de l'État, parmi lesquelles le CONATEL, la BRH, la BNC ainsi que d'autres institutions, plus de 80 millions de dollars [dont près de 40% à l’État haïtien en taxes et impôts].
Haïtel était arrivé à un point où elle ne pouvait plus opérer, elle ne pouvait plus payer ses employés et ne pouvait même plus acheter du carburant pour mettre dans ses génératrices pour continuer à fonctionner [...] Je peux vous dire que les employés de la Haïtel n’ont pas été payé depuis plus de 5 mois [...]
Je voudrais rappeler que le problème d'Haïtel a commencé dans les années 2005-2006, c'est un problème qui s'est aggravé et que les précédentes administrations n'ont jamais essayé de résoudre... Maintenant, c’est nous qui essayons d'adresser ce problème, parce que comme vous pouvez le voir, toutes les parties sont perdantes, les employés ne touchent pas, ne travaille plus, l'État haïtien n'est pas capable de récupérer les dettes que la Haïtel a envers lui et la clientèle, très solidaire avec la Haïtel, n'est pas contente du tout et veut que la Haïtel continue à donner un service [...]
Étant donné qu’Haïtel a fermée, sans avoir averti le Conatel , la DGI, la BNC [...] nous sommes obligé de nous assoir pour prendre une décision, pour voir comment résoudre ce problème de manière à ce que la Haïtel soit capable de recommencer à donner des services sur le marché.
Tout ce que je peux vous dire, c'est que lorsqu’une compagnie ferme, la première réaction de la DGI c'est de chercher à récupérer l'argent qui est dû à l'État [...] la DGI a beaucoup de moyens légaux pour récupérer cet argent, c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, je suis assis avec le Directeur Général de la DGI, parce que beaucoup de monde pense que c'est le Conatel qui a fermé la Haïtel, que c'est le Conatel qui peut résoudre le problème par lui même, aujourd'hui, je dois vous dire que le Conatel est obligé de travailler avec la DGI [...]
la DGI va essayer de voir comment elle va régler les problèmes au niveau de la fiscalité et de mon côté je vais voir comment nous pouvons régler les problèmes au niveau technique, nous sommes déjà en discussion avec ZTE qui est un fournisseur technique de la Haïtel pour nous assister dans ce travail... »
Ce qu'il faut retenir du premier tour et de cette journée électorale :
- Le candidat PS François Hollande termine en tête du premier tour en remportant 27,95% des suffrages devant Nicolas Sarkozy (26,86%), Marine Le Pen (19,06%) et Jean-Luc Mélenchon (10,86%).
- François Hollande déclare qu'il est "le mieux placé pour devenir le prochain président" alors que Nicolas Sarkozy souhaite organiser trois débats entre les deux tours. Marine Le Pen estime quant à elle que "rien ne sera plus jamais comme avant" après le plus gros score réalisé par le Front national aux élections présidentielles.
- Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Philippe Poutou (NPA) et Eva Joly (Europe Ecologie Les Verts) ont tous trois appelé leurs militants à voter François Hollande le 6 mai pour le second tour.
- Le taux d'abstention s'élève à 20% environ, soit un taux de participation de 80%.
22h36 : après l'Ipsos, deux nouveaux sondages donnent Hollande vainqueur contre Sarkozy au soir du 6 mai. Celui du CSA (56%/44%) et celui de l'Ifop (54,5%/45,5).
22h08 : un premier sondage Ipsos donne François Hollande gagnant au second tour avec 54% des voix contre 46% pour Nicolas Sarkozy.
22h00 : lors de son discours, Nicolas Sarkozy a proposé trois débats pendant l'entre-deux tours. Une proposition refusée par le candidat socialiste François Hollande.
21h53-Nicolas Sarkozy : "Les Français ont fait un acte de civisme. Ils ont fait mentir toutes les prédictions. Les Français ont exprimé un vote de crise, face à ces angoisses et ces souffrances du nouveau monde en train de se dessiner. Ces angoisses, ces souffrances, je les comprends : elles concernent le respect de nos frontières. Le souci de nos compatriotes de préserver notre mode de vie est le souci central de cette élection. Nul n'aura le droit de se dérober. Le moment crucial est venu : celui de la confrontation des projets, et du choix des personnalités".
21h20-François Hollande : "Le premier tour représente une sanction du quinquennat qui s'achève et un désaveu du candidat sortant, dont le discours tout au long de ces derniers mois a fait le jeu de l'extrême droite. Jamais le FN n'avait atteint un tel niveau dans une élection présidentielle, même en 2002, il n'avait pas mobilisé autant de suffrages. (...) Au terme de ce premier tour, je suis le candidat du rassemblement pour le changement. Il doit être le plus large possible : il concerne d'abord les forces de gauche et les écologistes dont je suis le représentant. Je salue Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly qui ont appelé clairement et sans négociation à me soutenir pour le second tour. Je suis aussi le candidat de rassemblement de tous les citoyens attachés à une République enfin exemplaire, de ceux qui veulent que l'intérêt général prenne le dessus sur les privilèges".
21h06-François Bayrou : "L'inquiétude sur la situation du pays est brûlante. L'extrême droite à 20% en France en 2012, c'est la gravité de la crise étendue devant tous. Notre score est au-dessous de nos attentes. (...). Je vais m'adresser aux deux candidats sélectionnés pour le second tour, écouter leur réponse et je prendrai mes responsabilités".
21h00-Marine Le Pen : "La vague bleu marine fait ce soir trembler le système. J'ai besoin de vous pour continuer le travail à accomplir et rendre au peuple français sa liberté, sa dignité et sa fierté. Quoiqu'il puisse arriver dans les 15 jours à venir, la bataille de France ne fait que commencer. Rien ne sera plus jamais comme avant. Car à face à tout le système coalisé à coup de mensonges et de faux sondages, nous tous ensemble avons explosé le monopole des deux partis de la banque, de la finance, des multinationales et du renoncement".
20h34-Jean-Luc Mélenchon : "Notre famille politique, le monde du travail et de ses revendications, je vous appelle à vous retrouver le 6 mai sans rien demander en échange pour battre Sarkozy. Sans traîner les pieds, comme s'il s'agissait de me faire gagner l'élection présidentielle".
20h20-Eva Joly : "Je tiens à remercier avec chaleur le million de Français qui m'ont apporté leurs suffrages et qui ont défendu l'écologie, l'Europe, et la République exemplaire. Le score du FN est une tache indélébile sur les valeurs de notre démocratie, une menace pour la République, un avertissement que chaque responsable politique doit entendre. Je veux dire aux électeurs qui se sont laissés tenter par le vote FN qu'ils se trompent de colère"
20h : le candidat du Parti Socialiste François Hollande remporte le premier tour de l’élection présidentielle avec 27,65% des voix devant Nicolas Sarkozy (UMP), qui obtient 26,56% des voix. Les deux candidats s’affronteront donc le 6 mai prochain pour le deuxième tour. La troisième place revient à la candidate du Front national Marine Le Pen qui obtient 19,73%, devant Jean-Luc Mélenchon 10,64%. Avec Ispos
18h31 : l'Ipsos annonce un taux de participation au premier tour de 80,3%.
18h00 : le dépouillement commence. En effet, 70% des communes voient désormais leurs bureaux de vote fermer progressivement. Mais un arrêté préfectoral peut-être pris pour retarder les clôtures. Dans certaines grandes villes, les bureaux fermeront à 19h, alors qu'à Paris et en Île-de-France la clôture sera effective à 20h.
17h00 : selon les estimations du ministère de l'Intérieur à 17h, le taux de participation est de 70,59%. Ces chiffres sont légèrement en baisse puisqu'en 2007, à la même heure, la participation s'élevait à 73,63%. Par ailleurs, l'institut de sondage Ifop estime que la participation atteindra 80% à 20h, soit une abstention d'environ 20%.
16h07 : revivez en images la matinée des dix candidats à l'élection présidentielle qui se sont succédés dans leurs bureaux de vote respectifs, de François Bayrou, qui était le premier à voter, à Nicolas Sarkozy, le dernier à avoir déposé son bulletin dans l'urne.
13h02 : A Paris le taux de participation s'élève à 21,68% à la mi-journée, légèrement meilleur que celui de 2007.
12h05 : Selon les premières estimations du ministère de l'Intérieur, la participation au premier tour s'élève à 28,29%. C'est moins qu'en 2007 mais c'est plus qu'en 2002. Cette estimation repose uniquement sur la participation en métropole, elle n'inclut pas les électeurs d'outre-mer et les Français qui résident à l'étranger. Lors des élections présidentielles précédentes, le taux de participation estimé à la même heure était de 31,21% en 2007 et beaucoup plus faible en 2002 : 21,41%.
11h43 : comme un symbole, c'est l'actuel président de la République Nicolas Sarkozy qui est arrivé le dernier pour voter. Accompagné de sa femme Carla Bruni-Sarkozy, le président-candidat s'est rendu dans le XVI arrondissement de Paris au Lycée Jean de la Fontaine.
Nicolas et Carla Sarkozy ont voté - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
11h37 : Eva Joly, candidate Europe-Ecologie les Verts a voté dans le XIV arrondissement de Paris. Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) a également voté, à Vaux-en-Velin dans le Rhônes.
Eva Joly - BERTRAND GUAY / AFP
11h18 : quasiment au même moment, Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) déposent le petit bulletin de vote dans l'urne avant d'apposer leurs signatures sur les listes électorales. Le premier dans le XXe arrondissement de Paris, le second dans son fief de Yerres, dans l'Essonne.
Nicolas Dupont - BERTRAND LANGLOIS / AFP
11h00 : dans son fief de Hénin-Beaumont (Nord), la présidente du Front national Marine Le Pen, esquissant un large sourire, a voté après être sorti de l'isoloir devant de très nombreux journalistes et caméras. A noter qu'elle n'a pas pris les bulletins de Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Marine le Pen - AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN
10h23 : candidat NPA à la présidentielle, Philippe Poutou a voté dans son bureau de vote à Bordeaux.
Philippe Poutou a voté - AFP PHOTO NICOLAS TUCAS
10h15 : et de trois ! Dans le bureau de vote de Tulle, en Corrèze, c'est François Hollande (PS) qui a désormais voté, accompagné de Valérie Trierweiler.
9h59 : Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) est le deuxième candidat à avoir voté. Il est arrivé dans son bureau de vote situé dans le Xe arrondissement de Paris et a déposé sa petite enveloppe dans l'urne.
8h49 : François Bayrou (MoDem) est le premier candidat à avoir voté ce dimanche, depuis Pau, son fief des Pyrénnées Atlantiques.
8h00 : les 85 000 bureaux de vote ont désormais ouvert ce dimanche en métropole pour le premier tour de l'élection présidentielle, à l'issue duquel deux candidats seront désignés par les électeurs pour s'affronter au deuxième tour le 6 mai prochain. Au total, ce sont 44,5 millions d'électeurs qui sont appelés à se rendre aux urnes. Les Français résidants en outre-mer ou à l'étranger ont déjà pu voter depuis samedi midi, pour tenir compte du décalage horaire. C'est la dixième élection sous la Ve République.a
Le député Sejour répondra aux questions d'un juge instructeur
Le dossier de l'assassinat du policier Calixte Walky a été transmis par le chef du Parquet à un juge instructeur. Dans le cadre de son enquête le juge instructeur Jean Wilner Morin devra auditionner le député Rodriguez Sejour, le 24 avril 2012.
M. Sejour est accusé d'être l'auteur intellectuel de l'assassinat du policier à Martissant. Outre le parlementaire d'autres témoins de l'altercation entre le député et un groupe de policiers seront également entendus. L'altercation avait eu lieu au moment de l'arrestation du garde du corps du parlementaire qui avait en sa possession une arme illégale.
Des policiers du service de la circulation se sont constitués partie civile dans le cadre de cette affaire qui avait provoqué un climat de tension à Port-au-Prince et Carrefour.
Le directeur de la Police routière, Will Dimanche, a assuré que l'enquête permettra de connaître la vérité. Cette fois ci nous avons des indices, dit-il se demandant pourquoi le policier a été tué avant la fin de la journée comme l'avait indiqué ses agresseurs.
Les policiers ayant été l'objet de menaces de mort avaient également déposé une plainte auprès du commissariat de Port-au-Prince et du CRO.
Par ailleurs, les habitants d'Arcachon 32, quartier de résidence de Walky, ont manifesté hier leur colère en érigeant des barricades sur le boulevard des rails. Des policiers ont pris part au mouvement et réclament la levée de l'immunité et l'arrestation du policier Rodriguez Sejour. Ce mouvement de protestation avait provoqué un embouteillage monstre sur la route de Carrefour.
Le Ministère de l’Intérieur condamne l’action des individus en treillis militaires
Le Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Territoriales et de la Défense Nationale (MICTDN), condamne avec véhémence, la présence d’individus en treillis militaires, devant le parlement haïtien, le mardi 17 avril 2012.
Conscientes des problèmes d’ordre social et économiques rencontrés par les anciens militaires, les autorités compétentes réitèrent leur volonté bien arrêtée de prendre toutes les dispositions en accord avec la loi afin de répondre à ces besoins.
Le Ministère de l’Intérieur, informe tout un chacun que sous aucun prétexte, le gouvernement ne tolérera qu'en marge de la loi, des individus armés continuent impunément de troubler la paix publique.
Le Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Territoriales et de la Défense Nationale rappelle au peuple Haïtien que le Président Martelly a mis sur pied une Commission civile dont le mandat est d’analyser les modalités de création d’une force armée. Cette Commission est à pied-d’œuvre afin d’analyser toutes les options et présentera prochainement son rapport final.
Le printemps des arrosages
Le Senateur Jean Hector Anacasis
Le sénateur Jean Hector Anacacis a vendu la mèche et cassé le suspense quant à l'issue du processus de ratification de Laurent S. Lamothe au poste de Premier ministre. « C'est très difficile de ne pas voter pour Laurent Salvador Lamothe », a-t-il confié au journal, lundi 9 avril 2012, moins de 24 heures avant la séance du Sénat sur un rapport favorable au chancelier sortant.
Les éléments d'information « troublants » sur la résidence de Lamothe, sur l'utilisation vraisemblable d'un passeport au-delà de sa date d'expiration, présentés dans un autre rapport, celui de la sous-commission immigration, ne nuiront pas au Premier ministre désigné, a laissé entendre Anacacis. « Tout le monde ou presque a été arrosé », a expliqué le sénateur de l'Ouest, bouffon pour certains, boute-en-train et politique avisé pour d'autres. « Il y a des exceptions à toute règle. Des hommes comme Moïse, William, Polycarpe, Benoit ..., n'ont rien accepté de Laurent Lamothe», a nuancé Jean Hector Anacacis.
Si l'issue du vote ne laisse planer aucun doute ou presque, selon ce vieux baroudeur de la politique, officiellement, aucune consigne n'a encore été donnée aux parlementaires des deux grandes structures politiques représentées au Parlement : Inite et Alternative. « Aucune consigne pour le moment », a confié le sénateur de l'Alternative Steven Benoit qui, sans se faire d'illusion sur l'obtention possible d'un vote politique en faveur de Laurent Lamothe, souligne, en revanche, que ce dernier devra s'expliquer sur des anomalies graves relevées dans l'analyse de certaines de ses pièces.
Pas de consigne, mais une position : l'opposition
« L'Alternative tiendra une réunion avec ses élus demain », a révélé le coordonateur de l'OPL, Sauveur Pierre Etienne, membre de cette plate-forme politique. « L'OPL et la KID ne sont pas favorables à une entrée au gouvernement et la Fusion, membre de cette plate-forme n'a pas mal réagi à notre position », a révélé Sauveur Pierre-Etienne, éloquent, dans un épilogue sur le respect d'une position de principe et des vertus de l'opposition politique constructive, responsable et démocratique.
Du côté de Inite, aucune consigne n'a encore été passée. « Inite se réunira demain à 10 heures sur la question », a indiqué le président de la Chambre des députés, nouveau coordonateur de Inite et tombeur de Joseph Lambert, Levaillant Louis-Jeune.
Des affaires et des affaires
Les suspicions et allégations d'un vote favorable en échange de largesses de Laurent S. Lamothe interviennent à un moment où aucune décision officielle n'a encore été annoncée sur les suites à donner aux conclusions de la commission d'audit créée par Gary Conille qui avait révélé des irrégularités dans les contrats signés par l'administration Préval/Bellerive.
Cette commission a confirmé que les procédures de passation de marchés publics n'ont été aucunement respectées, selon une dépêche de Radio Vision 2000. Les intérêts de l'Etat n'ont pas été protégés. La commission d'audit a évoqué 35 contrats passés de gré à gré et 6 autres avec appels d'offres restreints pour plus de 500 millions de dollars. Aucun des bénéficiaires n'a rempli les conditions requises. Après l'analyse des contrats, la commission d'audit a recommandé, entre autres, qu'ils soient suspendus, le temps de vérifier l'état d'avancement des travaux entrepris au regard des décaissements déjà effectués, selon les informations rendues publiques.
« L'analyse préliminaire de ces contrats a permis à la commission de constater un certain nombre d'irrégularités susceptibles de soulever des interrogations quant aux conditions dans lesquelles ils ont été signés. Des irrégularités ayant rapport avec les procédures de passation de marchés publics, la distribution de contrats et la protection des intérêts de l'Etat. Les 6 contrats d'appels d'offres restreints totalisent un montant global de trois cent quarante-huit millions, vingt-cinq mille huit cent quatre-vingt-un dollars et soixante-trois cents (348 025 881, 63). La firme haïtienne CONSTRUCTURA HADOM S.A. a bénéficié de l'un d'entre eux. Il s'agit de celui de la construction du palais législatif pour la somme totale de trente-trois millions sept cent soixante-cinq mille soixante-six dollars et huit cents. Alors qu'il était clairement dit dans le contrat d'appel d'offres que les soumissionnaires devaient avoir au moins 5 ans d'expérience, cette firme, elle, n'avait que 2 ans d'existence au moment de la signature du contrat, le 8 novembre 2010 », avait rapporté cette station.
Réactions
Le rapport n'existe même pas
administrativement. Ne pouvant répondre spécifiquement à un document inexistant, le MPCE, coiffé par Hervé Day, signale cependant que les accusations qui lui ont été rapportées, démontrent simplement une totale ignorance de l'environnement de l'époque et des procédures administratives appliquées dans le cadre de la loi d'urgence.
Dans une note datée du 20 mars 2012, le titulaire du ministère de la Planification et ancien chef de cabinet de l'ancien Premier ministre Jean Max Bellerive avait indiqué que « ces accusations ne font qu'occulter les bénéfices et les retombées positives des travaux entrepris sous son égide pour la population haïtienne. » « Le ministère de la Planification et de la Coopération externe, tout en saluant les légitimes préoccupations concernant la transparence et la lutte contre la corruption, souhaite que le débat serein et nécessaire sur ces questions ne se résume pas à un instrument de déstabilisation à visée exclusivement politique n'ayant que pour objectif les intérêts personnels », selon cette note Jean Max Bellerive, directement indexé dans cette affaire, avait dénoncé un « lynchage médiatique », une « campagne d'intoxication », une campagne de presse commanditée visant à le détruire politiquement. « L'on semble oublier que l'alinéa 2 de l'article 3 de la loi sur les marchés publics stipule clairement:"sont exempts des dispositions de la présente, les marchés publics découlant de l'application de la loi d'urgence", avait souligné Bellerive dans un document.
« Je rappelle que j'étais dans une période couverte par la loi d'urgence et j'étais toujours investi des pouvoirs qui m'autorisaient à engager l'Etat et en recourant à des procédures célères de passation de marchés publics, tels le gré à gré ou les appels d'offres restreints », avait précisé l'ancien patron de la Primature. M. Bellerive a signalé qu'il a déjà requis les services d'un cabinet d'avocats et reste à la disposition des institutions du pays pour répondre à toutes les accusations "qui ont été proférées" à son endroit.
L'ombre de l'affaire Bautista
Si le 5 mars 2012, le RNDDH avait pressé l'ULCC de diligenter une enquête afin de faire la lumière sur ce dossier et punir les éventuels coupables, une affaire, une autre affaire défraie la chronique entre-temps. Et elle n'est pas sans lien avec l'affaire des « contrats irréguliers ».
Portée à la connaissance du public par la journaliste Nuria Piera dans une enquête « Le chemin des millions », les noms de Michel Martelly et de Mirlande Manigat ont été cités comme étant bénéficiaires de largesses du sénateur Félix Bautista.
Si tous les indexés ont démenti en bloc les infos publiées dans l'enquête de la journaliste dominicaine, des zones d'ombre persistent. Officiellement, le comité chargé de collecter de l'argent pour Mirlande H. Manigat du RDNP n'a rien dit. C'est le cas aussi pour l'équipe de campagne de Martelly ayant eu, selon des sources, Laurent Lamothe comme tête pensante et financier.
Entre-temps, si certains sont tentés de dire que le ver est dans le fruit, d'autres, ironiques, comme le sénateur Jean Hector Anacacis, soulignent que « c'est encore le temps des grands arrosages ». Le sésame qui ouvre toutes les portes, celles de la primature dit-on avec une pointe de malice. Dans la presse, dans les salons, les commentaires enflent sur la largesse de Laurent Lamothe qui aurait distribué comme des petits pains des postes dans les représentations d'Haïti à des proches de parlementaires en échange de soutien politique. En voyage à Paris, le chancelier n'a pas pu être joint afin d'avoir ses commentaires...
«Une seule personne ne peut pas sauver le pays»
Suite à sa ratification au Sénat, Laurent Lamothe, le Premier Ministre désigné, a fait savoir que s’il devenait le Premier Ministre d’Haïti, il ne voulait pas que les gens pensent qu’il allait faire des miracles...
« [...] je ne veux pas que les gens pensent, que je vais faire des miracles [comme Premier Ministre] parce que je vais travailler. Je peux vous promettre, que lorsque je vais me lever le matin, je vais mettre mon corps au travail, étape par étape, pour que la gestion professionnelle de la chose publique se mette en place, pour que les intérêts du pays soient défendus, pour que la corruption soit combattue, pour que les programmes de protection sociale soient respectés et appliqués, pour que les programmes de rénovation de quartiers populaires commencent, pour que la reconstruction de notre pays commence.
[...] Une seule personne ne peut pas sauver le pays, qu'il s’appelle Laurent Lamothe, qu’il ait du dynamise ou pas, une seule personne ne peut pas faire le travail, parce que Laurent Lamothe en tant que Premier Ministre, rentre dans un système, il faut que le système s'assoit ; nous avons des enfants dans la rue, nous avons des mères qui souffrent, mettons leurs intérêts d'abord, essayons de mettre l'État au service du peuple pour une fois.
Essayons de changer la donne, essayons de nous mettre autour d'une table et que le système marche en faveur de ceux qui en ont le plus besoin, de ceux qui en ont le moins. Essayons de mettre un système de crédit pour que la jeunesse, lorsqu’elle a besoin de faire un petit business, ses rêves deviennent une réalité, mettons ces valeurs en avant.
C'est pour ça que je pense, qu'il est important aujourd’hui, qu'il y ait une prise de conscience Nationale [...] Nous devons nous assoir ensemble, pour réfléchir, il y a des cerveaux dans le pays, il y a des personnes qui ont toute la bonne foi pour faire avancer le pays. Je considère que je vais être un collaborateur de toute cette bonne foi et les personnes, qui pensent que cela ne peut pas être fait, nous allons les écouter également, nous allons prendre leur point de vue. Mais nous continuerons de croire, qu'il n'y a aucune raison sur la Terre, [...] pour qu'Haïti soit toujours le dernier dans tous les indicateurs, il n'y a aucune raison qu'Haïti ne puisse pas sortir de sa misère.
Il faut qu'il y ait un groupe de personnes qui se mette ensemble et qui disent « NON, nous pouvons faire mieux » et je considère que je vais mettre ma personne au service du pays avec une équipe et avec toutes les autres forces, nous allons avoir des rencontres pour obtenir un accord global avec toutes les forces vives du pays, pour que nous arrêtions de nous déchirer... Prenons toute cette énergie, mettons là au service des paysans, de la jeunesse, des femmes, pour qu'ensemble nous puissions construire une Nation. Une Nation où demain, nos enfants seront fiers du travail que nous faisons aujourd'hui, parce que les décisions que nous allons prendre aujourd'hui, ont à voir avec les générations futures et il est important, il est essentiel, il est capital que les décisions qui sont prises aujourd'hui, soient des décisions pro Haïti, qui mettent Haïti en avant et qui défendent les intérêts du peuple haïtien... »
La loi sur la Paternité responsable enfin votée
Jeudi 12 avril 2012, le Sénat haïtien a voté à l’unanimité la loi sur la paternité responsable et la filiation des enfants. Ce projet de loi, présentée par la défunte Députée Gérandale Thélusma en 2010 et initié à l’époque, par Marie-Laurence Jocelyn Lassègue, alors Ministre à la Condition féminine, avait été ratifié précédemment par la Chambre basse, le 10 mai 2010...
Cette loi vise à responsabiliser les pères délinquants et mettre un terme à la situation navrante des familles monoparentales [47% en Haïti] dirigées par des femmes, qui ont en moyenne six enfants, le plus souvent de deux ou trois pères différents qui les abandonnent pour ne pas avoir à assumer [ou qui ne sont plus en mesure d’assumer] les besoins économiques de la famille...
Sévir contre ces pères irresponsables, est sans conteste louable et l’on ne peut que se réjouir de cette loi, mais son application risque d’atteindre rapidement ses limites. Il faut avant tout, que la femme victime d'abandon, fasse la démarche juridique contre son concubin, ce qui n’est pas simple compte tenue des menaces de ces derniers... Il faudra ensuite que la justice retrouve le père présumé et prouve par un test génétique, qu’il est bien le père des enfants en causes. Rappelons qu’en Haïti, aucun laboratoire n’est en mesure de faire ce test couteux et compte tenu de l’étendu du problème, c’est des centaines de milliers de tests qu’il faudra envisager... Qui va payer? Si la paternité est prouvé, le père devra être condamné à payer une pension alimentaire... Enfin, il faudra que celui-ci respecte les termes de sa condamnation, ce qui n’est pas évident, même dans les pays développés.
Sur le fond, cette loi est une bonne nouvelle en offrant un cadre juridique contre ces pères délinquants, mais son application s’avèrera difficile. Seule l’éducation, pourrait permettre de limiter le comportement de ces hommes irresponsables, mais il faudra sans doute plusieurs générations, avant que ces comportements banalisés dans notre société haïtienne, change... En attendant, les femmes et les enfants vont malheureusement devoir continuer à subir toutes les conséquences négatives de ces pères inconscients...
PHOTO DE LEON DENIS
A l'encontre des religions exclusives qui ont pris pour précepte : « Hors de l'Église point de salut », comme si leur point de vue purement humain pouvait décider du sort des êtres dans la vie future, Allan Kardec place ces paroles en tête de ses oeuvres : Hors la Charité, point de salut. Les Esprits nous enseignent, en effet, que la charité est la vertu par excellence ; elle seule donne la clef des cieux élevés.
« Il faut aimer les hommes », répètent-ils après le Christ, qui avait résumé en ces mots tous les commandements de la loi morale.
Mais les hommes ne sont point aimables, objecte-t-on. Trop de méchanceté couve en eux, et la charité est bien difficile à pratiquer à leur égard.
Si nous les jugeons ainsi, n'est-ce pas parce que nous nous plaisons à considérer uniquement les mauvais côtés de leur caractère, leurs défauts, leurs passions, leurs faiblesses, oubliant trop souvent que nous n'en sommes pas exempts nous-mêmes, et que, s'ils ont besoin de charité, nous n'avons pas moins besoin d'indulgence ?
Cependant, le mal ne règne pas seul en ce monde. Il y a aussi du bien en l'homme, des qualités, des vertus. Il y a surtout des souffrances. Si nous voulons être charitables, et nous le devons, dans notre propre intérêt comme dans celui de l'ordre social, ne nous attachons pas, dans nos jugements sur nos semblables, à ce qui peut nous porter à la médisance, au dénigrement, mais voyons surtout en l'homme un compagnon d'épreuves, un frère d'armes dans la lutte de la vie. Voyons les maux qu'il endure dans tous les rangs de la société. Quel est celui qui ne cache une plaie au fond de son âme ? qui ne supporte le poids de chagrins, d'amertumes ? Si nous nous placions à ce point de vue pour considérer le prochain, notre malveillance se changerait vite en sympathie.
On entend souvent récriminer contre la grossièreté et les passions brutales des classes ouvrières, contre les convoitises et les revendications de certains hommes du peuple. Réfléchit-on assez aux mauvais exemples qui les ont entourés dès l'enfance ? Les nécessités de la vie, les besoins impérieux de chaque jour leur imposent une tâche rude et absorbante. Aucun loisir, aucun répit pour éclairer leur intelligence. Les douceurs de l'étude, les jouissances de l'art leur sont inconnues. Que savent-ils des lois morales, de leur destinée, des ressorts de l'univers ? Peu de rayons consolateurs se glissent dans ces ténèbres. Pour eux, la lutte farouche contre la nécessité est de tous les instants. Le chômage, la maladie, la noire misère, les menacent, les harcèlent sans cesse. Quel est le caractère qui ne s'aigrirait au milieu de tant de maux ? Pour les supporter avec résignation, il faut un véritable stoïcisme, une force d'âme d'autant plus admirable qu'elle est plutôt instinctive que raisonnée.
Au lieu de jeter la pierre à ces infortunés, attachons-nous à soulager leurs maux, à essuyer leurs larmes, à travailler de toutes nos forces à amener sur terre une répartition plus équitable des biens matériels et des trésors de la pensée. On ne sait pas assez ce que peuvent sur ces âmes ulcérées une bonne parole, une marque d'intérêt, un cordial serrement de main. Les vices du pauvre nous rebutent, et, cependant, quelle excuse n'y a-t-il pas au fond de sa misère ! Mais nous voulons ignorer ses vertus, qui sont bien plus étonnantes, s'épanouissant dans le bourbier.
Que de dévouements obscurs parmi les humbles ! Que de luttes héroïques et tenaces contre l'adversité ! Songeons aux innombrables familles qui végètent sans appui, sans secours, à tant d'enfants privés du nécessaire, à tous ces êtres qui grelottent de froid, au fond de réduits humides et sombres, ou dans des mansardes désolées. Quel rôle est celui de la femme du peuple, de la mère de famille dans de tels milieux, lorsque l'hiver s'abat sur la terre, que le foyer est sans feu, la table sans aliments, que sur le lit glacé des haillons remplacent la couverture vendue ou engagée pour avoir du pain ! Son sacrifice n'est-il pas de tous les instants ? Comme son pauvre coeur se brise à la vue des douleurs des siens ! L'oisif opulent ne devrait-il pas rougir d'étaler sa richesse parmi tant de souffrance ? Quelle responsabilité écrasante pour lui, si, au sein de son abondance, il oublie ceux que le besoin accable !
Sans doute, beaucoup de fange et de choses répugnantes se mêlent aux scènes de la vie des petits. Plaintes et blasphèmes, ivrognerie et proxénétisme, enfants sans coeur et parents sans entrailles, toutes les laideurs s'y confondent ; mais, sous ces dehors repoussants, c'est toujours l'âme humaine qui souffre, l'âme notre soeur, encore digne d'intérêt et d'affection.
L'arracher à la boue du cloaque, l'éclairer, lui faire gravir degré à degré l'échelle de réhabilitation, quelle grande tâche ! Tout se purifie au feu de la charité. C'est ce feu qui embrasait les Christ, les Vincent de Paul, tous ceux qui, dans leur immense amour pour les faibles et les déchus, ont trouvé le principe de leur abnégation sublime.
Il en est de même de ceux qui ont la faculté de beaucoup aimer et de beaucoup souffrir. La douleur est pour eux comme une initiation à l'art de consoler et de soulager les autres. Ils savent s'élever au-dessus de leurs propres maux pour ne voir que les maux de leurs semblables et en rechercher le remède. De là, les grands exemples donnés par ces âmes d'élite qui, au fond de leur déchirement, de leur agonie douloureuse, trouvent encore le secret de guérir les blessures des vaincus de la vie.
La charité a d'autres formes que la sollicitude pour les malheureux. La charité matérielle, ou bienfaisance, peut s'appliquer à un certain nombre de nos semblables, sous forme de secours, de soutien, d'encouragements. La charité morale doit s'étendre à tous ceux qui partagent notre vie en ce monde. Elle ne consiste plus en aumônes, mais en une bienveillance qui doit envelopper tous les hommes, du plus vertueux au plus criminel, et régler nos relations avec eux. Celle-là, nous pouvons tous la pratiquer, si modeste que soit notre condition.
La vraie charité est patiente et indulgente. Elle ne froisse, ne dédaigne personne ; elle est tolérante, et si elle cherche à dissuader, c'est avec douceur, sans heurter ni brusquer les idées acquises.
Toutefois, cette vertu est rare. Un certain fond d'égoïsme nous porte plutôt à observer, à critiquer les défauts du prochain, tandis que nous nous aveuglons sur nous-mêmes. Alors qu'il est en nous tant de travers, nous exerçons volontiers notre sagacité à faire ressortir ceux de nos semblables. Aussi, la vraie supériorité morale ne va pas sans la charité et sans la modestie. Nous n'avons pas le droit de condamner chez autrui des fautes que nous sommes exposés à commettre ; et, quand même notre élévation morale nous en aurait affranchis pour jamais, nous ne devons pas oublier qu'il fut un temps où nous nous débattions contre la passion et le vice.
Il est peu d'hommes qui n'aient de mauvaises habitudes à corriger, de fâcheux penchants à réformer. Rappelons-nous que nous serons jugés avec la même mesure qui nous aura servi pour nos semblables. Les opinions que nous nous formons sur eux sont presque toujours un reflet de notre propre nature. Soyons plus prompts à excuser qu'à blâmer.
Rien n'est plus funeste pour l'avenir de l'âme que les mauvais propos, que cette médisance incessante qui alimente la plupart des conversations. L'écho de nos paroles retentit dans la vie future, la fumée de nos pensées malveillantes forme comme une épaisse nuée dont l'esprit est enveloppé et obscurci. Gardons-nous de ces critiques, de ces appréciations malignes, de ces paroles railleuses qui empoisonnent l'avenir. Fuyons la médisance comme une peste ; retenons sur nos lèvres tout propos amer prêt à s'en échapper. Notre bonheur est à ce prix.
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L'homme charitable fait le bien dans l'ombre ; il dissimule ses bonnes actions, tandis que le vaniteux proclame le peu qu'il fait. « La main gauche doit ignorer ce que donne la main droite », a dit Jésus. « Celui qui fait le bien avec ostentation a déjà reçu sa récompense. »
Donner en cachette, être indifférent aux louanges des hommes, c'est montrer une véritable élévation de caractère, c'est se placer au-dessus des jugements d'un monde passager et chercher la justification de ses actes dans la vie qui ne finit pas.
Dans ces conditions, l'ingratitude, l'injustice ne peuvent atteindre l'homme charitable. Il fait le bien parce que c'est son devoir et sans en attendre aucun avantage. Il ne cherche pas de récompense ; il laisse à la loi éternelle le soin de faire découler les conséquences de ses actes, ou plutôt il n'y songe même pas. Il est généreux sans calcul. Pour obliger les autres, il sait se priver lui-même, pénétré de l'idée qu'il n'y a nul mérite à donner son superflu. C'est pourquoi l'obole du pauvre, le denier de la veuve, le morceau de pain partagé avec le compagnon d'infortune, ont plus de prix que les largesses du riche. Le pauvre, dans son dénuement, peut encore secourir plus pauvre que lui.
Il est mille manières de se rendre utile, de venir au secours de ses frères. L'or ne tarit pas toutes les larmes et ne panse pas toutes les plaies. Il est des maux pour lesquels une amitié sincère, une ardente sympathie, une effusion de l'âme feront plus que toutes les richesses.
Soyons généreux pour ceux qui ont succombé dans la lutte contre leurs passions et ont été entraînés dans le mal, généreux pour les pécheurs, les criminels, les endurcis. Savons-nous par quelles phases leurs âmes ont passé, quelles tentations elles ont endurées avant de faillir ? Avaient-elles cette connaissance des lois supérieures qui soutient à l'heure du péril ? Ignorantes, incertaines, agitées par tous les souffles du dehors, pouvaient-elles résister et vaincre ? La responsabilité est proportionnelle au savoir ; il est demandé davantage à celui qui possède la vérité.
Soyons pitoyables pour les petits, les débiles, les affligés, pour tous ceux qui saignent des blessures de l'âme ou du corps. Recherchons les milieux où les douleurs abondent, où les coeurs se brisent, où les existences se dessèchent dans le désespoir et l'oubli. Descendons dans ces abîmes de misère, afin d'y porter les consolations qui relèvent, les bonnes paroles qui réconfortent, les exhortations qui vivifient, afin d'y faire luire l'espérance, ce soleil des malheureux. Efforçons-nous d'en arracher quelque victime, de la purifier, de la sauver du mal, de lui ouvrir la voie honorable. C'est seulement par le dévouement et l'affection que nous rapprocherons les distances, que nous préviendrons les cataclysmes sociaux, en éteignant la haine qui couve au coeur des déshérités.
Tout ce que l'homme fait pour son frère se grave dans le grand livre fluidique dont les pages se déroulent à travers l'espace, pages lumineuses où s'inscrivent nos actes, nos sentiments, nos pensées. Et ces dettes nous seront payées amplement dans les existences futures.
Rien n'est perdu, rien n'est oublié. Les liens qui unissent les âmes à travers les temps sont tissés des bienfaits du passé. La sagesse éternelle a tout réglé pour le bien des êtres. Les bonnes oeuvres accomplies ici-bas deviennent, pour leur auteur, la source d'infinies jouissances dans l'avenir.
La perfection de l'homme se résume en deux mots : Charité, Vérité. La charité est la vertu par excellence ; elle est d'essence divine. Elle rayonne sur les mondes, elle réchauffe les âmes comme un regard, comme un sourire de l'Éternel. Elle surpasse en résultats le savoir, le génie. Ceux-ci ne vont pas sans quelque orgueil. Ils sont contestés, parfois méconnus, mais la charité, toujours douce et bienveillante, attendrit les coeurs les plus durs, désarme les esprits les plus pervers, en les inondant d'amour.
J-1 avant le vote de ratification du Premier Ministre désigné
Demain mardi, sauf imprévus, la ratification du Premier Ministre désigné, Laurent Lamothe sera soumise au vote de Assemblée plénière au Sénat. Bien que le rapport de la Commission sénatoriale, chargée d’analyser les pièces du Premier Ministre désigné, Laurent Lamothe, soit favorable selon le Sénateur Hyppolite Mélius, membre de cette Commission, 3 sénateurs sur 7, n’ont pas signé le rapport, ils s’agit des Sénateurs : Jean Francky Exius, Jean Baptiste Bien-Aimé et Jean William Jeanty.
Jeudi dernier le Premier Ministre désigné, qui rencontrait la Coordination d’INITE, a demandé si INITE comptait participer au nouveau Gouvernement, ce à quoi la Coordination a répondu « qu'elle n'en était pas encore là » Le Sénateur Joseph Lambert avait fait savoir Samedi à ce sujet « On ne peut en aucune façon, au niveau du board, déclarer et admettre l'idée que nous allons participer au nouveau gouvernement sans avoir les points de vues de l'ensemble des sénateurs, de l'ensemble des députés, parce qu’en dernier lieu, c'est eux qui vont voter [...] » Cette consultation aura lieu mardi matin avant la séance en Assemblée qui aura à prendre position et trancher définitivement sur la ratification de M. Laurent Lamothe.
Concernant la tenue de cette séance de ratification, le Sénateur Lambert a précisé « [...] cette séance, d'après les règles, les normes et procédures, doit avoir lieu impérativement mardi, d’ailleurs c'est un jour de séance régulière, normalement l’Assemblée aura à se prononcer. Les conclusions et recommandations du rapport de cette Commission sont claire, en faveur de Laurent Lamothe [...] c'est vrai que le rapport est favorable, mais il est aussi vrai que le vote qui va se faire en Assemblée, sera un vote politico-technique car, dans toute Assemblée politique, les votes sont généralement politique [...]
M. Laurent Lamothe continue de faire campagne comme un bon joueur de tennis et il est aussi vrai que nous autres, au niveau de notre plateforme nous devons nous assoir tranquillement, réfléchir sur la position à adopter en tant que Sénateur appartenant à un groupe politique, à une plateforme politique et en dernier lieu, le board va nous donner des consignes claires quant à la position ou bien au vote que nous devrons exprimer au cours de cette séance [...] »
Plusieurs sources laissent entendre que malgré les déclarations faites par des partis qu’il n’y aurait pas de marchandage... il semblerait que l’obtention de votes en faveur de la ratification du Premier Ministre auraient été conditionné au retrait de certains Ministres démissionnaires en vue de permettre la représentation de partis politiques dans le cadre d’un Gouvernement d’ouverture...
Laurent Lamothe a rencontré la Coordination de la plateforme INITE
Le Premier Ministre désigné, Laurent Lamothe a rencontré jeudi la plateforme INITE. Après une réunion de compte-rendu de la Coordination avec le Sénateur Joseph Lambert [qui n’était pas présent à cette rencontre] celui-ci a fait savoir samedi « [...] le Premier Ministre désigné n'en est pas à son premier essai, il a déjà sollicité à maintes reprises des rencontres avec la plateforme INITE. Il y a eu une première rencontre avec un groupe très très restreint, je veux parler du Président Levaillant et du grand Conseiller spécial pour la question des collectivités territoriales, Paul Antoine Bien-Aimé. Cette première rencontre a eu lieu dans une atmosphère sereine et cordiale, ils ont discuté de tout et de rien... Finalement une nouvelle rencontre a été planifiée, cette rencontre a eu lieu avant-hier [jeudi 5 avril].
Au cours de cette rencontre, la Coordination a exprimée ses préoccupations par rapport aux groupes armés, sur la question de la double nationalité et ce qui en découle, l’instabilité au niveau national etc... Le Premier Ministre désigné a répondu à tout un ensemble de questions, ça n'a pas été interrogatoire, mais surtout des échanges de vues à tous les niveaux. Il a surtout parlé de question d’intérêt national.
La Coordination n'a jamais exprimée son intention de partager des responsabilités [...] la Coordination a voulu toucher du doigt et comprendre les grands enjeux politiques de l'heure, faire comprendre au Premier Ministre désigné ses préoccupations par rapport à tout ce qui pourrait découler après le départ des 10 sénateurs [en fin de mandat], et savoir comment il allait gouverner avec les 20 qui vont rester...
[...] Le Premier Ministre désigné, a demandé à la Coordination si elle comptait participer avec lui au gouvernement. La coordination a dit qu'elle n'en était pas encore là.
On ne peut en aucune façon, au niveau du «board», déclarer et admettre l'idée que nous allons participer au nouveau gouvernement sans avoir les points de vues de l'ensemble des sénateurs, de l'ensemble des députés, parce qu’en dernier lieu, c'est eux qui vont voter. Par conséquent, il faut qu'il y ait une consultation auprès de nos collègues députés et sénateurs et cette rencontre est programmée pour mardi matin.
La réalité, c'est qu’en tant que Sénateur nous pouvons bien avoir une position, [...] mais notre position doit refléter le plus possible, je dis bien, le plus possible, la position de la plateforme politique à laquelle nous appartenons. C'est pour cette raison, que j’invite tous mes collègues à être présent mardi [...] afin de discuter et de délibérer bien avant la séance en Assemblée plénière du Sénat de la République, qui aura à prendre position et trancher définitivement sur la ratification du choix de M. Laurent Lamothe [...] »
Les 108 femmes et 52 hommes de l’Unité de Police Constituée du Bangladesh décorés de la Médaille des Nations Unies 5 avril 2012
Photo : Sergio Gonzalez – UN/MINUSTAH
Le mercredi 4 avril dernier, ils étaient 160 policiers -dont les deux tiers sont des femmes- de l’Unité de Police Constituée (Formed Police Unit/FPU) du Bangladesh à être décorés de la Médaille des Nations Unies au cours d’une cérémonie en présence des deux Représentants spéciaux adjoints du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Kevin Kennedy et Nigel Fisher, du Commissaire de la Police des Nations Unies, Marc Tardif, du Commandant de la Force de la MINUSTAH, le Major Général Fernando Rodriguez Goulart, et du Commandant du contingent bangladais, Mme le Colonel Sahely Ferdous.
Déployé pour la première fois en Haïti le 15 mai 2010, le contingent bangladais est celui qui compte le plus grand nombre de femmes Casques bleus au sein de la MINUSTAH. « Le Bangladesh fut le premier pays musulman à envoyer des femmes FPU en Haïti, immédiatement après le séisme du 12 janvier 2010 », s’est félicitée Colonel Ferdous.
Aussi, au moment où leurs collègues masculins sont spécialisés dans les opérations logistiques (électricité, mécanique), les femmes policières bangladaises, elles, assurent la sécurité des plus vulnérables dans plusieurs camps de déplacés de la région métropolitaine, notamment ceux de Carradeux, Corail Cesselesse, Acra, Golf Club de Pétion-Ville et du Parc Jean-Marie Vincent. Elles participent aussi à des patrouilles conjointes avec la Police Nationale d’Haïti (PNH) et la Police des Nations Unies (UNPol).
Quelque 1.889 FPU et 177 UNPol bangladais sont déployés à travers le monde dans les différentes missions des Nations Unies
Le Président de la République exprime sa tristesse suite au décès de son homologue du Malawi
Michel Martelly, le Président de la République, a appris avec tristesse la nouvelle du décès du Président de la République du Malawi, M. Bingu Wa Mutharika, des suites d'un arrêt cardiaque, ce vendredi 6 Avril 2012.
Le Chef de l’Etat joint sa voix à celle du peuple et du Gouvernement d’Haïti pour exprimer ses profondes sympathies aux membres et aux proches de la famille du Président Mutharika, aux officiels du Gouvernement de la République de Malawi et au peuple malawien.
En cette pénible circonstance, le Président de la République souhaite ardemment que la transition politique puisse être assurée dans un climat pacifique et serein en hommage à la mémoire du leader disparu.
M. Bingu Wa Mutharika a été élu en 2004 et réélu en Mai 2009. Après son décès, le 6 Avril, il a été remplacé par la vice-présidente de la République, Joyce Banda.
Haïti soutient la candidature du Dr Jim Yong Kim
Fin mars, le Président Barack Obama a annoncé que les Etats-Unis proposait la candidature du Dr Jim Yong Kim comme candidat à la présidence de la Banque Mondiale. La Présidence de la République d’Haïti, a fait savoir dans un communiqué, qu'elle apportait son soutient à la candidature du Dr Jim Yong Kim, brillant médecin américano-coréen à la tête de la Banque Mondiale...
En 1987, en collaboration avec le Dr Paul Farmer, Dr Kim a co-fondé et a été le Directeur Exécutif de Partners in Health (Zanmi Lasante). Une organisation qui intervient dans les communautés en mettant l’accent sur les programmes de soins de santé en Haïti. Grace à son travail en Haïti et dans d'autres pays, davantage de gens sont capables de vivre une vie productive et contribuent à une croissance plus dynamique et inclusive. Le Dr Kim est un bon ami du peuple haïtien « Haïti a besoin de l'aide de tous nos partenaires multilatéraux, et nous souhaitons à M. Kim une nomination réussie et nous sommes prêts à lui souhaiter la bienvenue en Haïti pour sa première visite à l’étranger, dès qu'il sera élu Président de la Banque mondiale », a indiqué le Président Michel Martelly
Aux prochaines élections, «Repons Peyizan» ne manquera pas de candidats !
Lundi, Fednel Monchery, Coordonnateur Général de la plateforme Présidentielle « Repons Peyizan », et plusieurs autres représentant de celle-ci, a eu une rencontre de près de 3 heures avec le Président Martelly et son cabinet.
«... nous avons eu une belle rencontre de près de 3 heures avec le Président et son cabinet, où nous avons discuter de plusieurs points sur lesquels nous nous sommes mis d'accord. Nous avons fait comprendre au Président [...] que nous aimerions qu'il y ait une sensibilisation politique qui soit faite sur le terrain. Nous avons prit l'engagement au niveau de « Repons Peyizan » de supporter le Président et il doit nous appeler pour que nous l'aidions dans les problèmes qui arrivent actuellement dans le pays [...] pour faire en sorte que les choses aillent plus vite.
La deuxième chose que nous avons fait comprendre au Président, c'est qu'il y a un certain malaise économique, l'argent n'est pas encore arrivé au niveau de la masse. C'est vrai que le Président a de grandes ambitions, comme nous le savons tous, mais nous aimerions que le Président aille plus vite sur le court terme, pour aider les gens à avoir plus d'argent. Nous lui avons suggéré par exemple de mettre l'argent dehors maintenant sur le plan d'alphabétisation pour aller plus vite, également sur le plan de l’assainissement pour que l’assainissement aille plus vite, nous pouvons également mettre de l'argent pour la propreté des rues... et enfin pour le reboisement, c'est un autre secteur où l'argent doit être déboursé maintenant, pour que cela fonctionne.
Le Président a comprit cela et nous allons travailler pour faire marcher les choses ensemble... »
Par ailleurs, Jean Hervé Charles, Responsable des relations internationale de « Repons Peyizan » a fait savoir que la plateforme allait présenter 10 candidats au Sénat et au moins autant dans chacun des départements du pays lors des prochaines élections «... nous allons avoir 10 candidats au Sénat, et autant pour chaque département [commune, cartel, ASEC, CASEC et Magistrat] [...] nous avons déjà au moins 5 candidats pour le Sénat qui sont inscrit sous la bannière « Repons Peyizan » et nous avons presque fini d'identifier au moins 10 candidats dans chaque Département... [...] ensuite, nous allons faire une élections primaire pour dégager un consensus [...] »
Les sénateurs de la Commission de ratification en pleine confusion...
Bien que le rapport de la Commission sénatoriale, chargée d’analyser les pièces du Premier Ministre désigné, Laurent Lamothe, soit favorable selon le Sénateur Hyppolite Mélius, membre de cette Commission « Nous avons recommandé un vote favorable, mais c’est l’Assemblée qui décidera en fin de compte » trois sénateurs, n’ont pas signé le rapport, ils s’agit des Sénateurs : Jean Francky Exius, Jean Baptiste Bien-Aimé et Jean William Jeanty.
Le Sénateur Youri Latortue affirmait hier mercredi « dès demain il faut qu'il y ait une séance pour ratifier le Premier Ministre désigné [...] aujourd’hui il y a des rencontre avec des sénateurs, ça commence à midi il y a des retardataires et après on rencontre le Premier Ministre, la rencontre aurait pu se faire avec le Président mais il n'est pas là [...] »
Réagissant aux propos du Sénateur Latortue, le Sénateur Jean William Jeanty, dit ne pas comprendre cette précipitation à vouloir soumettre le rapport au vote de l’Assemblée affirmant que le rapport est inachevé. Il émet des réserves sur ce rapport, en raison de l’absence des remarques, qu’il juge importantes, sur la question de nationalité « Je ne vois pas pourquoi l’on devrait entériner le fait que les deux Commissions ont abouti à des conclusions différentes » insistant sur la nécessité que la Commission d’analyse des pièces du Premier Ministre désigné et les conclusions de la Commission sur la nationalité soit en accord.
Jean Rodolphe Joazile Président de la Commission de ratification, réfute la thèse de précipitation dans les démarches et affirme que le travail de sa Commission n’est aucunement lié à celui sur d’enquête sur la nationalité des membres de l’Exécutif, affirmant que sa Commission a effectué un excellent travail concernant les critères nationalité et de résidence et de M. Lamothe.
Youri Latortue abonde dans le même sens que le Président de la Commission et réfute les déclarations du Sénateur Jeanty qui affirme qu’il y a précipitation de sa part, dans la ratification du Premier Ministre... insistant que son initiative visait à trouver un consensus, non pas nécessairement une majorité pour ratifier le choix de M. Lamothe, afin que le maximum de sénateurs puissent avoir une position commune sur un ensemble de questions avant de procéder au vote de ratification...
Concernant la question de la nationalité de Laurent Lamothe, le Sénateur Hyppolite Mélius a fait savoir que le rapport a laissé une porte ouverte en attendant la fin des recherches sur la nationalité... En ce qui concerne la résidence du Premier Ministre désigné, il a confirmé que Laurent Lamothe avait déposé deux certificats de résidence fournis par les mairies de Pétion-ville et de Port-au-Prince prouvant qu’il avait résidé pendant 5 ans au pays.
De son côté, le Sénateur Desras Simon Dieuseul, le Président du Sénat a reconnu, sur les ondes d’une radio local que les membres de la Commission ne parvenaient pas à s’entendre sur les conclusions du rapport...« Certains sénateurs souhaitent que la séance portant sur la première phase de la ratification du Premier ministre désigné se tienne, même s'il n'y a pas encore une entente sur la conclusion du rapport... D'autres, souhaitent qu'une copie du document préalablement déposé au bureau du Sénat leur soit soumise au moins vingt-quatre heures avant la séance... »
En résumé, aujourd’hui, la semaine prochaine ou Dieu seul sait quand, les Sénateurs procèderont à la ratification du Premier Ministre désignés. Nous ne pouvons que regretter que nos élus du Sénat soient dans l’incapacité de dégager un consensus pour faire avancer le pays et qu’ils exposent aux yeux du monde leurs contradictions dans la plus grande confusion.
LE POUVOIR POLITIQUE SELON MAX WEBER
Le pouvoir politique selon Max Weber
Le pouvoir politique, c'est la domination exercée par une personne ou un groupe de personnes dans une société, dans le but d'organiser celle-ci. La cohérence d'un projet politique est assurée par un pouvoir politique qui mène cette action. Ce contrôle peut être fait à l'encontre de la volonté populaire (dictature) ou au nom du peuple, c'est à dire par et pour le peuple (démocratie). A ce niveau, il est questions de systèmes et de régimes politiques, qui méritent deux fiches supplémentaires!
Il faut commencer par définir ce pouvoir politique, puis voir quelles formes il peut prendre. On parlera alors ici de régimes et de systèmes (tout de même), mais aussi de domination, de portées anthropologiques, historiques, culturelles, philosophiques... Pour constater, en conclusion, les choses n'ont pas tant évolué ces derniers siècles... Avec, encore une fois, un rapport à l'actualité.
Définition
La plus utile, et la plus célèbre, c'est celle qu'a énoncée Max Weber dans Le Savant et le Politique (1919) : "Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime".
Retenir cela, c'est déjà posséder l'essentiel en la matière...
Il s'agit désormais de comprendre ce que cela implique concrètement.
La violence légitime, c'est la violence qui est reconnue par tous comme légitime, c'est à dire nécessaire au bon fonctionnement de la communauté. S'il n'y avait pas de violence dite "légitime", n'importe qui pourrait se faire justice soi-même et la loi du plus fort, ou encore du "chacun pour soi" règnerait. Par "violence", il ne s'agit pas que d'aggression physique, mais aussi et surtout de violence symbolique (exemple : un redressement fiscal ne se règle pas avec des coups de bâton...).
Hobbes dit que "L'Homme est un loup pour l'Homme" : Le pouvoir politique permet de distribuer plus ou moins équitablement les droits et devoirs entre les citoyens. Et cela passe par l'acceptation collective d'une autorité qui exerce cette violence légitime, c'est à dire cette possibilité de fixer des limites à ceux qui dépassent les règles et empiètent sur la liberté d'autrui ("la liberté de chacun s'arrête là où commence celle d'autrui"...). Chez hobbes, la société organisée est une nécessité pour échapper à un état de nature qui n'engendre que la guerre. Chez Rousseau, ce "contrat social" est un compromis, une régulation entre l'aspect fondamentalement social de l'Homme et sa nature qui, ici, est pensée comme fondamentalement bonne.
Donc, l'armée, la police, la justice, sont des instruments de cette "violence légitime", qui permet d'empêcher ou de punir les cas de violence individuelle (interdire de se faire justice soi-même, c'est lutter contre la Loi du plus fort). Mais ils doivent être utilisés dans un cadre juridique, sans quoi ils deviennent, également, illégitimes. Ainsi, ce pouvoir implique, naturellement, qu'un policier qui fait un usage abusif de son arme soit puni. Tout pouvoir qui ne possède pas de contre-pouvoirs est dit "absolu".
La violence légitime est une notion positive, qui doit sans cesse (surtout en démocratie) se remettre en question.
Bref, une fois que quelqu'un a le pouvoir de taper, on l'écoute... Donc, le pouvoir politique, qui exerce cette domination légitime, est à même de structurer la société, pour le meilleur comme pour le pire.
Pour définir ce qu'est la violence illégitime (celle qui doit être combattue pour assurer le respect des droits et devoirs des citoyens), il est important que les bases du pouvoir reposent sur des Lois, sur une juridiction.
Le pouvoir politique peut s'exercer de plusieurs manières... Il faut, dès ici, faire la différence entre trois concepts fondamentaux: les types de domination, les sytèmes politiques, et enfin les régimes politiques... ce sont trois facteurs qui peuvent être cumulés entre eux...
Les 3 types de domination politique
Encore un formidable éclairage que l'on doit à Max Weber...
Trois types:
- la domination traditionnelle : le chef est chef en raison de ses ascendances divines, de ses pouvoirs mystiques, de son lien avec l'au-delà... Ex : Selon les sociétés,
- tribus d'Amazonie : le chaman est, souvent, le chef du village
- Egypte Antique : le pharaon est aussi un demi-dieu...
- Royaumes européens : le roi possède une légitimité divine, souvent renforcée par des pouvoirs spécifiques (comme ce fut le cas pour les Rois Thaumaturges)
Bref, la domination traditionnelle, c'est la fusion originelle de l'occulte et du politique. Celui qui, dans le groupe, peut revendiquer un lien quelqconque avec l'au-delà, se trouve en mesure de revendiquer le pouvoir politique... traditionnel peut-être mais efficace.
- la domination charismatique : c'est le "niveau 2" du pouvoir politique : en raison de son comportement héroïque, de son charisme, de l'admiration irrationnelle qu'un être suscite, celui-ci est considéré comme le chef naturel, spontanément plébiscité... Une survivance moderne de cette domination est le moteur du mythe de l'"homme providentiel" (ou de la femme, bien sûr), encore vivace sous notre Vème République.
Exemples concrets :
- Attila est le meilleur guerrier des Huns? C'est donc le chef des Huns...
- Périclès est le meilleur gestionnaire, tacticien, guerrier, orateur et économiste de la Grèce Antique? Il impressionne même les plus fervents partisants de l'aristocratie? Aucun doute, c'est lui qu'il faut à Athènes...
- Plus récent, en France... et beaucoup moins glorieux au regard de l'Histoire : Pétain est un héros de 1914? Alors on espère qu'il va nous sauver en 1940... Comme quoi...
Et enfin, le type de domination le plus avancé, le plus moderne, le plus... souhaitable :
- la domination légale-rationnelle : là, c'est simple, on prend plus compétent, celui qui est à même de gouverner le pays non pas parce qu'il impressionne, mais juste parce qu'il fait bien son travail...
- Euh... Roosevelt aux Etats-Unis, Blair en Grande-Bretagne, Churchill, Giscard (qui n'avait pas un super charisme non plus...). Bref, c'est moderne, c'est administratif, ça fait moins rêver mais c'est plus efficace et souvent bien moins violent.
Limites
Il faut bien garder en tête que ce sont des exemples absolus, et qu'on peut tout à fait combiner les trois...
Je cite un exemple ou deux, tout bêtement, pour confirmer que les dispositifs ici évoqués sont encore bien ancrés...
- Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle :
Cela fait trois ans qu'on le présente un peu partout comme l'homme de la situation, comme celui que la France attend... Bref, on fait encore une fois appel au "mythe de l'Homme Providentiel". Depuis Napoléon Bonaparte, ce mécanisme caractérise la France ; plutôt que de croire en la force collective et rationnelle, on va chercher à trouver un sauveur (Napoléon, De Gaulle, Pétain, et sûrement, maintenant, Sarkozy, sauf si son bilan est catastrophique). de manière voulue ou non, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui investi, porte ces éléments de domination charismatique, que la "monarchie présidentielle" de notre Vème République facilite par sa structure.
Bien sûr, N. Sarkozy a été élu sur un programme... Pas la peine d'en rajouter, il y a aussi et surtout de la domination légale-rationelle dans notre système.
Et pour ne pas faire de jaloux...
- Ségolène Royal dans la campagne présidentielle :
A l'heure du marketing politique et du contrôle des symboles, on peut se demander si l'utilisation de l'imagerie populaire religieuse ou, au moins, mythique, ne tient pas des traits d ela domination traditionnelle... Quand on s'habille en blanc sur proposition des conseillers en communication pour rappeler la Vierge Marie, symbole de la protection par excellence, quand on se présente et que l'on se fait présenter comme l'image la plus proche de "Marianne", ne peut-on pas considérer qu'il s'agit de ce ressort? Surtout que, comme Nicolas Sarkozy, elle aussi s'est dite "habitée" par sa mission. Se sentir "élu(e)" avant les échéances, faire référence au divin, comme pouvait le faire auparavant François Bayrou, tient peut-être encore de cette forme première de domination politique.
Heureusement, le Pacte Présidentiel de Ségolène Royal est un exemple clair de légal-rationnel. Or elle aussi succomba à la volonté d'incarner la "Femme Providentielle". cette persistance du charismatique est, sous cette forme, une particularité qui, parmi les pays occidentaux, semble toute française.
On pourrait passer en revue les autres candidats de 2007, mais je pense que les exemples sont clairs et que chacun pourra trouver quelle est, par exemple, la part d'"Homme Providentiel" exploitée chez José Bové, Jean-Marie Le Pen, François Bayrou ou encore Nicolas Hulot s'il s'était présenté...
Voici donc une présentation non exhaustive du pouvoir politique et de sa définition par Max Weber, qui fait loi en la matière.
Un petit résumé :
Définition principale : Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime (Max Weber).
Car c'est seulement si le pouvoir d'état est respecté que la société peut s'organiser autour d'un point unanimement reconnu, et donc avancer, se structurer.
Ce même Max Weber énonce trois types de dominations :
- Traditionnelle
- Charismatique
- Légale-rationnelle
---> Ces trois types peuvent se combiner, même s'ils sont ordonnés du plus archaïque au plus moderne et souhaitable. Or l'Homme n'est pas encore prêt à se contenter de domination légale-rationnelle... qui nécessiterait d'abandonner la passion et l'irrationnel en politique...