dimanche 22 avril 2012

Présidentielle en direct : Hollande en tête du premier tour devant Sarkozy

Ce qu'il faut retenir du premier tour et de cette journée électorale :

- Le candidat PS François Hollande termine en tête du premier tour en remportant 27,95% des suffrages devant Nicolas Sarkozy (26,86%), Marine Le Pen (19,06%) et Jean-Luc Mélenchon (10,86%).
- François Hollande déclare qu'il est "le mieux placé pour devenir le prochain président" alors que Nicolas Sarkozy souhaite organiser trois débats entre les deux tours. Marine Le Pen estime quant à elle que "rien ne sera plus jamais comme avant" après le plus gros score réalisé par le Front national aux élections présidentielles.
- Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Philippe Poutou (NPA) et Eva Joly (Europe Ecologie Les Verts) ont tous trois appelé leurs militants à voter François Hollande le 6 mai pour le second tour.
- Le taux d'abstention s'élève à 20% environ, soit un taux de participation de 80%.

22h36 : après l'Ipsos, deux nouveaux sondages donnent Hollande vainqueur contre Sarkozy au soir du 6 mai. Celui du CSA (56%/44%) et celui de l'Ifop (54,5%/45,5).

22h08 : un premier sondage Ipsos donne François Hollande gagnant au second tour avec 54% des voix contre 46% pour Nicolas Sarkozy.

22h00 : lors de son discours, Nicolas Sarkozy a proposé trois débats pendant l'entre-deux tours. Une proposition refusée par le candidat socialiste François Hollande.

21h53-Nicolas Sarkozy : "Les Français ont fait un acte de civisme. Ils ont fait mentir toutes les prédictions. Les Français ont exprimé un vote de crise, face à ces angoisses et ces souffrances du nouveau monde en train de se dessiner. Ces angoisses, ces souffrances, je les comprends : elles concernent le respect de nos frontières. Le souci de nos compatriotes de préserver notre mode de vie est le souci central de cette élection. Nul n'aura le droit de se dérober. Le moment crucial est venu : celui de la confrontation des projets, et du choix des personnalités".


21h20-François Hollande : "Le premier tour représente une sanction du quinquennat qui s'achève et un désaveu du candidat sortant, dont le discours tout au long de ces derniers mois a fait le jeu de l'extrême droite. Jamais le FN n'avait atteint un tel niveau dans une élection présidentielle, même en 2002, il n'avait pas mobilisé autant de suffrages. (...) Au terme de ce premier tour, je suis le candidat du rassemblement pour le changement. Il doit être le plus large possible : il concerne d'abord les forces de gauche et les écologistes dont je suis le représentant. Je salue Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly qui ont appelé clairement et sans négociation à me soutenir pour le second tour. Je suis aussi le candidat de rassemblement de tous les citoyens attachés à une République enfin exemplaire, de ceux qui veulent que l'intérêt général prenne le dessus sur les privilèges".


21h06-François Bayrou : "L'inquiétude sur la situation du pays est brûlante. L'extrême droite à 20% en France en 2012, c'est la gravité de la crise étendue devant tous. Notre score est au-dessous de nos attentes. (...). Je vais m'adresser aux deux candidats sélectionnés pour le second tour, écouter leur réponse et je prendrai mes responsabilités".


21h00-Marine Le Pen : "La vague bleu marine fait ce soir trembler le système. J'ai besoin de vous pour continuer le travail à accomplir et rendre au peuple français sa liberté, sa dignité et sa fierté. Quoiqu'il puisse arriver dans les 15 jours à venir, la bataille de France ne fait que commencer. Rien ne sera plus jamais comme avant. Car à face à tout le système coalisé à coup de mensonges et de faux sondages, nous tous ensemble avons explosé le monopole des deux partis de la banque, de la finance, des multinationales et du renoncement".


20h34-Jean-Luc Mélenchon : "Notre famille politique, le monde du travail et de ses revendications, je vous appelle à vous retrouver le 6 mai sans rien demander en échange pour battre Sarkozy. Sans traîner les pieds, comme s'il s'agissait de me faire gagner l'élection présidentielle".



20h20-Eva Joly : "Je tiens à remercier avec chaleur le million de Français qui m'ont apporté leurs suffrages et qui ont défendu l'écologie, l'Europe, et la République exemplaire. Le score du FN est une tache indélébile sur les valeurs de notre démocratie, une menace pour la République, un avertissement que chaque responsable politique doit entendre. Je veux dire aux électeurs qui se sont laissés tenter par le vote FN qu'ils se trompent de colère"


20h : le candidat du Parti Socialiste François Hollande remporte le premier tour de l’élection présidentielle avec 27,65% des voix devant Nicolas Sarkozy (UMP), qui obtient 26,56% des voix. Les deux candidats s’affronteront donc le 6 mai prochain pour le deuxième tour. La troisième place revient à la candidate du Front national Marine Le Pen qui obtient 19,73%, devant Jean-Luc Mélenchon 10,64%. Avec Ispos


18h31 : l'Ipsos annonce un taux de participation au premier tour de 80,3%.

18h00 : le dépouillement commence. En effet, 70% des communes voient désormais leurs bureaux de vote fermer progressivement. Mais un arrêté préfectoral peut-être pris pour retarder les clôtures. Dans certaines grandes villes, les bureaux fermeront à 19h, alors qu'à Paris et en Île-de-France la clôture sera effective à 20h.

17h00 : selon les estimations du ministère de l'Intérieur à 17h, le taux de participation est de 70,59%. Ces chiffres sont légèrement en baisse puisqu'en 2007, à la même heure, la participation s'élevait à 73,63%. Par ailleurs, l'institut de sondage Ifop estime que la participation atteindra 80% à 20h, soit une abstention d'environ 20%.

16h07 : revivez en images la matinée des dix candidats à l'élection présidentielle qui se sont succédés dans leurs bureaux de vote respectifs, de François Bayrou, qui était le premier à voter, à Nicolas Sarkozy, le dernier à avoir déposé son bulletin dans l'urne.




13h02 : A Paris le taux de participation s'élève à 21,68% à la mi-journée, légèrement meilleur que celui de 2007.

12h05 : Selon les premières estimations du ministère de l'Intérieur, la participation au premier tour s'élève à 28,29%. C'est moins qu'en 2007 mais c'est plus qu'en 2002. Cette estimation repose uniquement sur la participation en métropole, elle n'inclut pas les électeurs d'outre-mer et les Français qui résident à l'étranger. Lors des élections présidentielles précédentes, le taux de participation estimé à la même heure était de 31,21% en 2007 et beaucoup plus faible en 2002 : 21,41%.

11h43 : comme un symbole, c'est l'actuel président de la République Nicolas Sarkozy qui est arrivé le dernier pour voter. Accompagné de sa femme Carla Bruni-Sarkozy, le président-candidat s'est rendu dans le XVI arrondissement de Paris au Lycée Jean de la Fontaine.

Nicolas et Carla Sarkozy ont voté - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
11h37 : Eva Joly, candidate Europe-Ecologie les Verts a voté dans le XIV arrondissement de Paris. Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) a également voté, à Vaux-en-Velin dans le Rhônes.

Eva Joly - BERTRAND GUAY / AFP
11h18 : quasiment au même moment, Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) déposent le petit bulletin de vote dans l'urne avant d'apposer leurs signatures sur les listes électorales. Le premier dans le XXe arrondissement de Paris, le second dans son fief de Yerres, dans l'Essonne.

Nicolas Dupont - BERTRAND LANGLOIS / AFP
11h00 : dans son fief de Hénin-Beaumont (Nord), la présidente du Front national Marine Le Pen, esquissant un large sourire, a voté après être sorti de l'isoloir devant de très nombreux journalistes et caméras. A noter qu'elle n'a pas pris les bulletins de Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Marine le Pen - AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN
10h23 : candidat NPA à la présidentielle, Philippe Poutou a voté dans son bureau de vote à Bordeaux.

Philippe Poutou a voté - AFP PHOTO NICOLAS TUCAS
10h15 : et de trois ! Dans le bureau de vote de Tulle, en Corrèze, c'est François Hollande (PS) qui a désormais voté, accompagné de Valérie Trierweiler.


9h59 : Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) est le deuxième candidat à avoir voté. Il est arrivé dans son bureau de vote situé dans le Xe arrondissement de Paris et a déposé sa petite enveloppe dans l'urne.

8h49 : François Bayrou (MoDem) est le premier candidat à avoir voté ce dimanche, depuis Pau, son fief des Pyrénnées Atlantiques.

8h00 : les 85 000 bureaux de vote ont désormais ouvert ce dimanche en métropole pour le premier tour de l'élection présidentielle, à l'issue duquel deux candidats seront désignés par les électeurs pour s'affronter au deuxième tour le 6 mai prochain. Au total, ce sont 44,5 millions d'électeurs qui sont appelés à se rendre aux urnes. Les Français résidants en outre-mer ou à l'étranger ont déjà pu voter depuis samedi midi, pour tenir compte du décalage horaire. C'est la dixième élection sous la Ve République.a

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LE POUVOIR POLITIQUE SELON MAX WEBER

Le pouvoir politique selon Max Weber Le pouvoir politique, c'est la domination exercée par une personne ou un groupe de personnes dans une société, dans le but d'organiser celle-ci. La cohérence d'un projet politique est assurée par un pouvoir politique qui mène cette action. Ce contrôle peut être fait à l'encontre de la volonté populaire (dictature) ou au nom du peuple, c'est à dire par et pour le peuple (démocratie). A ce niveau, il est questions de systèmes et de régimes politiques, qui méritent deux fiches supplémentaires! Il faut commencer par définir ce pouvoir politique, puis voir quelles formes il peut prendre. On parlera alors ici de régimes et de systèmes (tout de même), mais aussi de domination, de portées anthropologiques, historiques, culturelles, philosophiques... Pour constater, en conclusion, les choses n'ont pas tant évolué ces derniers siècles... Avec, encore une fois, un rapport à l'actualité. Définition La plus utile, et la plus célèbre, c'est celle qu'a énoncée Max Weber dans Le Savant et le Politique (1919) : "Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime". Retenir cela, c'est déjà posséder l'essentiel en la matière... Il s'agit désormais de comprendre ce que cela implique concrètement. La violence légitime, c'est la violence qui est reconnue par tous comme légitime, c'est à dire nécessaire au bon fonctionnement de la communauté. S'il n'y avait pas de violence dite "légitime", n'importe qui pourrait se faire justice soi-même et la loi du plus fort, ou encore du "chacun pour soi" règnerait. Par "violence", il ne s'agit pas que d'aggression physique, mais aussi et surtout de violence symbolique (exemple : un redressement fiscal ne se règle pas avec des coups de bâton...). Hobbes dit que "L'Homme est un loup pour l'Homme" : Le pouvoir politique permet de distribuer plus ou moins équitablement les droits et devoirs entre les citoyens. Et cela passe par l'acceptation collective d'une autorité qui exerce cette violence légitime, c'est à dire cette possibilité de fixer des limites à ceux qui dépassent les règles et empiètent sur la liberté d'autrui ("la liberté de chacun s'arrête là où commence celle d'autrui"...). Chez hobbes, la société organisée est une nécessité pour échapper à un état de nature qui n'engendre que la guerre. Chez Rousseau, ce "contrat social" est un compromis, une régulation entre l'aspect fondamentalement social de l'Homme et sa nature qui, ici, est pensée comme fondamentalement bonne. Donc, l'armée, la police, la justice, sont des instruments de cette "violence légitime", qui permet d'empêcher ou de punir les cas de violence individuelle (interdire de se faire justice soi-même, c'est lutter contre la Loi du plus fort). Mais ils doivent être utilisés dans un cadre juridique, sans quoi ils deviennent, également, illégitimes. Ainsi, ce pouvoir implique, naturellement, qu'un policier qui fait un usage abusif de son arme soit puni. Tout pouvoir qui ne possède pas de contre-pouvoirs est dit "absolu". La violence légitime est une notion positive, qui doit sans cesse (surtout en démocratie) se remettre en question. Bref, une fois que quelqu'un a le pouvoir de taper, on l'écoute... Donc, le pouvoir politique, qui exerce cette domination légitime, est à même de structurer la société, pour le meilleur comme pour le pire. Pour définir ce qu'est la violence illégitime (celle qui doit être combattue pour assurer le respect des droits et devoirs des citoyens), il est important que les bases du pouvoir reposent sur des Lois, sur une juridiction. Le pouvoir politique peut s'exercer de plusieurs manières... Il faut, dès ici, faire la différence entre trois concepts fondamentaux: les types de domination, les sytèmes politiques, et enfin les régimes politiques... ce sont trois facteurs qui peuvent être cumulés entre eux... Les 3 types de domination politique Encore un formidable éclairage que l'on doit à Max Weber... Trois types: - la domination traditionnelle : le chef est chef en raison de ses ascendances divines, de ses pouvoirs mystiques, de son lien avec l'au-delà... Ex : Selon les sociétés, - tribus d'Amazonie : le chaman est, souvent, le chef du village - Egypte Antique : le pharaon est aussi un demi-dieu... - Royaumes européens : le roi possède une légitimité divine, souvent renforcée par des pouvoirs spécifiques (comme ce fut le cas pour les Rois Thaumaturges) Bref, la domination traditionnelle, c'est la fusion originelle de l'occulte et du politique. Celui qui, dans le groupe, peut revendiquer un lien quelqconque avec l'au-delà, se trouve en mesure de revendiquer le pouvoir politique... traditionnel peut-être mais efficace. - la domination charismatique : c'est le "niveau 2" du pouvoir politique : en raison de son comportement héroïque, de son charisme, de l'admiration irrationnelle qu'un être suscite, celui-ci est considéré comme le chef naturel, spontanément plébiscité... Une survivance moderne de cette domination est le moteur du mythe de l'"homme providentiel" (ou de la femme, bien sûr), encore vivace sous notre Vème République. Exemples concrets : - Attila est le meilleur guerrier des Huns? C'est donc le chef des Huns... - Périclès est le meilleur gestionnaire, tacticien, guerrier, orateur et économiste de la Grèce Antique? Il impressionne même les plus fervents partisants de l'aristocratie? Aucun doute, c'est lui qu'il faut à Athènes... - Plus récent, en France... et beaucoup moins glorieux au regard de l'Histoire : Pétain est un héros de 1914? Alors on espère qu'il va nous sauver en 1940... Comme quoi... Et enfin, le type de domination le plus avancé, le plus moderne, le plus... souhaitable : - la domination légale-rationnelle : là, c'est simple, on prend plus compétent, celui qui est à même de gouverner le pays non pas parce qu'il impressionne, mais juste parce qu'il fait bien son travail... - Euh... Roosevelt aux Etats-Unis, Blair en Grande-Bretagne, Churchill, Giscard (qui n'avait pas un super charisme non plus...). Bref, c'est moderne, c'est administratif, ça fait moins rêver mais c'est plus efficace et souvent bien moins violent. Limites Il faut bien garder en tête que ce sont des exemples absolus, et qu'on peut tout à fait combiner les trois... Je cite un exemple ou deux, tout bêtement, pour confirmer que les dispositifs ici évoqués sont encore bien ancrés... - Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle : Cela fait trois ans qu'on le présente un peu partout comme l'homme de la situation, comme celui que la France attend... Bref, on fait encore une fois appel au "mythe de l'Homme Providentiel". Depuis Napoléon Bonaparte, ce mécanisme caractérise la France ; plutôt que de croire en la force collective et rationnelle, on va chercher à trouver un sauveur (Napoléon, De Gaulle, Pétain, et sûrement, maintenant, Sarkozy, sauf si son bilan est catastrophique). de manière voulue ou non, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui investi, porte ces éléments de domination charismatique, que la "monarchie présidentielle" de notre Vème République facilite par sa structure. Bien sûr, N. Sarkozy a été élu sur un programme... Pas la peine d'en rajouter, il y a aussi et surtout de la domination légale-rationelle dans notre système. Et pour ne pas faire de jaloux... - Ségolène Royal dans la campagne présidentielle : A l'heure du marketing politique et du contrôle des symboles, on peut se demander si l'utilisation de l'imagerie populaire religieuse ou, au moins, mythique, ne tient pas des traits d ela domination traditionnelle... Quand on s'habille en blanc sur proposition des conseillers en communication pour rappeler la Vierge Marie, symbole de la protection par excellence, quand on se présente et que l'on se fait présenter comme l'image la plus proche de "Marianne", ne peut-on pas considérer qu'il s'agit de ce ressort? Surtout que, comme Nicolas Sarkozy, elle aussi s'est dite "habitée" par sa mission. Se sentir "élu(e)" avant les échéances, faire référence au divin, comme pouvait le faire auparavant François Bayrou, tient peut-être encore de cette forme première de domination politique. Heureusement, le Pacte Présidentiel de Ségolène Royal est un exemple clair de légal-rationnel. Or elle aussi succomba à la volonté d'incarner la "Femme Providentielle". cette persistance du charismatique est, sous cette forme, une particularité qui, parmi les pays occidentaux, semble toute française. On pourrait passer en revue les autres candidats de 2007, mais je pense que les exemples sont clairs et que chacun pourra trouver quelle est, par exemple, la part d'"Homme Providentiel" exploitée chez José Bové, Jean-Marie Le Pen, François Bayrou ou encore Nicolas Hulot s'il s'était présenté... Voici donc une présentation non exhaustive du pouvoir politique et de sa définition par Max Weber, qui fait loi en la matière. Un petit résumé : Définition principale : Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime (Max Weber). Car c'est seulement si le pouvoir d'état est respecté que la société peut s'organiser autour d'un point unanimement reconnu, et donc avancer, se structurer. Ce même Max Weber énonce trois types de dominations : - Traditionnelle - Charismatique - Légale-rationnelle ---> Ces trois types peuvent se combiner, même s'ils sont ordonnés du plus archaïque au plus moderne et souhaitable. Or l'Homme n'est pas encore prêt à se contenter de domination légale-rationnelle... qui nécessiterait d'abandonner la passion et l'irrationnel en politique...